Orientation opérationnelle : Abattage sans cruauté des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites
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- 1.0 Objet
- 2.0 Autorités réglementaires
- 3.0 Documents de référence
- 4.0 Définitions
- 5.0 Acronymes
- 6.0 Orientation opérationnelle
- 6.1 Vérification de la conformité
- 6.2 Principes généraux relatifs aux mesures de conformité applicables à l'abattage sans cruauté
- 6.3 Orientation sur la vérification de la conformité aux exigences réglementaires relatives à l'abattage sans cruauté
- 6.4 Accrochage
- 6.5 Étourdissement
- 6.5.1 Essai de l'équipement d'étourdissement
- 6.5.2 Chocs pré-étourdissement
- 6.5.3 Étourdissement par bain d'eau électrifiée
- 6.5.4 Étourdissement par grille/plaque électrique
- 6.5.5 Étourdissement électrique tête seulement
- 6.5.6 Étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC)
- 6.5.7 Étourdissement par percuteur
- 6.5.8 Abattage rituel avec étourdissement préalable
- 6.6 Surveillance de la sensibilité, de l'insensibilité et du retour à la sensibilité
- 6.7 Mesures correctives en cas d'étourdissement inefficace
- 6.8 Saignée
- 6.9 Saignée inadéquate
- 6.10 Oiseaux sans plaie de saignée
- 6.11 Cailles et autres petits oiseaux semblables (poules de Cornouailles)
- 6.12 Sauvagine
- 6.13 Ratites
- 7.0 Annexe
1.0 Objet
L'objectif du présent document est de fournir une orientation aux membres du personnel d'inspection de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) sur l'abattage sans cruauté des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites.
Le présent document doit être utilisé conjointement avec d'autres documents d'orientation cités dans la section 3.0, puisqu'il se limite à des renseignements non inclus dans ces documents.
Il convient d'utiliser le document d'orientation ci-dessous au moment de vérifier la conformité aux exigences réglementaires liées à l'abattage sans cruauté des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites.
2.0 Autorités réglementaires
- Loi sur la salubrité des aliments au Canada (LSAC)
- Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC)
Les pouvoirs d'inspection, les mesures de contrôle et de mise en application de la loi autorisés par la législation ci-dessus sont définis et expliqués dans les Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments.
3.0 Documents de référence
- Orientation opérationnelle – Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments
- Lignes directrices sur le système de vérification de la conformité (en cours d'élaboration)
- Lignes directrices de l'industrie –Étourdissement et abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine et gestion post-égorgement
- Lignes directrices de l'industrie – Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état de conscience et d'inconscience
- Lignes directrices de l'industrie – Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites
- Lignes directrices de l'industrie – Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté
4.0 Définitions
Sauf indication ci-dessous, les définitions figurent dans un des documents suivants :
- Règlement sur la salubrité des aliments au Canada : Glossaire des termes clés
- Modèle d'inspection intégré de l'Agence (MIIA) - Glossaire des termes (Annexe F)
- Glossaire des termes de Mon ACIA
Des définitions techniques supplémentaires figurent dans les Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience.
5.0 Acronymes
Les acronymes sont indiqués dans leur forme longue la première fois qu'ils sont utilisés dans le présent document et sont rassemblés dans la liste des acronymes du secteur d'activité des aliments (en cours d'élaboration).
6.0 Orientation opérationnelle
Les articles 141 et 142 et les paragraphes 143(1) et 143(2) du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (RSAC) forment le cadre législatif pour l'étourdissement et l'abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine. D'autres dispositions du RSAC s'appliquent, notamment l'article 128 et les paragraphes 135(1) et 135(2), qui protègent tous les animaux vivants, depuis leur arrivée à l'établissement jusqu'à leur mort.
Les renseignements fournis dans le présent document orienteront le personnel de l'ACIA lors de leurs inspections et sont complémentaires à l'information destinée à l'intention de l'industrie, contenue dans les documents
- Étourdissement et abattage sans cruauté des animaux pour alimentation humaine et gestion post-égorgement
- Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience
- Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites
Le personnel d'inspection de l'ACIA doit comprendre les exigences de l'industrie pour être en mesure de vérifier la conformité au RSAC. De plus, le présent document fournit des orientations destinées particulièrement aux inspecteurs pour l'exécution d'activités de vérification de la conformité et la mise en place de mesures d'application de la loi.
6.1 Vérification de la conformité
- Utilisez la tâche 5.1.03 – Étourdissement et saignée sans cruauté du Système de vérification de la conformité (SVC) – pour vérifier si les exigences réglementaires en matière d'abattage sans cruauté sont respectées. Les autres tâches du SVC s'appliquant également à l'étourdissement et à la saignée sont les suivantes :
- tâche 5.1.08 – Aires, installations et équipement d'étourdissement et de saignée
- tâche 5.1.12 – Plan de contrôle préventif pour le bien-être des animaux
- La manipulation et l'abattage des ratites s'effectuent habituellement de façon semblable aux espèces de mammifères. Utilisez la tâche 5.1.03 du SVC pour vérifier la conformité aux exigences réglementaires en matière d'abattage sans cruauté, ainsi que la tâche 5.1.06 – Conception des aires, des installations et de l'équipement d'étourdissement et de saignée (plutôt que la tâche 5.1.08).
6.2 Principes généraux relatifs aux mesures de conformité applicables à l'abattage sans cruauté
Veuillez-vous référer aux Lignes directrices en matière d'intervention réglementaire relative aux aliments car chaque situation est unique et que des mesures de conformité et/ou d'application de la loi différentes peuvent être prises selon le contexte. Des exemples généraux sont donnés dans les sous-sections suivantes, mais il faut toujours faire preuve de jugement et si nécessaire, consulter les ressources appropriées dans votre région.
6.2.1 Mesures de conformité relatives aux problématiques contrevenant directement aux dispositions du RSAC
- Une problématique contrevenant directement aux dispositions du RSAC s'entend d'une situation où l'écart observé donne lieu à une non-conformité à une exigence réglementaire.
- Consultez les section 6.2.1.1 et section 6.2.1.2 pour connaître les orientations relatives aux problématiques à tolérance zéro et aux actes délibérés de cruauté.
- Si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces, le procédé est maîtrisé. L'ACIA ne prend aucune mesure et aucun rapport d'inspection – demande d'action corrective (RI-DAC) ne sera émis.
- exemple : vous remarquez que l'employé d'intervention d'urgence devient soudainement très occupé, décapitant oiseau après oiseau parce que le coupe-cou automatique ne fonctionne pas correctement. Après quelques secondes, l'employé court en direction du bouton d'arrêt et interrompt la chaîne d'abattage. Le superviseur arrive, discute de la problématique avec l'employé, puis ajuste l'équipement de saignée défectueux et observe avec soin la reprise des opérations après le redémarrage de la chaîne. La problématique est résolue. Aucun RI-DAC ne sera émis.
- Si l'ACIA constate la problématique mais que l'exploitant prend des mesures correctives immédiates et efficaces dès qu'il en est informé, le procédé n'est toujours pas maîtrisé, puisque l'exploitant n'a pas identifié lui-même la problématique. Dans ce cas, l'ACIA a dû prendre des mesures et alerter l'exploitant afin que des mesures correctives immédiates soient prises. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : l'employé ne remarque la présence d'un dindon qui reprend conscience sur la chaîne d'abattage qu'après que l'ACIA ait attiré son attention sur cette problématique. Alors, l'employé décapite immédiatement l'animal.
- Si l'ACIA constate la problématique, mais que l'exploitant n'intervient pas ou prend des mesures inadéquates, ou encore si les mesures correctives sont inefficaces, le procédé n'est pas maîtrisé en raison de lacunes dans la conception ou la mise en œuvre du plan de contrôle préventif pour le bien-être des animaux (PCPBEA). À ce moment, l'ACIA doit prendre le contrôle. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : l'employé ne remarque la présence d'une oie qui reprend conscience sur la chaîne d'abattage qu'après que l'ACIA ait attiré son attention sur cette problématique. Par la suite, soit l'employé ne fait rien, soit il sectionne les vaisseaux d'un seul côté du cou (mesure inefficace) ou il décapite l'oiseau suite à plusieurs actions de sciage, car le couteau est émoussé.
- Si l'exploitant constate la problématique mais ne prend aucune mesure pour la corriger ou prend des mesures inadéquates ou inefficaces, le procédé n'est pas maîtrisé en raison des écarts dans la conception ou la mise en œuvre du PCPBEA. À ce moment, l'ACIA doit prendre le contrôle. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : durant une vérification de routine de l'étourdissement, l'employé note un mauvais étourdissement dont le taux dépasse les objectifs énoncés dans les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté pour les poulets à griller; malgré tout, il n'arrête pas la chaîne, il n'ajuste pas le bain d'eau électrifiée et n'informe pas le superviseur.
