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Norme nationale de biosécurité pour les fermes canadiennes de bovins de boucherie
Principe 2 : Gestion des mouvements de personnes, de véhicules, d'équipements et d'outils

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Les mouvements de personnes et de véhicules, d'équipement et d'outils qui sont entrés en contact avec le fumier, l'urine, le sang, la salive, entre autres, d'animaux malades (cheptel vif et animaux morts) peuvent transmettre ces maladies lors de leurs allées et venues sur la ferme.

2.1. Appliquer des pratiques sanitaires pertinentes pour le personnel, les visiteurs, les véhicules, l'équipement et les outils à l'entrée, à l'intérieur et à la sortie des zones de production

Pourquoi est-ce important?

Les personnes et les véhicules, l'équipement et les outils peuvent tous transmettre les maladies sur le périmètre et hors du périmètre d'une exploitation de bovins de boucherie. Bien qu'il soit possible d'éviter ou de prévenir ces mouvements, bon nombre d'entre eux sont indispensables à l'exploitation. Les pratiques sanitaires sont nécessaires afin de diminuer la possibilité que ces mouvements transmettent des maladies.

Pratiques suggérées de gestion du risque

Certains mouvements sont de toute évidence plus susceptibles de véhiculer des maladies que d'autres. Pour vous assurer que les pratiques sanitaires sont pertinentes, ainsi que valables pour contrôler la maladie, les pratiques suggérées dans cette section utilisent une approche axée sur le risque qui tient compte du risque des articles introduits, de même que de la susceptibilité des zones visitées, p. ex. la zone de production par rapport à la cour de ferme.

Les pratiques qui sont adéquates pour une exploitation particulière varieront selon le type d'exploitation, la disposition de la ferme et les débits de circulation.

Tous les producteurs devraient exécuter quelques pratiques générales de manière continue.

a. Déterminez et évaluez les risques

Évaluez les risques de tous les visiteurs en posant des questions sur les contacts avec du bétail ou une ferme au cours des 14 derniers jours (y compris les véhicules, l'équipement et les outils qui les accompagnent).

  • Risque faible ou négligeable : aucun contact avec du bétail; une visite dans une exploitation d'élevage.
  • Risque modéré : contact avec le bétail d'une exploitation ou plus d'une visite dans une exploitation d'élevage.
  • Risque élevé : contact avec le bétail de plus d'une exploitation; ou personnel manipulant les animaux malades ou mis à part de l'exploitation; ou personnes provenant d'un autre pays où l'on signale des éclosions de maladie déclarable.

Consultez les exigences d'entrée à l'annexe 13 pour plus de renseignements.

b. Personnes en provenance d'autres pays

Afin d'évaluer le risque que présentent les personnes provenant d'un autre pays, il est conseillé de discuter des particularités auprès de votre médecin vétérinaire, ou auprès du bureau de votre vétérinaire provincial en chef (consulter l'annexe 7).

Souvenez-vous de tenir compte des employés ou du reste du personnel (y compris vous-même) qui reviennent d'un autre pays.

Certains enjeux dont il faut tenir compte sont les contacts à l'extérieur du Canada, notamment :

  • Est-ce que cette personne est entrée en contact avec du bétail?
  • Est-ce que cette personne porte des vêtements ou possède des effets personnels qui sont entrés en contact avec une ferme ou du bétail?
  • Est-ce que des maladies déclarables ou importantes sont une préoccupation de cet autre pays?
  • Quand cette personne est-elle revenue au Canada (après être sortie du pays)?

c. Avant l'arrivée à la ferme

Avant l'arrivée des visiteurs, renseignez-les sur les pratiques de biosécurité, et assurez-vous qu'ils :

  • comprennent quelles pratiques de biosécurité sont nécessaires et pourquoi;
  • minimiser leur contact avec le bétail ou avec les autres fermes avant leur visite;
  • laissent leurs animaux de compagnie chez eux, ou qu'ils les gardent à l'intérieur de leur véhicule à leur arrivée.

d. À l'arrivée

Lors de leur arrivée, demandez aux visiteurs de :

