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Norme nationale de biosécurité à la ferme pour l'industrie caprine
1 Introduction

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1.1 Qu'est-ce que la biosécurité?

Par biosécurité, on entend un ensemble de pratiques que l'on applique afin de réduire au minimum la transmission d'organismes pathogènes chez les populations animales, y compris l'introduction de ces organismes et leur propagation dans les troupeaux. Les mesures de biosécurité sont proactives et visent les activités quotidiennes à la ferme, l'objectif consistant à protéger la santé du troupeau.

1.2 Pourquoi la biosécurité est-elle importante pour l'industrie caprine du Canada?

La gestion de la santé des animaux a changé considérablement au cours des dernières années, ces changements étant associés aux facteurs suivants :

  • une meilleure compréhension des risques associés aux agents pathogènes émergents et nouveaux;
  • une conscience accrue des zoonoses et des préoccupations entourant la santé publique;
  • des changements dans l'épidémiologie des maladies dus à la concentration et au mélange des animaux et des humains là où l'on pratique une agriculture intensive;
  • des nouvelles pratiques de production agricole, y compris la spécialisation des fermes;
  • la mondialisation, déplacement accru des personnes et des biens;
  • des perspectives de vente dans d'autres marchés, tant au Canada qu'à l'étranger;
  • une plus grande attention portée à la traçabilité et à la capacité de reconnaître les attributs de produits et les conditions de production tout le long de la chaîne d'approvisionnement.

En conséquence, le recours à une stratégie proactive comme intervention de première ligne pour protéger la santé des animaux est plus important que jamais. Les intervenants des secteurs de l'élevage ont ainsi commencé à s'intéresser à la prévention des maladies et à la biosécurité à la ferme.

Les acteurs de l'industrie caprine canadienne sont conscients qu'une stratégie proactive est nécessaire; en fait, bon nombre de producteurs ont adopté des pratiques de biosécurité proactives sur leur ferme et s'emploient à établir une stratégie uniforme et systématique pour réduire les risques dans toutes les activités de production caprine. L'adoption de mesures de biosécurité à la ferme dans l'ensemble de l'industrie caprine canadienne peut avoir des avantages considérables, tant pour les producteurs que pour l'industrie. Ces avantages comprennent, entre autres, les suivants :

  1. La gestion améliorée des risques de maladies :
    • un plus faible risque que les animaux achetés ne transmettent des maladies infectieuses au troupeau;
    • la baisse de la mortalité et de la morbidité au sein du troupeau;
    • un plus faible risque que de nouvelles maladies ne s'introduisent dans le cheptel national, puis dans la ferme;
    • la réduction du risque d'exposition aux zoonoses pour les producteurs, leurs employés et leur famille, ainsi que pour les visiteurs;
    • la sensibilisation accrue pouvant améliorer l'accès et la disponibilité de méthodes rapides et efficaces qui permettent de déterminer l'état de santé d'un troupeau à ces méthodes; et
    • le dépistage des maladies et la surveillance du troupeau améliorés.
  2. La gestion améliorée de la santé des animaux et du troupeau :
    • l'amélioration de la santé et du bien-être des animaux grâce à l'application de pratiques de gestion uniformes à la ferme;
    • des besoins réduits en ce qui concerne l'utilisation de médicaments, ce qui réduit les risques que les animaux acquièrent une résistance aux antimicrobiens ou aux anthelminthiques;
    • une connaissance accrue des vaccins et de leur utilisation en tant qu'outils dans le cadre d'un programme de biosécurité proactif;
    • une plus grande attention portée à l'homologation des produits de santé animale importants (médicaments et produits biologiques vétérinaires) pour les chèvres, y compris les chèvres laitières en lactation.
  3. Les avantages sur le plan opérationnel :
    • une rentabilité accrue résultant d'une meilleure productivité et d'une réduction des pertes;
    • l'approvisionnement plus sûr de produits caprins de haute qualité pour les marchands et les détaillants canadiens;
    • des marchés d'exportation élargis et plus solides;
    • une meilleure salubrité des aliments et une plus grande confiance des consommateurs à l'égard des produits caprins canadiens;
    • une sensibilisation accrue à l'importance de la génétique, ce qui pourrait se traduire par un accès élargi à la génétique et par une plus grande disponibilité de la génétique, de même que par un patrimoine génétique plus solide et une qualité génétique accrue du cheptel national.

La biosécurité est manifestement importante, non seulement pour améliorer la santé des animaux sur la ferme, mais également pour renforcer l'industrie caprine canadienne dans son ensemble.

1.3 Élaboration de la Norme

La Norme nationale de biosécurité à la ferme pour l'industrie caprine (la Norme) est issue d'un partenariat entre la Fédération canadienne nationale de la chèvre (FCNC) et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA), en collaboration avec Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Un comité consultatif composé de producteurs de même que des représentants d'organisations régionales et du secteur caprin, de collèges, d'universités et du secteur public ont fourni une aide précieuse tout au long du processus d'élaboration.