- Si l'exploitant constate la problématique et prend des mesures correctives immédiates et efficaces chaque fois, mais qu'une non-conformité en lien avec le même article du RSAC survient fréquemment, cela représente une tendance d'écarts répétitifs, et le procédé n'est donc pas maîtrisé. Cela peut survenir même si des mesures préventives ont été mises en place, auquel cas ces mesures sont inefficaces. Un RI-DAC sera émis.
- la définition de « tendance d'écarts répétitifs » est subjective. Son interprétation requiert un bon jugement et une connaissance de l'historique de l'exploitant en matière d'écarts répétitifs.
6.2.1.1 Mesures de conformité relatives aux problématiques à tolérance zéro
- Les problématiques à tolérance zéro sont celles où un seul événement est inacceptable en raison des graves conséquences sur le bien-être des animaux. Les événements à tolérance zéro durant l'abattage d'aviaires pour alimentation humaine s'entendent des situations où des oiseaux reprennent conscience sur le rail de saignée, où des oiseaux sensibles ou sans plaie de saignée entrent dans la cuve d'échaudage ainsi que des actes délibérés de cruauté. Reportez-vous à la section 6.2.1.2 pour les actes délibérés de cruauté.
- Il incombe entièrement à l'exploitant de veiller à ce qu'il demeure conforme au RSAC en tout temps.
- Le PCPBEA de l'exploitant doit prévoir des mesures pour identifier les problématiques, ainsi que l'adoption de mesures correctives et préventives efficaces pour éviter qu'ils se reproduisent.
- La prise de mesures de conformité dépend de l'intervention de l'exploitant.
- Aucun RI-DAC ne sera émis si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces.
- exemple : L'employé remarque qu'un poulet à griller reprend conscience avant que l'ACIA s'en aperçoive, ou en même temps, et il procède immédiatement à la décapitation de l'oiseau.
- Un RI-DAC sera émis si l'ACIA constate la problématique et doit demander que des mesures correctives soient prises ou si l'exploitant constate la problématique, mais qu'il n'intervient pas, qu'il applique des mesures inadéquates ou que les mesures correctives sont inefficaces.
- exemple : vous constatez que le dispositif d'étourdissement ou le couteau automatique fonctionne mal depuis 5 minutes, mais personne n'a encore remarqué la problématique. Un RI-DAC sera émis.
- exemple : lorsque vous arrivez dans l'aire d'étourdissement, le superviseur vous informe que l'étourdissement ne fonctionne pas très bien. Il appelle un autre employé pour aider à procéder à la décapitation d'urgence des oiseaux, puis il remet la chaîne d'abattage en marche sans ajuster le dispositif d'étourdissement. La problématique persiste. Un RI-DAC sera émis car cette mesure corrective est inefficace.
- Aucun RI-DAC ne sera émis si l'exploitant constate la problématique de façon indépendante (sans être avisé par l'ACIA) et qu'il prend des mesures correctives immédiates et efficaces.
- Un RI-DAC sera émis si une problématique à tolérance zéro ne constitue plus une occurrence rare, même si l'exploitant constate la problématique et intervient adéquatement.
- exemple : chaque jour, il arrive à l'occasion que des oiseaux reprennent conscience sur le rail de saignée, et ce, tout au long de la journée. Les oiseaux sont immédiatement décapités et l'exploitant a ajusté les paramètres du dispositif d'étourdissement et augmenté la surveillance, mais la problématique persiste.
- Passez en revue le PCPBEA pour voir ce qui y est prévu relativement aux problématiques à tolérance zéro, notamment les procédures de suivi visant à déterminer la cause des événements de non-conformité et les mesures efficaces à prendre pour éviter leur répétition.
- Il ne faut pas confondre les problématiques à tolérance zéro et les critères d'auto-évaluation menant à un échec automatique de l'auto-évaluation. L'échec automatique de l'auto-évaluation attribuable au non-respect d'un critère à tolérance zéro n'entraîne pas l'émission automatique d'un RI-DAC, à moins qu'il s'agisse d'un acte délibéré de cruauté. L'émission d'un RI-DAC dépend de la personne ayant constaté la problématique et de l'intervention connexe de l'exploitant.
6.2.1.2 Mesures de conformité relatives aux actes délibérés de cruauté
- Il ne faut pas confondre les problématiques à tolérance zéro (comme la présence d'un animal sensible sur le rail de saignée) avec les actes délibérés de cruauté.
- Les actes délibérés de cruauté sont ceux pour lesquels un seul événement est inacceptable en raison de sa nature intentionnelle et de sa conséquence grave sur le bien-être de l'animal.
- Faites preuve de jugement pour déterminer si l'acte était involontaire ou réellement délibéré avec l'intention claire de blesser les animaux.
- exemple : La tension dans le bain d'eau est basse et les oiseaux sont seulement immobilisés et reprennent conscience rapidement. Des clignements des yeux, des mouvements de déglutition et des mouvements de bec sont observés. Les employés ne prennent aucune action corrective, ils taquinent plutôt les oiseaux conscients sur la chaîne. Les oiseaux réagissent en battant des ailes. L'intention des employés est claire dans ce cas-ci. Il y a une énorme différence entre ne pas prendre d'action sur des oiseaux sensibles sur la chaîne due à des lacunes au niveau de la formation vs le fait de savoir que l'étourdissement est inefficace et laisser délibérément les oiseaux reprendre complètement conscience sur la chaîne sans prendre une action corrective tel que démontré dans le présent cas.
- Les actes délibérés de cruauté durant l'abattage d'aviaires pour alimentation humaine peuvent inclure notamment les suivants :
- frapper ou battre des oiseaux;
- lancer des oiseaux;
- accrocher délibérément des oiseaux par une seule patte;
- étourdir des oiseaux, puis les laisser délibérément reprendre conscience;
- poursuivre l'utilisation d'un dispositif d'étourdissement ou un coupe-cou automatique qui manifestement est défectueux;
- laisser entrer des oiseaux vivants sans plaie de saignée dans la cuve d'échaudage;
- omettre de prendre des mesures correctives si des oiseaux sont sensibles sur la chaîne.
- L'ACIA prendra automatiquement des mesures de conformité et/ou de mise en application de la loi (RI-DAC et/ou rapport de non-conformité de l'inspecteur-RNCI), même si l'exploitant est intervenu, car le préjudice causé à l'animal était intentionnel et qu'il a de graves conséquences sur le bien-être animal.
- exemple : L'employé à l'accrochage remarque qu'un poulet à griller qu'il s'apprête à suspendre est faible et fortement émacié. Il lance l'oiseau vivant plusieurs mètres dans les airs en direction du bac des animaux morts à l'arrivée (MA), et l'oiseau tombe dans le bac. Avant que vous puissiez réagir, le superviseur interpelle l'employé, court vers le bac pour sortir l'oiseau vivant du bac des oiseaux morts et euthanasie immédiatement l'oiseau par dislocation cervicale, avant d'aller discuter de l'incident avec l'employé. Vous apprenez ensuite que l'employé en question a été congédié.
- exemple : L'exploitant a installé un nouveau dispositif d'étourdissement durant la fin de semaine et il souhaite en faire l'essai avant le début des opérations. Le dimanche soir, l'exploitant utilise ce dispositif sur un lot de 500 poulets à griller, sans toutefois procéder ensuite à la saignée ni à l'échaudage. Il retire chaque oiseau de la chaîne après l'essai d'étourdissement pour voir si l'appareil a rendu les oiseaux inconscients, et il évalue combien de temps il faut à ces oiseaux pour reprendre conscience. Les 480 oiseaux ayant repris conscience après ce test sont retournés dans leurs cageots en vue d'être abattus selon la procédure habituelle le lendemain. Vous êtes informé de ce fait le mardi, lorsqu'un employé vous raconte ce qui s'est passé.
- Consultez la section 6.10.1 pour connaître les orientations concernant les mesures de conformité relatives aux oiseaux sans plaie de saignée.
6.2.2 Mesures de conformité relatives aux problématiques ne contrevenant pas directement aux dispositions du RSAC
- Le rôle de l'ACIA consiste à vérifier la conformité aux règlements. Lorsque la situation observée n'est pas liée à une exigence réglementaire et qu'elle ne cause aucune souffrance à un animal (donc ne constitue pas une violation des articles 128 ou 135 du RSAC), l'ACIA exécute la tâche du SVC correspondante et y attribue une cote en conséquence.
- exemple : La chaîne d'abattage est arrêtée; les employés pensent que l'interruption pourrait être longue, et ne semblent pas savoir le délai maximum acceptable pour laisser les oiseaux vivants accrochés durant l'arrêt de la chaîne ou durant une panne, ni connaître les mesures correctives et préventives à prendre. Heureusement, la chaîne est remise en marche quelques secondes plus tard, sans causer de souffrances évitables aux oiseaux vivants ayant déjà été suspendus.