  • consigner leur visite dans le registre des visiteurs;
  • porter des vêtements et des chaussures propres et distincts, ou d'utiliser des vêtements et des chaussures jetables ou propres fournis par l'exploitation;
  • laver leurs mains avec du savon et de l'eau ou d'utiliser un désinfectant pour les mains;
  • minimiser leur contact avec le bétail pendant la visite;
  • ne pas entrer dans les zones de ségrégation ou les enclos pour animaux malades, ni entrer en contact avec ces animaux;
  • laisser les véhicules à l'extérieur de la zone de production autant que possible, y compris les véhicules de service et d'approvisionnement, comme les camions d'alimentation ou citernes et les camions de ramassage des cadavres d'animaux.

e. Au départ

Lors de leur départ, assurez-vous que :

  • les visiteurs nettoient ou se débarrassent de leurs chaussures et lavent leurs mains après être entrés en contact avec le bétail;
  • les employés portent des vêtements propres et que leurs chaussures sont exemptes de fumier;
  • les véhicules ne contiennent aucune matière organique visible, particulièrement du fumier.

f. Conseils généraux supplémentaires

Les points suivants devraient être étudiés et respectés, si possible :

  • désignez un stationnement distinct pour tous les véhicules qui sortent du périmètre, y compris les visiteurs, afin de minimiser le degré auquel le fumier est transporté hors de l'exploitation;
  • les allées et les voies piétonnières sont sèches, accessibles et exemptes de fumier;
  • offrez des vêtements et des chaussures jetables ou propres si les visiteurs en ont besoin.

2.2. Minimiser l'utilisation d'un même équipement pour des tâches « sales » et des tâches « propres »

Pourquoi est-ce important?

Les carcasses, notamment les fluides et les sécrétions corporelles, le fumier et les déchets, contiennent souvent des maladies. C'est pourquoi on les désigne parfois comme étant sales, et que les tâches qui y sont reliées sont appelées tâches sales. Les surfaces qui sont entrées en contact avec ces éléments peuvent avoir été exposées à la maladie et sont aussi jugées sales.

Par opposition, les aliments, l'eau et la litière qui sont soit consommés, soit en contact direct avec le bétail devraient être propres, ou exempts de maladie. On les désigne parfois comme étant des éléments propres, et les tâches qui y sont reliées sont appelées les tâches propres. Les surfaces qui entrent en contact avec ces éléments devraient être gardées propres et libres de toute maladie.

Utiliser de l'équipement sale pour exécuter des tâches propres, ou pour entrer en contact direct avec le bétail ou les humains, peut exposer le bétail à la maladie et devrait être évité. Les événements de la sorte entraînent une chaîne d'infections qui peut être un facteur important dans la propagation de la plupart des maladies, et ont été établis comme étant la cause initiale de nombreuses éclosions majeures.

La propagation de la fièvre aphteuse, pendant l'épidémie de 2001 au R.-U., a été grandement amplifiée par l'utilisation d'articles sales pour effectuer des tâches propres. Le contact entre l'équipement sale et les autres articles dont la surface avait été contaminée par la fièvre aphteuse et l'équipement propre ou les animaux était cité dans de nombreux cas.

Pratiques suggérées de gestion du risque

Idéalement, certaines pièces d'équipement devraient être réservées uniquement pour les tâches sales, comme la manipulation des carcasses, du fumier et des déchets. Elles ne devraient jamais être utilisées pour les tâches propres.

a. Déterminez et évaluez les risques

Dans de nombreuses exploitations de bovins de boucherie, l'équipement doit être utilisé pour effectuer des tâches propres, mais aussi pour des tâches sales. Relevez les moments où ces pratiques se produisent.

b. Brisez la chaîne d'infection

Brisez la chaîne d'infection qui peut se produire dans les cas où l'équipement est utilisé pour les tâches propres et les tâches sales à l'aide de ces quelques solutions de rechange, telles les suivantes :

  • idéalement, trouvez un moyen d'éviter d'utiliser le même équipement pour effectuer les tâches propres et les tâches sales;
  • utilisez des unités interchangeables pour les différentes tâches. Par exemple, le tracteur pourrait être équipé d'un compartiment réservé pour transporter le fumier ou les carcasses qui est différent de celui utilisé pour transporter les aliments;
  • empêchez les contacts directs avec la surface de l'équipement, par exemple en transportant les carcasses suspendues par une chaîne à partir de la benne chargeuse normalement utilisée pour les aliments;
  • faites un nettoyage à sec ou humide des surfaces de contact après avoir exécuté des tâches sales;
  • exécutez les tâches propres avant d'exécuter les tâches sales afin d'éviter de créer une chaîne de contamination chez les animaux en santé.

