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Tuberculose bovine dans l'Ouest canadien (2016) - Aperçu de la gestion de cas

La gestion de cas en bref

  • 6 cas de tuberculose bovine dans un unique troupeau
  • 34 000 animaux de 145 exploitations soumis à des analyses
  • Rien ne permet de croire que l'infection se soit propagée à l'extérieur du troupeau de référence, et aucune source d'infection n'a été identifiée.
  • 39 M$ en indemnisations aux producteurs

Introduction

En septembre 2016, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) répondait à un cas de tuberculosee bovine détectée chez une vache provenant d'une exploitation de naissage en Alberta. Une fois l'enquête terminée, seule une exploitation s'est avérée contaminée, avec 6 vaches présentant des lésions et dont les résultats de culture en laboratoire ont été confirmés positifs à l'égard de Mycobacterium bovis. Étant donné le résultat de l'intervention, l'Alberta continue à être reconnue comme étant exempte de TB bovine. Le statut de province exempte de TB bovine des autres provinces reste inchangé.

La robustesse du programme canadien d'éradication de la tuberculose bovine a appuyé un accès ininterrompu au marché international pour le bétail et les produits de viande canadiens durant l'intervention, et cela a atténué les effets négatifs sur le secteur canadien du bétail dans son ensemble.

La coopération des producteurs individuels ayant pris part à l'intervention et l'engagement auprès des associations de leur industrie ont été vitaux pour l'efficacité de l'intervention de l'ACIA.

Détection

Le 16 septembre 2016, l'Animal and Plant Health Inspection Service (APHIS) du département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) a avisé l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) qu'après un examen post-mortem, on avait suspecté un cas de tuberculose bovine chez une vache canadienne exportée aux États-Unis et abattue le 6 septembre 2016. Des lésions étendues dans la tête et le thorax de la vache de boucherie adulte. Des analyses subséquentes effectuées par le National Veterinary Services Laboratories (NVSL) de l'USDA à Ames, en Iowa, ont confirmé la présence du complexe Mycobacterium tuberculosis (MTC) révélée par la réaction en chaîne de la polymérase (PCR), et la présence de Mycobacterium bovis isolée par culture des mycobactéries. L'USDA a procédé au séquençage des génomes entiers et conclu que la bactérie provenait d'une souche identifiée pour la première fois au Mexique en 1997.

Historique de l'animal de référence

L'origine de l'animal est une exploitation de vaches et de veaux de boucherie de la région de Jenner, en Alberta. L'animal de cinq ans a été réformé le 1er septembre 2016, vendu dans un marché aux enchères local, expédié à une aire de rassemblement en Saskatchewan le 2 septembre 2016, puis exporté aux États-Unis le 5 septembre 2016 pour être immédiatement abattu à Long Prairie, au Minnesota.

Aperçu de l'enquête sur la maladie et des mesures d'éradication

Des mesures d'éradication de la maladie ont été prises et une enquête a été lancée sur les lieux de référence. Les mesures d'éradication incluaient le contrôle des déplacements, suivi d'analyses visant tous les animaux du troupeau âgés de plus de 12 mois.

Après le dépistage général des troupeaux, tous les bovins ont été détruits et les animaux de plus de 12 mois ont été soumis à un examen post-mortem. Les animaux qui avaient réagi à un test de dépistage ou dont le résultat n'était pas négatif ont été soumis à un examen post-mortem plus approfondi et à un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture. Les animaux qui n'avaient pas réagi au test de dépistage ou dont le résultat était positif ont été soumis à une inspection post-mortem régulière. Tout granulome détecté ou toute lésion flagrante entraînaient un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture. Cinq animaux additionnels du troupeau de référence ont été trouvés positifs à l'égard de la tuberculose bovine. Rien ne démontrait la propagation de l'infection à d'autres animaux, incluant les animaux sauvages à l'extérieur du troupeau de référence.

Les installations de référence ont été soumises à des procédures de nettoyage et de désinfection.

Les activités d'enquête sur la maladie liées à l'exploitation de référence incluaient une enquête épidémiologique de l'historique du troupeau, la détermination des facteurs de risque quant à la source d'infection et le traçage de tous les troupeaux liés du point de vue épidémiologique au troupeau de référence au cours des cinq dernières années.