- Dans ce cas, l'ACIA vérifiera les dispositions du PCPBEA relativement à la prise en charge des oiseaux suspendus et exécutera la tâche 5.1.02 du SVC.
- exemple : La chaîne d'abattage est arrêtée; les employés pensent que l'interruption pourrait être longue, et ne semblent pas savoir le délai maximum acceptable pour laisser les oiseaux vivants accrochés durant l'arrêt de la chaîne ou durant une panne, ni connaître les mesures correctives et préventives à prendre. Heureusement, la chaîne est remise en marche quelques secondes plus tard, sans causer de souffrances évitables aux oiseaux vivants ayant déjà été suspendus.
- Veuillez noter que les activités d'abattage en général (accrochage, étourdissement et saignée) ont toutes un impact immédiat sur la conformité aux articles pertinents du RSAC.
6.3 Orientation sur la vérification de la conformité aux exigences réglementaires relatives à l'abattage sans cruauté
- Observez les activités d'accrochage, d'étourdissement et de saignée suffisamment longtemps pour être en mesure de conclure que le procédé est maîtrisé.
- Il est recommandé d'utiliser une approche systématique uniforme afin que toutes les activités soient évaluées de la même manière et pendant la même durée minimale, chaque fois qu'une activité de vérification est effectuée.
- Une approche efficace pour vérifier la manipulation immédiatement avant l'abattage, l'efficacité de l'étourdissement, l'efficacité de la saignée et l'insensibilité sur le rail de saignée consiste à compter un nombre représentatif d'animaux à chaque étape, ou sur une période de temps suffisante pour calculer le taux d'efficacité.
- exemple : Observez 50 dindons lourds qui ont été étourdis et notez combien ont été mal étourdis; multipliez le nombre obtenu par 2 pour obtenir un pourcentage et pour déterminer si l'efficacité d'étourdissement se situe dans les normes de performance acceptable établies.
- exemple : Si la chaîne d'abattage des poulets à griller est réglée à une vitesse de 60 carcasses par minute, une observation pendant 5 minutes équivaudra à l'évaluation de 300 oiseaux pour chaque critère évalué; divisez le nombre d'oiseaux ne répondant pas au résultat escompté (p. ex. oiseau mal étourdi ou non étourdi; mal saigné ou sans plaie de saignée après le passage dans le coupe-cou automatique) par 3 pour obtenir un pourcentage, et comparer les résultats au critères de performance établis.
- Dans les exemples précités, la connaissance des performances réelles de l'étourdissement et de la saignée durant la vérification (veuillez-vous référer aux Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté) est utile car l'ACIA peut ainsi observer si l'industrie prend des mesures correctives adéquates lorsque le rendement de l'équipement est inférieur aux normes établies.
- Observez si les employés mettent en place des mesures de contrôle efficaces pour les oiseaux non étourdis (voir la section 6.7), ceux qui reprennent conscience sur le rail de saignée ou ceux qui n'ont pas de plaie de saignée ou ont été mal saignés.
- Utilisez l'observation visuelle pour déceler les signes de sensibilité, d'insensibilité ou de retour à la sensibilité. Évitez de toucher à l'animal pour vérifier les réflexes oculaires, les réflexes de retrait à la douleur ou le tonus musculaire, sauf si vous avez des doutes quant à ce que vous observez. Veuillez consulter la section 6.6 pour plus de détails.
- Veuillez consulter la section 6.5.2 ci-après pour connaître les orientations sur la vérification de l'occurrence des chocs pré-étourdissement.
6.4 Accrochage
- L'accrochage est considéré comme une procédure pénible et douloureuse :
- Les actes consistant à manipuler, à inverser (une position physiologiquement anormale pour les oiseaux) et à accrocher les oiseaux sont stressants;
- Les oiseaux ont des récepteurs nociceptifs (récepteurs de douleur) dans la peau et le périoste (tissu entourant l'os) de leurs jarrets;
- L'accrochage brutal ou l'utilisation d'étriers serrés applique une pression supplémentaire sur ces récepteurs de douleur;
- L'utilisation d'étriers trop grands entraînera un mauvais contact électrique et un mauvais étourdissement, alors que l'utilisation d'étriers trop petits entraînera un battement d'ailes attribuable à la douleur, et le battement d'ailes nuira à l'étourdissement;
- Des mouvements saccadés et soudains, des courbes prononcées, des descentes et des irrégularités dans la chaîne d'accrochage causent de l'inconfort supplémentaire et peut-être même de la douleur attribuables à la pression supplémentaire exercée sur les jarrets;
- Les oiseaux lourds éprouvent plus de douleur du fait que le poids supplémentaire de leur corps exerce plus de pression sur les jarrets;
- Les oiseaux souffrant de blessures ou de déformations aux pattes éprouvent plus de douleur durant l'accrochage du fait que le poids de leurs corps exerce de la pression sur le membre affecté;
- Les oiseaux n'ont pas de diaphragme. Ainsi, lorsqu'ils sont suspendus la tête en bas, le poids des viscères abdominaux exerce de la pression sur le cœur, et les oiseaux peuvent mourir. La probabilité de décès s'accroît avec le temps qu'ils restent accrochés.
- Vérifiez ce qui est mentionné dans le PCPBEA à propos du temps d'accrochage avant l'étourdissement, le temps maximum pour laisser les oiseaux accrochés durant un arrêt ou une panne de la chaîne, les procédures de rectification, les mesures correctives et préventives.
- Le laps de temps durant lequel les oiseaux restent accrochés au cours d'une panne ou d'un arrêt de la chaîne doit être minimisé. L'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA, fondée en tant qu'Office international des épizooties (OIE)), section 7.5.7 (3) b), recommande de ne pas dépasser une minute pour les oiseaux alors que le Règlement (CE) no 1099/2009 du Conseil du 24 septembre 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort, Annexe II, (5.2), recommande de ne pas dépasser une minute pour les oiseaux à l'exception des canards, oies et dindes où la recommandation est d'un maximum de 2 minutes. Il n'y a aucune différence entre le temps passé dans les étriers avant l'abattage et le temps passé dans les étriers durant un arrêt de la chaîne. Un exploitant ne peut définir une panne prolongée comme une panne dépassant la durée moyenne d'une panne et utiliser cette notion comme barème pour déterminer le temps durant lequel les oiseaux peuvent demeurer accrochés.
- Amorcez des mesures de contrôle s'il y a des évidences que les temps d'accrochage ou des facteurs en lien avec l'accrochage causent une souffrance évitable. Voir l'Annexe 1 pour les signes cliniques (indicateurs) associés au stress de l'inversion et au risque de souffrance évitable chez les oiseaux lorsqu'ils sont inversés et conscients pendant l'accrochage.
6.5 Étourdissement
- Vous ne devez pas présumer qu'une méthode d'étourdissement sera irréversible à 100 %, même s'il a été démontré que les paramètres utilisés causent un arrêt cardiaque. Il y a toujours un risque que certains animaux d'un lot donné soient étourdis de façon inadéquate ou pas suffisamment ; une surveillance est donc requise, même lorsque les paramètres censés provoquer la mort sont appliqués.
- Le courant électrique suivra la trajectoire de moindre résistance. Si le courant d'étourdissement est trop faible, il ne pénétrera pas le crâne pour ensuite se propager dans le corps et sortir par les pieds. Le courant se propagera plutôt sur toute la surface du corps, ce qui produira une électro-immobilisation.
6.5.1 Essai de l'équipement d'étourdissement
- Vérifier que des oiseaux vivants ne soient jamais utilisés pour tester de l'équipement. Si l'équipement n'est pas immédiatement et complètement capable de produire un étourdissement efficace, il en résultera des souffrances évitables constituant une violation de l'article 128 et de l'alinéa 135(1)b) du RSAC.
- L'électroencéphalogramme (EEG) est le meilleur moyen de vérifier l'efficacité d'étourdissement. Cette méthode n'est toutefois pas pratique dans un abattoir commercial.
Note
Il existe des circonstances exceptionnelles dans lesquelles un équipement permettant de tester des paramètres électriques a déjà été utilisé, mais il reste absolument nécessaire de confirmer que l'étourdissement est efficace et dure suffisamment longtemps (> 30 s) pour garantir qu'il induit une perte de conscience et ne provoque pas en fait une électro-immobilisation. Dans ces cas, il est permis qu'un très petit nombre d'oiseaux étourdis échappent à la saignée afin de mesurer le temps nécessaire au retour à la sensibilité après la sortie du dispositif d'étourdissement si le temps est inférieur à 30 secondes. Cependant, les oiseaux doivent rester accrochés en tout temps (ils ne doivent pas être retirés de la ligne) et ils doivent être immédiatement tués par une décapitation rapide dès l'apparition des tout premiers signes de retour à la sensibilité. Il ne faut pas laisser un oiseau regagner pleinement sa sensibilité. Chaque oiseau doit être observé de près depuis le point de sortie du dispositif d'étourdissement jusqu'à ce que la décapitation soit complétée. Une situation menant à cette démonstration pourrait inclure un cas où l'abattage est effectué par étourdissement au bain d'eau électrifié suivi d'une décapitation rapide en continu, l'ACIA ou le titulaire de licence ayant toujours des préoccupations sur l'efficacité et la durée de l'étourdissement, alors que d'autres méthodes ont déjà été utilisées pour l'évaluer.