Si les roues ou d'autres parties de la machinerie deviennent sales suite à un contact direct avec le fumier, elles représentent un risque. Évidemment, ce risque est plus élevé lorsque le fumier provient des installations de ségrégation ou pour les animaux malades. Les producteurs devraient être conscients de ces risques et les gérer en nettoyant ces articles avant d'entrer dans les zones où l'on conserve les aliments ou la litière.

Brisez la chaîne d'infection : n'utilisez pas d'équipement sale pour effectuer des tâches propres!

2.3. S'assurer que le périmètre de la zone de production est suffisant pour contenir le bétail et que les points d'accès peuvent être fermés pour prévenir l'accès des personnes, sauf lors du non-respect délibéré

Pourquoi est-ce important?

Garder le bétail de l'opération séparé et isolé des autres, et éviter les mélanges avec les animaux des autres exploitations constituent des moyens importants de contrôler la maladie.

Les barrières ou les autres périmètres qui contiennent le bétail de l'exploitation, gérés différemment, séparément et distinctement empêchent le mélange avec les animaux des autres exploitations et aident à contrôler les maladies. Les animaux des exploitations avoisinantes pourraient ne pas être gérés de manière semblable et présenter un risque de maladie par :

  • l'absence de vaccins ou une vaccination inadéquate;
  • contact avec des animaux récemment achetés dont l'état de santé est inconnu;
  • exposition à des personnes et de l'équipement contaminés par des fermes infectées.

Les barrières peuvent aussi fournir un certain contrôle sur les contacts avec les espèces sauvages. Des points d'accès pouvant être fermés peuvent aussi limiter l'accès du personnel.

Les barrières ou les frontières naturelles soulignent également la zone de production où vos animaux sont ou pourraient être, et où vous souhaiterez concentrer vos pratiques de biosécurité. Les points d'accès de ces barrières représentent les endroits où l'on peut mettre en œuvre des pratiques de biosécurité rehaussées ou différentes au besoin.

Compte tenu du caractère extensif de nombreuses exploitations dans l'industrie canadienne des bovins de boucherie, il est difficile contrôler et d'empêcher tous les accès indésirables. Toutefois, les périmètres constitués de barrières ou d'obstacles naturels et de points d'accès pouvant être fermés, de même que pourvus de panneaux (consulter 2.4), peuvent aider à prévenir l'accès par tous, sauf lors de gestes de non-respect délibérés.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Déterminez et évaluez les risques

Les producteurs devraient utiliser le diagramme de disposition de leur ferme afin de situer les zones de production et la cour de ferme, de même que les périmètres de chacun d'entre eux et leurs points d'accès.

b. Limitez les points d'accès

Les points d'accès pour entrer et sortir de la cour de ferme et des zones de production devraient être limités. Cette pratique est utile pour contrôler le débit de circulation. Il s'agit aussi des points auxquels les pratiques de biosécurité peuvent être augmentées pour traiter les différents risques, comme il est suggéré au point 2.1.

c. Contrôler les points d'accès à l'aide de barrières avec verrou

Les points d'accès qui mènent aux zones de production et aux cours de ferme devraient pouvoir être fermés et verrouillés. Elles peuvent être nécessaires pour différentes raisons, notamment la possibilité d'une maladie déclarable ou d'une maladie animale d'origine étrangère lorsque l'accès est restreint.

Songez à verrouiller les points d'accès s'ils ne peuvent être facilement surveillés. Ceci est particulièrement important si ces points donnent accès au bétail, aux aliments, à l'eau ou aux pesticides.

d. Maintenir les clôtures du périmètre

Les clôtures devraient être utilisées pour contenir le bétail dans le périmètre des zones de production, là où le bétail se trouve ou pourrait se trouver. On devrait aussi considérer que les clôtures marquent le périmètre des cours de ferme. Les frontières naturelles peuvent constituer un substitut.