Avant d'effectuer la première ébauche, une analyse documentaire a permis de rassembler les recherches dont on dispose actuellement sur les programmes et pratiques de biosécurité au Canada et ailleurs en Amérique du Nord, ainsi que dans les grandes régions de production caprine ailleurs dans le monde. Ensuite, les producteurs ont été consultés afin de déterminer jusqu'à quel point les mesures de biosécurité et les pratiques d'excellence étaient actuellement appliquées dans les élevages caprins, et ce, dans tous les secteurs de production et partout au pays.

La section 3 du présent document comprend un glossaire. Les termes du glossaire figurent en gras à leur première occurrence dans le document. Le lecteur est invité à consulter le glossaire pour les termes qui ne lui sont pas familiers ou dont la définition n'est pas claire dans le contexte où ils sont employés.

On sait que l'industrie caprine a un certain nombre de défis à relever actuellement, ce qui peut influer sur la décision de l'éleveur quant à l'adoption des mesures de biosécurité recommandées dans son plan de biosécurité. Parmi ces défis, il existe la disponibilité d'installations et de fournisseurs accrédités pour l'insémination artificielle et le transfert d'embryons ainsi que l'accès à ces installations et à ces fournisseurs, l'accessibilité à des laboratoires de diagnostic vétérinaire, la disponibilité et la fiabilité des protocoles d'analyse pour certaines maladies et l'accès à des médicaments et à des vaccins dont l'utilisation est autorisée chez les caprins.

Nous avons préparé le Guide de planification de biosécurité pour les producteurs de chèvres canadiens en plus de la Norme pour aider les producteurs caprins à dresser des plans de biosécurité pour leurs activités agricoles. Ce document comprend des renseignements supplémentaires, des pratiques exemplaires et des exemples qui permettront aux producteurs de mieux comprendre les concepts et les objectifs présentés dans la Norme, de même que son application dans les élevages caprins de l'ensemble du pays.

1.4 But de la Norme

La Norme est utile aux producteurs caprins au moment de l'élaboration de la mise en œuvre des plans de biosécurité dans leur ferme. Elle comprend une série de recommandations pouvant être adaptées aux besoins de chaque ferme pour en augmenter le niveau de biosécurité.

La Norme peut aussi être employée par des associations de producteurs, des médecins vétérinaires, des fournisseurs de services et d'autres intervenants de l'industrie caprine. Bien que les producteurs soient responsables de la biosécurité sur leur ferme, chaque personne a un rôle à jouer lorsqu'il est question de biosécurité et peut aider à atteindre un niveau constant dans l'ensemble de l'industrie. L'annexe A, Public cible de la Norme, comprend des renseignements complémentaires.

1.5 Élaboration d'un plan de biosécurité

La Norme nationale de biosécurité à la ferme pour l'industrie caprine porte sur certains éléments de la ferme ou des pratiques agricoles que les producteurs devraient prendre en considération lorsqu'ils dressent un plan de biosécurité pour leurs fermes d'élevage de caprins. Il est essentiel, dans un tel plan, de recenser les risques d'introduction d'agents infectieux dans la ferme et de prévoir des méthodes pratiques pour limiter ces risques. On peut aussi améliorer le plan en tenant compte des installations agricoles, de l'état de santé du troupeau et de chacun des animaux et de leur génétique, ainsi que des objectifs de production et des stratégies de gestion de la ferme.

L'information présentée à la section 2 de la Norme ainsi que les autres sources d'information figurant dans le Guide de planification viendront aider les producteurs à dresser des plans de biosécurité adaptés à leurs activités agricoles. Les annexes comprennent elles aussi de précieux renseignements. Plus précisément, l'annexe B présente des exemples de modes de transmission des maladies et l'annexe C, une marche à suivre détaillée pour l'élaboration d'un plan de biosécurité.

Le médecin vétérinaire du troupeauNote de bas de page 1 peut aider dans l'évaluation des risques associés aux lieux, notamment en ce qui concerne le recensement des maladies préoccupantes et la préparation des plans de vaccination et d'autres traitements prophylactiques. Les médecins vétérinaires peuvent également aider à établir et à améliorer les pratiques en fonction de l'état de santé de chaque troupeau, pratiques qui permettent de mieux lutter contre les maladies préoccupantes.

Dans certaines régions du Canada, on reconnaît qu'il manque de médecins vétérinaires praticiens spécialisés dans la production et la santé caprines. Les ressources supplémentaires pouvant évaluer les risques et concevoir un plan de biosécurité pour la ferme peuvent comprendre, notamment, les médecins vétérinaires qui s'intéressent aux petits ruminants, les fabricants de moulée, les spécialistes provinciaux, les professeurs d'université, les associations de produits agricoles et les autres producteurs. On peut aussi obtenir des renseignements de sources publiques, comme les bibliothèques et les sites Web des gouvernements provinciaux.

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