6.5.2 Chocs pré-étourdissement
- Évaluez si des chocs pré-étourdissement se produisent en observant les oiseaux lorsqu'ils s'approchent et entrent dans le dispositif d'étourdissement puis lorsqu'ils viennent en contact avec la solution de saumure et/ou la grille métallique.
- Les oiseaux ne devraient pas se toucher ni montrer des comportements d'évitement.
- Les chocs pré-étourdissement sont plus susceptibles de se produire chez les oiseaux ayant des ailes de grande envergure, lorsque les ailes peuvent pendre plus bas que la tête (dindons, sauvagine).
- Parmi les signes indicateurs de chocs pré-étourdissement, mentionnons des battements d'ailes soudains et vigoureux, des vocalisations aiguës soudaines et des comportements d'évitement (soulèvement de la tête et parfois du corps).
- La manifestation de plus d'une contraction au contact de l'eau pourrait indiquer que le flux du courant a été interrompu.
- Vérifiez si le PCPBEA prévoit des procédures pour la surveillance des chocs pré-étourdissement, ainsi que des mesures correctives et préventives.
- Vérifiez si les incidents de chocs pré-étourdissement ainsi que l'analyse des causes profondes puis les mesures correctives et préventives sont documentés.
- Les inspecteurs peuvent utiliser la liste de vérification suivante pour évaluer l'équipement et la procédure d'étourdissement en tant que facteurs déterminant le potentiel de chocs pré-étourdissement :
- La hauteur du dispositif d'étourdissement est-elle ajustée de telle sorte que l'excédent de solution de saumure s'écoule hors du point de sortie des oiseaux du dispositif, ou la solution de saumure électrifiée se déverse au point d'entrée des oiseaux dans le bain?
- La saumure s'écoule-t-elle le long de la rampe d'entrée, causant ainsi des chocs pré- étourdissement?
- La rampe d'entrée est-elle isolée électriquement du bain d'eau pour éviter que le courant électrique circule du bain d'eau à la rampe d'entrée et provoque des chocs pré- étourdissement?
- La rampe d'entrée est-elle inclinée de manière à ce que les oiseaux soient tirés vers le haut de la rampe par la chaîne d'accrochage pour qu'ainsi leur tête et leur corps se balancent doucement dans le bain d'eau et que les oiseaux soient rapidement plongés dans la solution de saumure électrifiée jusqu'à la base des ailes en un seul mouvement régulier provoquant un étourdissement immédiat?
- Les oiseaux tentent-ils de se recroqueviller pour éviter les chocs pré- étourdissement sur la rampe d'entrée?
- La chaîne d'accrochage s'abaisse-t-elle à l'approche du bain d'eau de sorte que les ailes (en particulier celles de la sauvagine et des dindons) entrent en contact avec l'eau avant la tête, provoquant des chocs?
- La descente de la chaîne d'accrochage se fait-elle si graduellement que le bec de l'oiseau entre lentement en contact avec l'eau, provoquant des chocs et des comportements d'évitement?
- Les oiseaux se touchent-ils?
- Les oiseaux battent-ils des ailes à l'approche du bain d'eau, ce qui fait en sorte que leurs ailes viennent en contact avec les côtés du bain d'eau et que les oiseaux reçoivent des chocs?
- Observez-vous des chocs pré-étourdissement lorsque les oiseaux entrent dans le dispositif d'étourdissement? Avec le bec ou les ailes?
- Les oiseaux sont-ils soumis à des chocs pré-étourdissement répétés lorsqu'ils ont des contacts répétés avec la solution de saumure ou la grille métallique dans le bain d'eau?
- Le dispositif d'étourdissement est-il ajusté à la bonne hauteur afin que les oiseaux soient immergés dans le bain d'eau jusqu'à la hauteur des épaules, ou est-ce seulement l'extrémité de leur tête ou de leur bec qui entre en contact avec l'eau, ce qui fait que l'oiseau peut plus facilement éviter la saumure?
- La taille des oiseaux varie-t-elle à ce point que certains oiseaux sont bien immergés dans la solution de saumure, alors que d'autres le sont à peine et/ou entrent faiblement en contact avec la grille électrique?
6.5.3 Étourdissement par bain d'eau électrifié
- Le flux électrique peut se comparer à l'écoulement d'une rivière, la puissance de l'eau représentant la tension/voltage (V), alors que les roches et les obstacles correspondent à la résistance (R). Le résultat final est le courant (I) (loi d'Ohm : Courant (I) = Tension (V)/Résistance (R)). L'intensité du courant est exprimée en ampères, la tension en volts et la résistance en ohms.
- Familiarisez-vous avec les affichages de la tension (volts) et de l'intensité de courant (ampères) et apprenez ce qu'ils indiquent réellement. Par exemple, l'affichage de l'intensité de courant sur le bain d'eau n'indique que le courant total qui circule dans l'ensemble du bain d'eau, et non le courant qui traverse chaque oiseau. Divisez l'intensité par le nombre d'oiseaux dans le bain d'eau à un moment précis pour déterminer l'intensité approximative du courant traversant chaque oiseau. Cette valeur n'est qu'approximative car la résistance individuelle de chaque oiseau est inconnue et affecte l'intensité du courant qui traverse en réalité chaque oiseau. Ainsi, davantage de courant traversera les oiseaux qui présentent une résistance moindre (et donc un étourdissement plus efficace) que ceux affichant une plus grande résistance, résultant à un faible étourdissement ou à une électro-immobilisation.
- L'utilisation d'équipement pour vérifier les paramètres électriques ne remplace PAS la surveillance qu'il faut exercer pour s'assurer de l'efficacité réelle de l'étourdissement. L'efficacité de l'étourdissement par bain d'eau électrifiée ne repose pas uniquement sur une série donnée de paramètres (tension, courant, fréquence et durée de l'étourdissement). Elle varie également en fonction de facteurs propres à l'oiseau et à l'équipement, notamment :
- les variations entre les différents lots de même qu'à l'intérieur d'un même lot, selon l'espèce, le type, le poids, l'âge et le sexe des oiseaux;
- la résistance propre à chaque oiseau;
- le nombre d'oiseaux dans le bain d'eau à un moment précis;
- le niveau d'eau et la hauteur du dispositif d'étourdissement, faisant en sorte que la tête des oiseaux est constamment totalement immergée dans le bain d'eau, ou qu'elle vient en contact avec la plaque électrique, pendant toute la durée de l'étourdissement (c'est-à-dire le point de contact n'est pas seulement le bec ou le cou, l'aile ou le thorax, mais toute la tête);
- la conception du point d'entrée du dispositif d'étourdissement pour éviter que les oiseaux lèvent la tête et évitent ainsi le bain d'eau;
- la concentration de la saumure pour optimiser la conductivité;
- une mise à la terre efficace des étriers, pour s'assurer qu'il y a contact et que le courant circule bien et de façon continue (maintien d'un circuit électrique continu);
- le maintien d'un espacement adéquat pour s'assurer que les oiseaux n'entrent pas en contact les uns avec les autres à leur entrée dans le bain d'eau;
- la conception de la rampe d'entrée pour prévenir les chocs pré- étourdissement.
6.5.4 Étourdissement par grille/plaque électrique
- Consultez les Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites pour une description complète de la plaque électrique ou des systèmes avec grille/plaque électrique pour l'étourdissement électrique des oiseaux.
- Il est important que l'œil de l'oiseau soit en contact avec la grille ou la plaque électrique, car le courant électrique peut traverser le crâne plus facilement si la solution de saumure électrifiée ou la plaque/grille électrique est en contact direct avec l'œil. Le courant électrique est transmis de l'œil au cerveau par le nerf optique. Il est possible que le courant n'atteigne pas le cerveau si seulement la tête, les plumes ou le cou touchent la plaque, car la tête et les plumes opposent une grande résistance au flux du courant, et que le courant contournera le cerveau s'il y a uniquement contact avec le cou, ce qui produira une électro-immobilisation.
- Les dispositifs d'étourdissement par plaque ou grille électrique ne provoquent qu'un étourdissement tête seulement, lequel est habituellement de courte durée; il est donc important de vérifier que les oiseaux ne montrent pas de signes de sensibilité ni de retour à la sensibilité, avant, pendant et après la saignée.