Les clôtures et les autres limites du périmètre devraient être utilisées pour indiquer l'emplacement des enclos d'isolement et pour les animaux malades ou les autres endroits où les pratiques de biosécurité doivent être rehaussées.

Les clôtures devraient être entretenues pour aider à isoler le bétail des autres groupes.

2.4. Poser des affiches sur la biosécurité aux points d'accès de la zone de production et du site de la ferme

Pourquoi est-ce important?

Les affiches peuvent renseigner les personnes quant aux pratiques de biosécurité de votre exploitation et dans l'industrie canadienne des bovins de boucherie. Si les personnes connaissent les pratiques importantes dans votre exploitation, et la raison pour laquelle vous les utilisez, elles sont plus susceptibles de coopérer et de vous aider à maintenir le niveau de biosécurité que vous tentez de réaliser.

Les affiches sur la biosécurité peuvent être utilisées à différentes fins qui appuient la biosécurité dans votre exploitation. Par exemple, elles peuvent :

  • diriger les visiteurs au bureau ou au stationnement des visiteurs;
  • demander aux personnes de communiquer avec le bureau avant d'entrer;
  • diriger les débits de circulation;
  • indiquer les endroits où les pratiques de biosécurité sont en vigueur;
  • informer les personnes sur les procédures de biosécurité à l'entrée et à la sortie;
  • interdire l'entrée.

Mais surtout, les affiches communiquent ce que vous voulez que les personnes fassent et pourquoi. À moins qu'elles connaissent ces renseignements, il n'y a aucune raison de s'attendre à ce qu'elles vous aident.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Déterminez et évaluez les risques

Les producteurs devraient utiliser le diagramme de disposition de leur ferme afin de déterminer les endroits où les affiches devraient être placées. Des affiches supplémentaires pourraient être efficaces aux points d'accès suivants : de la cour de ferme à la zone de production, aux parcs d'engraissement; aux installations de ségrégation et pour animaux malades.

b. Songez aux affiches nécessaires

Les affiches devraient indiquer clairement ce que vous voulez faire accomplir, et idéalement la raison de le faire.

Les affiches devraient aussi refléter les différents niveaux de biosécurité qui peuvent exister dans votre exploitation. Par exemple, les pratiques de biosécurité pour la zone de production où les animaux se trouvent ou peuvent se trouver, sont habituellement plus élevées que dans la cour de ferme, et les affiches devraient le refléter.

Les producteurs peuvent obtenir des affiches auprès de leur gouvernement provincial ou de leur association de produits (consulter l'annexe 7).

c. Placez les affiches

Les affiches devraient être placées de sorte à être visibles pour les personnes qui passent par les points d'accès contrôlé vers :

  • la zone de production, p. ex. allées, chaussées, portes, barrières, entre autres;
  • la cour de ferme, p. ex. allées et chaussées.

Les producteurs peuvent aussi placer des affiches périodiquement au long des clôtures qui entourent la zone de production et la cour de ferme, où elles sont visibles aux visiteurs potentiels.

2.5. Gérer et disposer des carcasses d'animaux et du fumier pour minimiser leur contact avec les animaux vivants

Pourquoi est-ce important?

Les animaux qui meurent par suite d'une maladie peuvent « transmettre » cette maladie par leurs fluides corporels (sang, lymphe, etc.), leurs sécrétions (respiratoires, etc.) et leurs excréments (fumier et urine, etc.). Par conséquent, les contacts avec les carcasses d'animaux morts, les fluides corporels et les sécrétions, ou le fumier, peuvent transmettre la maladie au bétail vivant. (Remarque : Dans le reste de la section 2.5., le terme carcasse sous-entend aussi les matériaux contaminés par les fluides corporels et les sécrétions.) Aussi, les carcasses et le fumier peuvent tous être fouillés ou servir de nourriture aux organismes nuisibles et aux espèces sauvages, entraînant ainsi la propagation de la maladie dans une région plus vaste et chez d'autres animaux d'élevage.

La gestion et l'élimination adéquate des carcasses et du fumier peuvent aider à contrôler la propagation de la maladie.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Soyez au courant des règlements fédéraux et provinciaux

Les producteurs devraient confirmer que leurs pratiques de gestion des carcasses et du fumier sont conformes aux exigences fédérales et provinciales, dont beaucoup sont devenues encore plus strictes au cours des dernières années (consulter le site Web du Bureau du vétérinaire provincial en chef ou le vétérinaire en chef provincial).