6.5.5 Étourdissement électrique tête seulement
- Vérifiez que les électrodes enserrent le cerveau et qu'elles ne sont pas appliquées sur le cou ou le bec.
- Un étourdissement tête seulement ne causera pas un arrêt cardiaque et pourrait être de plus courte durée qu'un étourdissement par bain d'eau. La saignée devrait alors préférablement être pratiquée dans les 15 secondes suivant la fin de l'étourdissement, pour éviter que les oiseaux reprennent conscience avant de mourir par exsanguination.
6.5.6 Étourdissement sous atmosphère contrôlée (EAC)
- Observez visuellement les oiseaux pour vous assurer qu'ils n'ont pas de réaction indésirable à l'exposition au gaz. Les oiseaux ne devraient pas s'empiler les uns sur les autres, vocaliser ou chercher à s'enfuir.
- Le poste de saignée ne doit pas être à ce point éloigné du dispositif d'étourdissement au gaz qu'il faille étourdir les oiseaux une deuxième fois avant la saignée.
- Si l'exploitant utilise un mélange de gaz différent des mélanges précédents, ou qui ne figure pas dans les exemples indiqués dans les Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites, assurez-vous que le résultat visé est atteint (c'est-à-dire les oiseaux sont insensibles et ils le restent jusqu'à leur mort, et les comportements indésirables sont réduits au minimum).
6.5.7 Étourdissement par percuteur
- Aucun renseignement supplémentaire destiné aux inspecteurs. Consultez les documents Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience et Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites pour des conseils techniques sur l'utilisation de l'équipement d'étourdissement mécanique pour les aviaires et les ratites.
6.5.8 Abattage rituel avec étourdissement préalable
- Si l'exploitant souhaite étourdir les oiseaux avant l'abattage rituel, les exigences de l'article 141 du RSAC sont pleinement applicables, à savoir l'étourdissement doit être efficace; la surveillance doit s'assurer de l'efficacité de l'étourdissement et des mesures correctives doivent être prises si l'étourdissement n'est pas efficace.
- Un faible étourdissement ou une électro-immobilisation, comme moyen d'immobiliser l'oiseau avant l'abattage rituel, n'est pas acceptable. L'exploitant peut régler les paramètres du dispositif d'étourdissement pour s'assurer que les oiseaux ne sont pas tués par des combinaisons tension-courant-fréquence connues pour causer une électrocution et un arrêt cardiaque, mais l'intensité du courant électrique qui traverse chaque oiseau doit être suffisante pour produire un étourdissement efficace.
6.6 Surveillance de la sensibilité, de l'insensibilité et du retour à la sensibilité
- Consultez le « Tableau des signes servant à évaluer l'étourdissement chez les espèces aviaires pour alimentation humaine » dans le document Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience pour une liste complète des signes d'inconscience et de conscience (ou de reprise de conscience) chez différentes espèces aviaires après un étourdissement électrique, par percuteur ou au gaz.
- En ce qui a trait à l'apparence générale des oiseaux à leur sortie du bain d'eau électrifié :
- Les oiseaux dont l'étourdissement a été efficace et a provoqué un arrêt cardiaque s'affaissent dès leur sortie du dispositif d'étourdissement;
- Les oiseaux dont l'étourdissement a été efficace mais n'a pas provoqué d'arrêt cardiaque auront, pendant un certain temps, des convulsions toniques/cloniques à leur sortie du dispositif d'étourdissement. Les signes toniques incluent un cou légèrement arqué ainsi que des ailes tremblantes, tenues près du corps. Les signes cloniques apparaissent après les signes toniques et, lorsque les convulsions cessent, les ailes s'affaissent (pendent mollement);
- Chez les oiseaux dont l'étourdissement a été moins efficace et qui présentent de très faibles convulsions toniques/cloniques, les convulsions cesseront et les ailes s'affaisseront ou pendront mollement plus tôt que chez ceux dont l'étourdissement a été efficace;
- Les oiseaux qui ont été seulement immobilisés ou qui ne sont inconscients que durant une très brève période peuvent n'avoir aucune convulsion, ou n'avoir que de faibles convulsions partielles. Leurs ailes pendront mollement et seront immobiles pendant quelques secondes. Il est probable que les oiseaux battront des ailes lorsqu'ils seront saignés, signe qu'ils reprennent conscience et qu'ils réagissent à la douleur. Les battements d'ailes se poursuivront de façon intermittente jusqu'à ce que la saignée provoque un état d'inconscience qui sera suivi de la mort. Parmi les autres signes subtils de sensibilité pouvant se manifester avant ceux-là, mentionnons le réflexe de redressement, la respiration rythmique, les mouvements du bec (associés à la déglutition) et le clignement spontané de la membrane nictitante.
- Un étourdissement électrique efficace qui ne tue pas l'oiseau devrait généralement durer environ 30 secondes. Un étourdissement inefficace peut être immédiatement apparent, ou son effet peut commencer à se dissiper de 10 à 20 secondes après l'étourdissement.
- Quoi qu'il en soit, l'étourdissement doit durer assez longtemps pour éviter que l'oiseau reprenne conscience avant de mourir par exsanguination.
- Les oiseaux qui sont électro-immobilisés plutôt qu'étourdis, parce que l'intensité du courant électrique appliqué était insuffisante, seront paralysés mais resteront pleinement conscients. Ces oiseaux peuvent avoir la même apparence que les oiseaux correctement étourdis, mais ils pourront habituellement recommencer à bouger et présenter les signes caractéristiques de sensibilité environ 10 secondes après leur sortie du dispositif d'étourdissement.
- Voici les moments idéaux pour observer les oiseaux afin de détecter un étourdissement inefficace et un retour à la sensibilité durant l'exécution de la tâche 5.1.03 du SVC :
- Immédiatement à la sortie du dispositif d'étourdissement : pour détecter les oiseaux qui ont été mal étourdis ou qui ne l'ont pas été;
- 15 secondes après la sortie du dispositif d'étourdissement : pour détecter le retour à la sensibilité après une électro-immobilisation ou un faible étourdissement;
- 30 à 45 secondes après la sortie du dispositif d'étourdissement : pour détecter le retour à la sensibilité après un étourdissement efficace si, pour quelque raison, la saignée est retardée, inefficace ou ralentie.
- L'observation durant la saignée peut permettre de détecter les oiseaux qui réagissent durant cette procédure, ce qui est une indication de sensibilité.
- L'observation avant l'entrée dans la cuve d'échaudage permettra de détecter les oiseaux qui n'ont pas de plaie de saignée ou qui ont une plaie de saignée inadéquate, et ceux dont la saignée n'a pas été suffisante pour provoquer la mort.
- Évaluez les signes de retour de la sensibilité globalement, plutôt que de vous concentrer uniquement sur un seul signe. Un indicateur unique n'indique pas nécessairement que l'animal est sensible.
- Trois (3) choses peuvent se produire lorsque vous observez un signe unique de sensibilité :
- Le signe peut disparaître à jamais : l'animal est insensible;
- Le signe peut persister : doute quant à l'insensibilité – une mesure corrective est requise;
- Le signe peut persister et être suivi d'un ou de plusieurs autres signes de sensibilité : il y a retour à la sensibilité. Des mesures correctives immédiates sont requises pour étourdir à nouveau l'animal ou l'abattre.
- Trois (3) choses peuvent se produire lorsque vous observez un signe unique de sensibilité :
- Les mouvements de bec chez toute espèce d'oiseaux après l'étourdissement électrique par bain d'eau, en l'absence d'autre signe, n'indiquent pas nécessairement un plein état de conscience ou de retour de conscience sauf si liés à la déglutition qui se manifestera par des mouvements du bec et déglutition après l'étourdissement à cause de l'ingestion d'eau et après la saignée à cause de l'ingestion de sang; en revanche, le retour des mouvements respiratoires (mouvements de la paroi corporelle dans la zone du cloaque), après l'étourdissement électrique, indique le retour de certaines fonctions cérébrales à la suite d'un rétablissement de l'activité neuronale, ainsi qu'un retour possible de l'état de conscience.
- Un réflexe cornéen ou palpébral provoqué après l'étourdissement et la saignée peut être un signe précoce de retour potentiel à la sensibilité chez les animaux (aviaires et mammifères) étourdis par voie électrique. Ces réflexes du tronc cérébral ne sont toutefois pas des indicateurs fiables d'une insensibilité ou d'un retour de la sensibilité, et ils ne devraient pas être utilisés de façon systématique en raison de leur variabilité et du manque d'uniformité dans leur interprétation. Les réflexes oculaires indiquent que l'animal est vivant, mais ils ne signifient pas nécessairement que l'animal est conscient, en particulier s'il n'y a aucun autre signe de retour de la sensibilité. S'il existe un doute quant à l'observation d'un clignement naturel des yeux, ou d'autres signes de sensibilité, il est alors justifié d'évaluer les réflexes oculaires.