Les règlements fédéraux et provinciaux par rapport aux carcasses et au fumier traitent de divers enjeux qui peuvent dévier de la santé animale et de la biosécurité. Bien que l'on encourage le respect des règlements, on suggère aussi des pratiques supplémentaires.

b. Évitez les contacts avec les animaux vivants

Pour aider à éviter la propagation directe ou indirecte des maladies aux animaux vivants, les producteurs devraient étudier les pratiques suivantes afin de gérer l'élimination des carcasses et du fumier :

  • élimination rapide (pour les carcasses, et régulièrement pour le fumier);
  • minimisez les contacts avec les animaux vivants;
  • utilisez un équipement réservé à cette fin, ou nettoyez et désinfectez l'équipement avant de les utiliser pour des tâches propres (consulter 2.2);
  • nettoyez les vêtements et les bottes par après, et lavez-vous les mains; désinfectez ces articles si une maladie infectieuse est présente.

L'équipement utilisé pour les carcasses et le fumier devrait être réservé à ces seules fins, ou être nettoyés et désinfectés avant de s'en servir à nouveau. Consulter 2.2 pour plus de renseignements.

Les producteurs devraient nettoyer l'équipement, les vêtements, les bottes et leurs mains après être entrés en contact avec des carcasses ou du fumier, et avant de s'acquitter d'autres tâches ou de quitter l'exploitation.

c. Trouvez un lieu acceptable

Les installations d'entreposage des carcasses et de fumier devraient être situées à côté de la zone de production, mais à l'extérieur, où les animaux vivants ne pourront y avoir accès. Une séparation de 100 mètres ou plus entre l'entrepôt et les animaux vivants est requise dans certaines provinces. La distance entre les cours d'eau, les puits et les autres endroits sensibles est aussi réglementée à l'échelle fédérale et provinciale, et il est nécessaire de s'y conformer.

Les producteurs devraient étudier le diagramme de disposition de leur ferme afin de cerner un endroit qui réduit les risques de contact. Si possible, établissez les lieux d'entreposage afin qu'ils soient accessibles de la zone de production et de l'extérieur.

d. Consignez vos pratiques

Les producteurs devraient consigner leurs pratiques afin de favoriser une approche ou des approches uniformes à la gestion des carcasses et du fumier.

Un exemple de « Plan d'élimination des carcasses » et de « Plan de gestion du fumier » est fourni à l'annexe 8 et à l'annexe 9. Ceux-ci devraient constituer une partie du plan de biosécurité d'une exploitation.

Pratiques spécifiques de gestion des carcasses

a. Déterminez et évaluez les risques

L'élimination des carcasses est réglementée dans la plupart des provinces, et les producteurs devraient confirmer que leurs exigences en matière de collecte et d'élimination sont conformes aux exigences fédérales et provinciales (consulter l'annexe 8).

b. Échéances de collecte et d'élimination

Les carcasses devraient être retirées rapidement afin de prévenir les contacts avec les autres animaux. Ceci concerne également les fœtus avortés et les placentas : ils devraient être gérés comme des carcasses, et non inclus avec le fumier.

Les carcasses devraient être éliminées dès que possible. Une cible de 12 à 24 est préférable, et jusqu'à 48 heures est généralement acceptable.

c. Méthodes d'élimination

Certaines provinces permettent que l'on entrepose les carcasses pendant des périodes plus longues sous certaines conditions, ou si un inspecteur nommé en vertu de l'autorité sanitaire fédérale ou provinciale indique de le faire.

Les producteurs devraient vérifier lesquelles des méthodes d'élimination suivantes sont autorisées dans leur province, ainsi que les exigences par rapport à chacune :

  • l'enterrement : possède habituellement des exigences réglementaires concernant le nombre, la fosse et ce qui le recouvre, l'utilisation de chaux vive et la distance par rapport aux chemins, à l'eau et à la nappe phréatique, aux installations d'élevage, aux résidences;
  • l'incinération : possède habituellement des exigences réglementaires (qualité de l'air) en ce qui a trait aux petits incinérateurs;
  • l'équarrissage : possède habituellement des exigences réglementaires concernant l'entreposage en attendant le ramassage;
  • le compostage : possède habituellement des exigences concernant le compartiment, l'andain ou les systèmes ouverts;
  • l'élimination naturelle : possède habituellement des exigences réglementaires concernant le nombre de carcasses et le lieu de l'élimination.

Les carcasses devraient toujours être éliminées ou entreposées de manière à minimiser ou à empêcher les contacts avec les animaux vivants.

L'élimination naturelle n'est pas permise dans certaines provinces.

Les producteurs devraient confirmer que leurs méthodes d'élimination sont conformes aux exigences réglementées.

d. Matières à risque spécifiées

Les producteurs devraient aussi connaître les règlements concernant la manipulation de matières à risque spécifiées (MRS) par rapport au mouvement des carcasses à l'extérieur du site de la ferme. Les matières à risques spécifiées (les tissus reconnus comme pouvant transmettre l'ESB, y compris les carcasses contenant ces matières) sont réglementées quant à leur transport hors de la ferme par un processus de délivrance de permis par l'entremise de l'ACIA.

e. Conseils supplémentaires

Les producteurs devraient songer à faire effectuer une autopsie sur toutes les carcasses d'animaux par un vétérinaire. Les autopsies peuvent aider à diagnostiquer la présence d'une maladie ou d'un problème de santé, et de gérer et minimiser sa propagation.

Remarque : Les animaux euthanasiés par un vétérinaire doivent être éliminés convenablement : l'incinération ou l'enterrement est requis dans certaines provinces.

Pratiques spécifiques de gestion du fumier

a. Déterminez et évaluez les risques

La gestion du fumier est réglementée dans la plupart des provinces. Les producteurs devraient confirmer que leurs pratiques sont conformes aux règlements fédéraux et provinciaux par rapport aux plans environnementaux de la ferme, aux plans de gestion du fumier, entre autres (consulter l'annexe 9).

b. Enlèvement du fumier

Les producteurs devraient enlever régulièrement le fumier des endroits suivants :

  • enclos, corrals et étables;
  • les endroits situés près des abreuvoirs et des parcs d'engraissement;
  • à l'intérieur des abreuvoirs et des parcs d'engraissement, et ce, immédiatement après l'avoir remarqué;
  • la zone de production;
  • les enclos de ségrégation et d'isolement, et immédiatement après les avoir utilisés pour mettre à part des animaux infectieux ou avant le prochain groupe.

c. Conseils supplémentaires

Les pratiques supplémentaires qui pourraient ne pas être permises dans certaines provinces comprennent :

Enlevez le fumier chaque année, généralement au printemps, ou après chaque tour ou groupe d'animaux.

Entreposez le fumier accumulé à l'extérieur de la zone de production, et prévenez ou minimisez le contact avec les animaux vivants.

Contenez les écoulements provenant des sites d'entreposage du fumier afin de l'empêcher d'atteindre les sources d'eau ou les eaux souterraines.

Gérez la possibilité de risque de maladie pouvant être présent en : faisant du compost; ou en le désagrégeant (en le faisant sécher par exposition au soleil après l'avoir étalé).

Le fumier devrait être étalé au début de l'année pour le faire sécher au maximum et tirer profit du soleil, sur la terre cultivée plutôt qu'un pâturage, morcelé après l'avoir étendu, et laissé pendant une période de croissance entière avant d'être mis en pâturage.

Le fumier provenant du nettoyage des camions sortis de la ferme devrait être entreposé et gardé séparé du fumier produit sur la ferme. Il ne devrait pas être étendu avant d'être complètement composté ou désagrégé et décomposé.

Assurez-vous toujours que vos pratiques de gestion du fumier sont conformes aux règlements fédéraux et provinciaux.

Remarque : Les règlements provinciaux peuvent traiter d'enjeux autres que la santé des animaux.

2.6 Minimiser, autant que possible, la présence d'organismes nuisibles pour réduire leur contact avec le bétail

Pourquoi est-ce important?

Les organismes nuisibles peuvent transmettre un grand nombre de maladies au bétail par exposition directe ou indirecte, notamment : sang infecté et autres sécrétions d'insectes piqueurs, par sécrétions respiratoires et contamination fécale d'organismes nuisibles infectés et contamination externe d'organismes nuisibles sur les pattes, la fourrure, les plumes, entre autres.