- Les signes de retour à la sensibilité doivent être évalués collectivement, et des mesures correctives doivent être prises immédiatement si vous croyez qu'un animal reprend conscience.
6.7 Mesures correctives en cas d'étourdissement inefficace
- Idéalement, les mesures correctives suite à un étourdissement inefficace sont prises dès la sortie de l'animal du dispositif d'étourdissement, avant la saignée, et incluent l'une des 3 options suivantes :
- ré-étourdissement
- décapitation
- dislocation cervicale, si effectuée avec une technique acceptable par une personne compétente et qualifiée, à basse vitesse où les oiseaux peuvent être retirés des étriers; pourrait être effectuée soit manuellement (cette méthode est limitée aux petits oiseaux, par exemple <3 kg, bien que cela puisse varier en fonction de la capacité de l'opérateur) ou mécaniquement avec un appareil conçu et adapté à la taille de l'oiseau et qui se limite aux oiseaux pesant jusqu'à 5 kg (car la dislocation cervicale est difficile à réaliser correctement chez de gros oiseaux).
- Pour des raisons de santé et sécurité au travail (SST) et des raisons pratiques, et/ou en raison de la configuration de la chaîne, il peut s'avérer impossible de prendre des mesures correctives pour un oiseau avant le coupe-cou automatique.
- Par conséquent, d'un point de vue réaliste, à cause de l'effet combiné de la rapidité de la chaîne d'abattage et de la faible distance qui sépare le coupe-cou automatique de la sortie du dispositif d'étourdissement, la mesure corrective à prendre en cas d'étourdissement inadéquat ou inexistant consiste habituellement en une décapitation complète et rapide des oiseaux à la sortie du coupe-cou.
- Si, à leur sortie du bain d'eau, les oiseaux demeurent complètement ou partiellement sensibles, il est inacceptable de les décrocher des étriers, puis de les suspendre à nouveau afin qu'ils passent une deuxième fois dans le dispositif d'étourdissement. Cela les exposerait à des souffrances évitables (article 128 du RSAC).
6.7.1 Signification d'un critère objectif de performance de 98 % d'efficacité
- Nous ne nous attendons pas à ce que les équipements automatiques d'étourdissement et de saignée soient efficaces à 100 % en tout temps. Ils doivent cependant présenter un taux d'efficacité d'au moins 98 % en tout temps (Consultez les Critères de performance objectifs pour l'abattage sans cruauté). Si ce critère d'efficacité n'est pas atteint, des mesures correctives doivent être apportées aux équipements pour accroître l'efficacité de l'étourdissement ou de la saignée. Cela ne signifie pas pour autant que l'on tolère la présence d'oiseaux dont l'étourdissement ou la saignée a été inefficace. Des mesures correctives doivent être prises à l'égard de chaque oiseau qui n'a pas été étourdi ou saigné, ou qui l'a été d'une manière inadéquate, et ce, quel que soit le taux de performance de l'équipement. La « tolérance » s'applique uniquement à la performance de l'équipement proprement dit. Ainsi, un taux d'échec de l'étourdissement ou de la saignée sera toléré jusqu'à 2% sans qu'il soit nécessaire d'apporter des mesures correctives à l'équipement d'étourdissement ou de saignée, mais des mesures correctives devront être prises pour chaque oiseau qui n'a pas été efficacement étourdi ou saigné. Des mesures correctives devront être apportées à l'équipement si le taux d'efficacité de l'étourdissement e ou de la saignée diminue en deçà de 98 %.
6.8 Saignée
- Un temps de saignée d'au moins 90 secondes s'applique à toutes les espèces de volaille, y compris les cailles, ainsi qu'à toutes les méthodes d'abattage.
- L'absence de signes visibles de sensibilité ne garantit pas que tous les oiseaux sont morts avant l'entrée dans la cuve d'échaudage. À moins de données scientifiques probantes appuyant un temps de saignée plus court, les observations empiriques sur l'absence de signes visibles de sensibilité dans l'établissement ne constituent pas des données probantes suffisantes pour justifier un temps de saignée de moins de 90 secondes. Un temps de saignée minimal de 90 secondes doit donc être respecté pour s'assurer qu'aucun oiseau vivant n'entre dans la cuve d'échaudage.
6.8.1 Coupe-cou automatique
- S'assurer que le coupe-cou automatique est ajusté à la taille de chaque lot, pour éviter de couper la tête d'oiseaux plus petits ou le corps d'oiseaux plus gros.
- S'assurer que les oiseaux ne s'empilent pas à l'entrée du coupe-cou, de sorte que certains oiseaux pourraient ne pas être saignés ou l'être d'une manière inadéquate.
6.8.2 La décapitation comme alternative à l'utilisation d'un coupe-cou automatique
- Dans les établissements où l'on procède systématiquement à la décapitation tous les oiseaux, plutôt que d'utiliser un coupe-cou automatique, l'efficacité de l'étourdissement doit tout de même être surveillée et des mesures correctives doivent être apportées à l'équipement si la performance diminue en deçà de 98 %, et ce, même si la décapitation est la mesure corrective habituelle en cas d'inefficacité de l'étourdissement.
- Vérifiez que l'efficacité des paramètres d'étourdissement a été validée dans les établissements où la décapitation est pratiquée de routine. Ceci est particulièrement important, dû au fait qu'il est impossible de surveiller le retour à la sensibilité après la décapitation. La validation a pour but d'éviter les situations où les paramètres d'étourdissement causent une électro-immobilisation plutôt qu'un état d'inconscience. La décapitation étant pratiquée quelques secondes après l'étourdissement, il serait impossible d'établir une distinction entre les 2 états et de savoir si l'étourdissement respecte ou non les exigences de l'article 141 du RSAC.
- Vérifiez que l'exploitant a mis en place un système permettant de détecter les oiseaux qui auraient échappé à l'appareil de décapitation automatique, et de prendre des mesures correctives à l'égard de ces oiseaux.
6.8.3 Application d'un deuxième choc pour favoriser une saignée rapide
- Certains établissements souhaitent appliquer un deuxième choc électrique (étourdissement) pour améliorer l'exsanguination. Cependant, cette pratique n'est acceptable que si l'exploitant peut démontrer l'efficacité du premier étourdissement; sinon, le premier étourdissement pourrait n'avoir provoqué qu'une électro-immobilisation qui serait masquée par le deuxième étourdissement.
- Un deuxième choc administré après la saignée est préoccupant quant aux souffrances évitables auxquelles seront exposés les oiseaux qui n'ont été qu'électro-immobilisés ou qui reprennent conscience avant que la perte de sang n'entraîne leur mort. Il est possible qu'un deuxième choc vise à masquer un étourdissement inefficace et donc à éviter les signes observables de sensibilité durant la saignée.
- Un exploitant souhaitant appliquer un choc post-étourdissement doit démontrer que :
- les paramètres du bain d'eau électrifiée provoquent un étourdissement efficace;
- la saignée est pratiquée dès que possible après l'étourdissement;
- la saignée est la plus efficace possible (sectionnement des 4 vaisseaux);
- du personnel compétent est présent en tout temps pour détecter la présence d'oiseaux mal étourdis ou mal saignés et les décapiter rapidement avant d'appliquer un deuxième choc;
- du personnel peut immédiatement arrêter la chaîne d'abattage, si l'étourdissement ou la saignée automatique est inefficace;
- le personnel affecté à l'étourdissement, à la saignée et aux procédures d'urgence fait l'objet d'une surveillance régulière;
- le PCPBEA inclut les mesures précitées.
6.9 Saignée inadéquate
- Bien que la réglementation ne prévoie aucune limite quant au nombre d'oiseaux mal saignés, il est important que l'exploitant cherche à déterminer la cause lorsqu'un seuil prédéterminé a été atteint, afin d'éviter qu'une problématique mineure prenne de l'ampleur et ait un impact encore plus grand sur le bien-être des animaux. L'exploitant doit déterminer et préciser une limite dans le PCPBEA, et doit inclure une procédure écrite à suivre lorsque survient une problématique.
- Considérant que les appareils automatiques d'étourdissement et de saignée peuvent fonctionner efficacement au moins 98 à 99 % du temps, un taux limite d'oiseaux mal saignés de 1 à 2 % pourrait être jugé raisonnable.
- L'exploitant doit informer l'ACIA lorsque la limite prédéterminée est atteinte.
6.9.1 Mesures correctives en cas de saignée inadéquate
- Cependant, lorsque le taux limite d'oiseaux saignés de manière inadéquate est atteint, les procédures d'étourdissement et d'abattage doivent être évaluées et des mesures doivent être apportées pour corriger les problématiques responsables de l'inefficacité de la saignée.