Certaines de ces maladies peuvent provoquer d'importantes maladies chez le bétail et le troupeau, ce qui peut avoir des retombées sur l'industrie à l'échelle régionale ou nationale. À titre d'exemple, l'anaplasmose est transmise par les tiques, et la fièvre catarrhale du mouton est transmise par les moucherons ou les mouches.

Pratiques suggérées de gestion du risque

Compte tenu du caractère extensif de la plus grande partie des exploitations bovines, il peut être difficile d'éviter les invasions de parasites. Toutefois, certaines des pratiques suivantes peuvent aider à contrôler les populations d'organismes nuisibles et par conséquent, à gérer le risque de maladie qu'ils représentent.

a. Déterminez et évaluez les risques

Là où se trouvent des organismes nuisibles, les producteurs devraient consulter leur vétérinaire afin de déterminer s'il existe des risques de maladie et la façon de les gérer.

Les employés devraient être conscients des risques de maladie pouvant provenir des populations d'organismes nuisibles dans leur région, et observer le troupeau pour détecter des signes de maladie.

b. Contrôler les populations d'organismes nuisibles

Éliminez les zones de reproduction des insectes, s'il y a lieu, p. ex. l'eau stagnante, le fumier, la litière ou les aliments en décomposition près des sites d'entreposage des aliments pour animaux, des mangeoires et des clôtures, et la végétation ou les mauvaises herbes, particulièrement celles situées près des installations de manutention.

Utilisez des contrôles chimiques pour les parasites internes et externes, comme des étiquettes d'oreille, des vaporisateurs, des traitements par voie transcutanée et des graisseurs.

c. Contrôle des populations de rongeurs et d'oiseaux

  • Inspectez régulièrement le foin, les autres sites d'entreposage d'aliments pour animaux et les bâtiments pour détecter des signes qu'ils sont utilisés pour la nidification.
  • Retirez les sites de reproduction ou de nidification, et surveillez-les pour voir s'ils réapparaissent, p. ex. :
    • utilisez des appâts et des pièges près des sites de nidification et d'alimentation;
    • installez un plafond ou des filets entre les chevrons pour diminuer la présence de nids d'oiseaux.
  • Éliminez les ouvertures dans les bâtiments afin de les empêcher d'entrer, particulièrement dans les sites d'entreposage des aliments, p. ex. :
    • faites pendre de lourdes bandes de plastique dans les entrées de porte pour garder les oiseaux à l'extérieur.
  • Placez les articles au-dessus du sol afin d'éliminer les cachettes et faciliter l'inspection et l'installation d'appâts et de pièges, particulièrement pour les mangeoires, l'équipement, les sacs d'aliments et les greniers.
  • Taillez la végétation et les mauvaises herbes qui poussent près des bâtiments et des installations de manutention.
  • Changez les périodes et les lieux d'alimentation (si possible) afin de perturber les cycles auxquels les oiseaux et les organismes nuisibles s'habituent.

d. Contrôle des populations d'organismes nuisibles

  • Éliminez les sources possibles de nourriture pour les organismes nuisibles.
  • Conservez les aliments pour animaux dans des contenants métalliques scellés.
  • Enlevez les aliments en vrac des environs des installations d'entreposage ou d'alimentation.
  • Enlevez immédiatement les carcasses d'animaux de l'environnement du bétail vivant.
  • Retirez le fumier régulièrement, et gardez-le loin du bétail vivant.
  • Conservez les déchets dans des contenants métalliques scellés, et enlevez-les régulièrement.

2.7. Gérer, autant que possible, le bétail pour réduire l'exposition aux animaux sauvages

Pourquoi est-ce important?

Les animaux sauvages peuvent être porteurs de maladies pouvant être transmises au bétail par exposition directe ou indirecte. Bien que la maladie puisse être visible chez les animaux sauvages, ils pourraient aussi être des porteurs latents de la maladie et pourraient toucher le bétail.

Certaines de ces maladies peuvent provoquer de graves maladies chez le bétail et le troupeau, et avoir des retombées importantes sur l'ensemble de l'industrie. Par exemple, la tuberculose bovine et la brucellose résident dans les espèces sauvages et peuvent être transmises au bétail par des aliments partagés en hiver ou d'autres événements. Les autres maladies transportées par les espèces sauvages et pouvant être transmises au bétail comprennent la rage et la néosporose.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Déterminez et évaluez le risque

Prévenir l'exposition aux animaux sauvages n'est pas toujours possible, surtout dans les pâturages. Lorsque tel est le cas, les producteurs devraient être conscients du risque de maladie présenté par ces populations et prendre les mesures nécessaires pour le réduire.

Consultez votre vétérinaire ou votre Bureau provincial du vétérinaire en chef ou vétérinaire en chef afin de déterminer les risques de maladie précis qui peuvent exister parmi les espèces sauvages de votre secteur particulier. Ces maladies pourraient comprendre notamment : la tuberculose bovine ou la brucellose chez le cerf ou le wapiti; la rage chez la moufette, le coyote ou le loup; la néosporose chez le chien, le coyote ou le loup. Ces personnes pourraient aussi avoir des conseils par rapport aux pratiques de biosécurité efficaces pour traiter ces risques, p. ex. vaccins, entre autres.

b. Minimisez le risque

Voici des étapes qui pourraient diminuer le risque de maladie présenté par les animaux sauvages :

  • sensibilisation quant au risque de maladie en question : assurez-vous que les employés connaissent les signes de maladie afin de les reconnaître;
  • surveillance supplémentaire : observez le bétail fréquemment pour détecter les signes de maladie;
  • mesures préventives : occasions de diminuer l'exposition ou augmenter l'immunité, p. ex. :
    • doubles clôtures autour des entrepôts d'aliments, ou
    • vaccins.

2.8 S'assurer que les installations sont entretenues et propres

Pourquoi est-ce important?

L'état des installations peut diminuer ou restreindre la mise en œuvre des pratiques de biosécurité afin de traiter efficacement les risques de maladie. Si leur état touche la capacité de mettre en œuvre les pratiques de biosécurité, ces installations devraient être entretenues.

Les installations sales pourraient aussi contribuer à la propagation des maladies. De nombreux agents pathogènes peuvent survivre pendant des semaines ou même des mois, protégés par les matières organiques (litière, fumier, etc.) de l'inactivation par dessiccation, la lumière du soleil et les procédures de nettoyage inadéquates. Par exemple, un transfert persistant peut se produire dans les installations utilisées à répétition pour abriter ou traiter les animaux, parmi lesquels certains sont malades.

Pratiques suggérées de gestion du risque

a. Déterminez et évaluez le risque

Les endroits spécifiques à garder propre afin d'éviter la contamination et les possibilités d'infection croisée comprennent les endroits où le bétail s'assemble (particulièrement les animaux hautement susceptibles) et les endroits où l'on entrepose les approvisionnements et les produits : les sites de vêlage; les enclos et les corrals; les sites d'alimentation; les sites d'entreposage des aliments; les sources d'eau et les abreuvoirs; les sites d'entreposage des produits vétérinaires; les sites d'entreposage des déchets vétérinaires et des produits utilisés; les sites d'entreposage des déchets.

b. Tenir les installations à jour

Les installations devraient être propres et exemptes de toute matière organique visible; mettez l'accent sur les sites de production où des taux de maladie plus élevés que la normale se sont produits, les sites de vêlage et les lieux souvent fréquentés par les employés ou le bétail.

Les installations devraient être entretenues et en bon état de marche. Cette pratique aide l'agriculture efficace, et aide à réduire le stress exercé sur les animaux.

c. Enlevez les ordures et les autres déchets

Les ordures et les autres déchets devraient être retirés et éliminés régulièrement, conformément aux exigences locales.

d. Entreposage et élimination des objets coupants

Les déchets vétérinaires comportant des objets coupants et d'autres récipients devraient être entreposés dans un compartiment distinct des ordures, et isolé du milieu ambiant et des animaux. On peut les enlever et s'en débarrasser dans des lieux précis dans chaque province, notamment chez votre clinique vétérinaire (si vous avez conclu une entente préalable avec ses responsables).

Consultez aussi les résultats visés 2.5, 2.6 et 3.3.

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