6.10 Oiseaux sans plaie de saignée
- La présence d'oiseaux sans plaie de saignée constitue une problématique à tolérance zéro à l'égard duquel l'exploitant doit prendre des mesures correctives immédiates chaque fois qu'il survient.
- Comme toutes les méthodes d'étourdissement de la volaille sont considérées comme réversibles, il est impératif de sectionner les principaux vaisseaux sanguins du cou pour assurer la mort par exsanguination avant que l'oiseau entre dans la cuve d'échaudage. Pour cette raison, l'absence de plaie de saignée laisse présumer que l'oiseau était vivant lorsqu'il est entré dans la cuve d'échaudage.
- Il est très important d'établir une distinction entre les oiseaux sans plaie de saignée et ceux qui n'ont pas été saignés adéquatement. Les oiseaux dont la saignée est inadéquate présentent une plaie de saignée, mais l'exsanguination n'a pas été efficace. En revanche, les oiseaux sans plaie de saignée ne présentent aucune coupure au cou. Une saignée incomplète a un impact potentiel sur le bien-être de l'animal, car la perte de sang est ce qui cause la mort de l'oiseau, alors qu'il ne fait aucun doute que l'absence de plaie de saignée a définitivement un impact sur le bien-être animal.
- Le fait qu'il y ait une tolérance zéro en ce qui a trait aux oiseaux sans plaie de saignée ne signifie pas pour autant que l'incidence de cette problématique sera nulle. En effet, même dans les meilleurs abattoirs de volaille, le taux d'efficacité de l'étourdissement et du coupe-cou automatique n'est habituellement que d'environ 98 à 99 %; et même le personnel d'intervention d'urgence efficace, bien formé et expérimenté, chargé de s'assurer qu'il n'y a aucun oiseau sensible ou sans plaie de saignée sur le rail de saignée, peut avoir des moments d'inattention ou être exposé à d'autres facteurs qui feront en sorte qu'un oiseau sans plaie de saignée passera inaperçu. D'un point de vue réaliste, donc, il y aura parfois la présence d'un oiseau sans plaie de saignée, même dans les établissements les plus efficaces et les mieux gérés; ce type d'événements doit toutefois demeurer très rare.
- En ce qui a trait à l'abattage de la volaille, un PCPBEA efficace non seulement établira un objectif d'incidence nulle d'oiseaux sans plaie de saignée, mais inclura également un plan décrivant les mesures à prendre dans la rare éventualité où des oiseaux n'auraient pas de plaie de saignée, afin que ces événements rares soient immédiatement détectés et communiqués à l'ACIA et que des mesures correctives et préventives soient prises pour éviter le plus possible qu'ils se reproduisent.
- Malgré des mesures préventives efficaces, il est impossible d'éviter toute récurrence en raison de la variété de facteurs liés aux interventions humaines, aux oiseaux et à l'équipement. Le PCPBEA devrait énoncer des attentes réalistes, mais le taux d'incidence d'oiseaux sans plaie de saignée doit demeurer extrêmement bas.
6.10.1 Mesures de conformité relatives aux oiseaux sans plaie de saignée
- Un PCPBEA est considéré efficace lorsque ce dernier permet à l'exploitant de détecter et de résoudre efficacement les problématiques ayant un impact direct sur le respect du règlement sans que l'ACIA ne l'incite à le faire. La réponse de l'exploitant déterminera si l'ACIA doit ou non prendre des mesures de conformité.de mise en application de la loi.
- Les mesures telles que l'émission d'un RI-DAC ne sont pas requises si tous les conditions suivantes s'appliquent :
- L'exploitant détecte lui-même les problématiques, sans en être informé par l'ACIA;
- Dans le cas d'oiseaux sans plaie de saignée, c'est l'exploitant, et non l'ACIA, qui détecte la problématique en premier, et l'exploitant en informe rapidement l'ACIA;
- Notez qu'il n'y a pas non-conformité si l'ACIA détecte un oiseau qui n'a pas de plaie de saignée avant que celui-ci arrive au poste du dernier employé affecté à l'identification des oiseaux sans plaie de saignée en autant que cet employé détecte cet oiseau et mette en place le protocole d'intervention prévu.
- L'exploitant intervient immédiatement et de son propre chef, sans l'intervention de l'ACIA, en mettant en place des mesures correctives immédiates chaque fois qu'un oiseau sans plaie de saignée est découvert
- L'ACIA n'a pas à dire à l'exploitant ce qu'il doit faire ni comment il doit le faire;
- Les mesures correctives sont efficaces et permettent de rendre le procédé de nouveau conforme et de prévenir les récurrences;
- À noter que, bien qu'inévitables, les incidents futurs doivent demeurer rares;
- Les mesures précitées indiquent que l'exploitant suit son PCPBEA et que ce plan est efficace.
- L'exploitant détecte lui-même les problématiques, sans en être informé par l'ACIA;
- Cependant, un RI-DAC sera émis si l'un des événements suivants survient :
- L'ACIA doit mettre en place une mesure de contrôle;
- C'est l'ACIA, et non l'exploitant, qui découvre l'oiseau sans plaie de saignée;
- L'exploitant est incapable ou refuse de cerner la problématique ou de prendre des mesures correctives efficaces;
- L'ACIA doit intervenir avant que les mesures correctives soient terminées, en indiquant à l'exploitant qu'il doit prendre des mesures ou comment il doit le faire;
- Les mesures correctives sont inadéquates ou inefficaces;
- Un acte délibéré de cruauté est observé; dans ce cas, une mesure de mise en application de la loi (RNCI) pourrait aussi être prise;
- L'exploitant tente de dissimuler la problématique à l'ACIA
- l'exploitant n'informe pas l'ACIA chaque fois qu'un oiseau sans plaie de saignée est découvert ou
- Une tendance d'écarts répétés est observée, c'est-à-dire que la problématique se répète et que la cause demeure la même, ce qui signifie que les mesures correctives ou préventives ne sont pas efficaces
- la définition d'une tendance« d'écarts répétés » est subjective et son interprétation requiert un bon jugement et une connaissance de l'historique de l'exploitant en matière d'écarts répétés.
- Un exploitant peut être tenté d'abandonner des mesures préventives lorsque la problématique semble résolue. Toute récurrence après le retrait des mesures préventives est une indication que ces mesures doivent être permanentes.
- Les principaux facteurs à prendre en compte pour déterminer s'il doit y avoir émission d'un RI-DAC sont les suivants : qui détecte la problématique; ce que fait l'exploitant à ce sujet et l'efficacité des mesures mises en place.
- Si l'incidence d'oiseaux sans plaie de saignée devient un événement plus fréquent – ce qui indique une tendance d'écarts répétés – un RI-DAC sera émis et, si la problématique persiste, des mesures d'application de la loi pourraient aussi être prises.
6.11 Cailles et autres petits oiseaux semblables (poules de Cornouailles)
- Les étriers doivent être conçus spécifiquement pour les petits oiseaux :
- les étriers doivent être beaucoup plus petits que ceux utilisés pour un poulet en raison de la petite taille des oiseaux;
- les oiseaux doivent être accrochés par les 2 pattes, soit une patte par encoche.
- La surveillance des signes de sensibilité/d'insensibilité est la même que pour les autres volailles.
- Le temps de saignée est le même que pour la volaille traditionnelle.
6.12 Sauvagine
- Aucun renseignement supplémentaire. Consultez les documents Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience et Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites pour des conseils techniques sur l'abattage de la sauvagine.
6.13 Ratites
- Aucun renseignement supplémentaire. Consultez les documents Étourdissement mécanique, électrique ou au gaz; méthodes d'abattage et de surveillance de l'état d'inconscience et de conscience et Lignes directrices pour les techniques d'étourdissement des aviaires pour alimentation humaine, y compris les ratites pour des conseils techniques sur l'abattage des ratites.
7.0 Annexe
Annexe 1 : Signes cliniques (indicateurs) associés au stress de l'inversion et risque de souffrances évitables chez les oiseaux conscients lors de l'inversion pendant l'accrochage
Aperçu
Les signes ou indicateurs de stress dus à l'inversion, lorsque les oiseaux sont suspendus à la verticale par les pattes dans un état inversé tout en étant conscients, comme cela est fait pour l'accrochage de routine avant l'étourdissement et l'abattage, peuvent facilement entraîner une détresse cardio-pulmonaire due à l'anatomie de l'oiseau. Les oiseaux sont dépourvus de diaphragme, ce qui entraîne une compression du cœur et des poumons par les viscères abdominaux. La respiration et l'activité cardiaque sont alors progressivement compromises pendant l'inversion, ou le sont immédiatement si l'oiseau est particulièrement lourd dès qu'il est accroché.
Les souffrances inévitables se réfèrent aux souffrances qui surviennent après que toutes les mesures et décisions raisonnables ont été prises pour soulager les souffrances et réduire au minimum les souffrances supplémentaires. Bien qu'il y ait toujours un risque de souffrance inévitable pour les oiseaux pendant l'accrochage, dès que des signes cliniques sont observables en tant qu'indicateurs de détresse cardio-pulmonaire, cela signale l'obligation de mettre en œuvre des actions correctives immédiatesNote de bas de page 1 pour soulager l'animal des souffrances évitables supplémentaires et de mettre en œuvre des mesures préventives pour résoudre la cause profonde et prévenir la récurrence. Le risque de souffrance des oiseaux pendant l'accrochage augmente avec le poids de l'oiseau; par conséquent, les oiseaux lourds (par exemple les dindes, les oies, les canards et les reproducteurs d'autres espèces telles que Gallus) peuvent souffrir davantage que des poulets s'ils sont conscients lors de l'accrochage. Ainsi, les mesures préventives peuvent consister à s'engager à ne recevoir que des oiseaux de petite taille, à pré-étourdir (avec leur équipement d'étourdissement d'urgence, comme les pistolets percuteur à tige captive) les oiseaux les plus lourds avant de les suspendre ou d'utiliser des dispositifs de convoyeurs à soutien de la poitrine. Le titulaire de licence doit intégrer dans le Plan de Contrôle Préventif (PCP) pour le bien-être animal les mesures préventives qui démontreront comment ce risque associé à l'accrochage des oiseaux lourds est contrôlé, quelles mesures correctives immédiates seront mises en œuvre lorsque des signes de souffrance sont observés, énumérer les signes de souffrance à surveiller et faire une analyse des causes profondes afin de déterminer pourquoi ces événements surviennent afin d'éviter qu'ils ne se reproduisent.
Des sources supplémentaires de détresse pour l'oiseau pendant l'accrochage peuvent être dues à la pression de compression directe sur les pattes exercée par les étriers utilisés pour la suspension ou l'étourdissement et l'abattage. Les étriers peuvent causer des douleurs considérables dues à la pression de compression, en fonction de la taille de l'ouverture de l'étrier, du diamètre du jarret de l'oiseau et du poids de ce dernier. Cette situation peut être accentuée par tout état, déformation ou blessure préexistants des pattes, telles que des fractures, des dislocations et des blessures importantes aux pattes.
Les signes cliniques ou indicateurs de détresse cardio-pulmonaire (tableau 1) doivent être évalués dans leur ensemble (bien que tous les indicateurs n'aient pas besoin d'être présents) et conjointement avec un historique complet de la production et du processus de transport ainsi que des inspections ante et post-mortem. L'évaluation de la cause peut inclure (sans s'y limiter) l'état de santé de l'oiseau (par exemple des maladies respiratoires préexistantes lors de l'élevage à la ferme), les conditions de transport (par exemple une température et humidité ambiantes élevées provoquant un stress thermique, l'aptitude au transport, des blessures, etc.) et la durée du transport avant l'accrochage, qui peuvent avoir une incidence sur l'apparition de signes cliniques de détresse cardio-pulmonaire ou indiquer d'autres causes des signes observés (lorsque ces signes sont légers). Il est utile de déterminer si ces signes apparaissent immédiatement au moment de l'accrochage ou s'ils s'aggravent progressivement pour aider à différencier les signes de détresse observés de causes autres que l'accrochage (comme le stress thermique). Le poids de l'oiseau est également un facteur déterminant important dans l'évaluation, car plus l'oiseau est lourd, plus le risque de détresse respiratoire et de blessures aux pattes est élevé, ce qui entraîne des souffrances.
Les vétérinaires doivent user de leur jugement professionnel au cas par cas pour être en mesure de fournir une justification puis les observations, constatations et résultats doivent être documentés (notes, vidéos, photos) afin d'étayer les mesures qu'ils prennent pour un seul oiseau ou un groupe d'oiseaux présentant des signes de souffrance évitable.
Signes cliniques ou indicateurs | Évaluation de la souffrance évitable | Mesures |
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Efforts respiratoires notables Note de tableau a de l'oiseau avec bouche grande ouverte, mouvements du bec et de la langue — dyspnée Présence possible de cyanose des muqueuses ou de la langue Présence possible d'écoulements abondants de mucus par la bouche ou les narines Cou flasque, absence de tonus musculaire Yeux fermés |
Le risque est très élevé que l'oiseau soit en phase finale de détresse cardio-pulmonaire due à une compression viscérale Peut sembler moribond à ce stade |
L'évaluation avec l'historique de production, le processus de transport et les observations ante-mortem, le pourcentage d'oiseaux du groupe/troupeau touchés de la même manière, le moment où les signes sont observables (à l'accrochage ou progressant par la suite) et les constatations au post-mortem permet de supporter de la détresse et souffrance évitable |
Efforts respiratoires notables Note de tableau a de l'oiseau avec bouche grande ouverte, mouvements du bec et de la langue — dyspnée Présence possible de cyanose des muqueuses ou de la langue Présence possible d'écoulements modérés de mucus par la bouche ou les narines Cou tendu avec efforts respiratoires notables/tonus du cou plutôt normal Ouverture des yeux, mais fermeture plus souvent que la normale |
Le risque est élevé que l'oiseau soit dans les premiers stades de la détresse cardio-pulmonaire, surtout si les signes s'aggravent progressivement pendant la période d'accrochage prolongée | L'évaluation avec l'historique de production, le processus de transport et les observations ante-mortem, le pourcentage d'oiseaux du groupe/troupeau touchés de la même manière, le moment où les signes sont observables (à l'accrochage ou progressant par la suite) et les constatations au post-mortem permet de supporter de la détresse et souffrance évitable |
Respiration avec bouche ouverte et légers mouvements du bec et de la langue Pas de cyanose des muqueuses ou de la langue Présence possible d'une petite quantité d'écoulements (mucus) Comportement vif et alerte, tonus normal du cou Yeux ouverts |
Le risque est modéré à faible (stress d'inversion), sauf si les signes s'aggravent progressivement pendant l'accrochage | L'évaluation avec l'historique de production, le processus de transport et les observations ante-mortem, le pourcentage d'oiseaux du groupe/troupeau touchés de la même manière, le moment où les signes sont observables (à l'accrochage ou progressant par la suite) et les constatations au post-mortem ne permet pas de supporter de la détresse et souffrance évitable |
Notes de tableau
- Note de tableau a
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Efforts respiratoires notables (respiration laborieuse) :
Des efforts respiratoires notables se produisent lorsque la perfusion d'oxygène dans les tissus est réduite et que les efforts respiratoires sont accrus (par exemple les oiseaux n'ont pas de diaphragme et, lorsqu'ils sont suspendus la tête en bas, le poids des viscères abdominaux exerce une pression sur les viscères thoraciques et les oiseaux peuvent en mourir, ce qui est évidemment d'autant plus grave lorsque les oiseaux sont lourds).
Les conditions qui entraînent des efforts respiratoires notables peuvent conduire les animaux à éprouver de l'inconfort, de la fatigue, de la détresse et de la panique en réponse au déficit en oxygène et peuvent conduire à leur mort.
Les efforts respiratoires notables sont différents du halètement (Tableau 2). Les animaux halètent généralement pour se débarrasser de la chaleur corporelle (par l'évaporation de l'eau via les voies respiratoires) et, dans certains cas, en raison du stress et de l'anxiété.
Efforts respiratoires notables | Halètement |
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Références :
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Groupe AHAW de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), (Groupe scientifique de l'EFSA sur la santé et le bien-être des animaux), Nielsen SS, Alvarez J, Bicout DJ, Calistri P, […] Michel V, 2019. Slaughter of animals: poultry EFSA Journal 17 (11) : 5849, 5891 pp. (disponible en anglais seulement)
Farm Animal Welfare Countril, 2009 Report on the Welfare of Farmed Animals at Slaughter or Killing. Part 2: White Meat Animals. Londres, Angleterre (disponible en anglais seulement)
Humane slaughter association, Guidance Notes No7, Electrical Waterbath Stunning of Poultry, 2016 (disponible en anglais seulement)
Lambooij B et Hindle V, 2018. Electrical stunning of poultry. Dans : Mench JA (ed.), Advances in Poultry Welfare. Duxford : Woodhead Publishing. pp. 77-98 (disponible en anglais seulement)
Revue de la littérature sur l'accrochage des volailles (document interne de l'ACIA), Unité d'évaluation des risques zoosanitaires, Direction générale des sciences, ACIA
Code sanitaire pour les animaux terrestres - Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA) Chapitre 7.5, 2021 : https://www.woah.org/fr/ce-que-nous-faisons/normes/codes-et-manuels/acces-en-ligne-au-code-terrestre/?id=169&L=1&htmfile=chapitre_aw_slaughter.htm
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