L'enquête sur la maladie comprenait quatre catégories d'enquête sur les troupeaux selon le type d'exposition à l'animal ou au troupeau de référence :

Troupeaux ayant été en contact direct

Les troupeaux ayant été en contact sont classés comme étant à risque élevé, moyen ou faible selon le niveau de contact avec le troupeau de référence. L'enquête a identifié deux principaux types de contact : contact direct à faible risque (CDF) en raison d'un contact par clôture de sécurité avec le troupeau de référence, et contact direct avec risque élevé (CDE) pour avoir côtoyé le troupeau de référence dans des installations de rassemblement. Des restrictions de déplacement ont été imposées à tous les troupeaux ayant été en contact direct, et des analyses ont été faites pour tous les animaux âgés de plus de 12 mois.

Quinze troupeaux CDE ont été identifiés. Une enquête plus approfondie sur ces troupeaux a révélé que 12 troupeaux avaient été exposés en raison de la fréquentation d'aires de rassemblement dans des pâturages d'été, que 2 troupeaux avaient été exposés en raison de la fréquentation d'aires de rassemblement dans des pâturages d'hiver, qu'un troupeau avait été exposé en raison de l'utilisation partagée d'un taureau. L'exposition avait été suffisamment longue et intense pour que les troupeaux soient considérés comme faisant partie de la même unité épidémiologique que le troupeau de référence jusqu'à ce d'autres résultats d'analyses diagnostiques déterminent la prévalence de M. bovis au sein de chacun d'eux. Par conséquent, une décision fondée sur le risque a été prise et ces 15 troupeaux exposés ont été présumés infectés. Des mesures d'éradication de la maladie, nommément un contrôle des déplacements, l'abattage intégral de tous les bovins exposés, le nettoyage et la désinfection des zones contaminées des installations, et la surveillance des bovins de repeuplement ont été appliquées.

Les 15 troupeaux ont été soumis à un dépistage général, à un abattage intégral, à une inspection post-mortem et à un examen histopathologique des échantillons de tissus post-mortem enrichis. Aucune trace de tuberculose bovine n'a été décelée. Par conséquent, la série complète de procédures d'enquête sur la maladie, incluant le suivi de tous les déplacements d'animaux en aval (traçage en aval) et en amont (traçage en amont) au cours de la période critique de 5 ans, les enquêtes sur les troupeaux ayant été en contact, les analyses visant la zone tampon et la surveillance de la faune sauvage n'étaient pas nécessaires dans ces installations.

Il y avait 13 troupeaux ayant été en contact et à risque faible en raison d'un contact par clôture de sécurité avec le troupeau de référence lors du pâturage d'été. Ces troupeaux CDF ont été soumis à un dépistage général. Tous les animaux qui avaient réagi à un test de dépistage ou dont le résultat n'était pas négatif ont vu leur destruction ordonnée, avec inspection post-mortem régulière et prélèvement d'échantillons de tissus pour toute lésion granulomateuse.

Si les animaux dont la destruction avait été ordonnée avaient donné lieu à un test négatif à l'égard de la tuberculose bovine, aucune autre mesure n'était requise et la quarantaine du troupeau était levée.

Traçage en aval des troupeaux

Un traçage en aval a été effectué pour détecter et prévenir la propagation de l'infection à M. bovis depuis le troupeau infecté ou les installations contaminées par le retrait d'un animal infecté ou exposé au cours de la période de cinq ans avant la détection de l'infection chez l'animal de référence. Plus de 2700 animaux ont ainsi été tracés en aval. La majorité de ces animaux ont été vendus à des parcs d'engraissement terminaux, puis abattus ou transportés directement à l'abattoir, et ils n'exigeaient pas d'enquête plus poussée. Les animaux identifiés comme résidant toujours en parc d'engraissement au moment de l'enquête ont vu leur destruction ordonnée et ont été soumis à un examen post-mortem de routine. Les troupeaux reproducteurs dans lesquels des animaux tracés en aval ou ayant été en contact direct avec un animal tracé en aval étaient présents se sont vu imposer des restrictions de déplacement et ont été soumis à un dépistage général. Tous les animaux tracés en aval et tous les animaux ayant réagi à un test de dépistage ou dont le résultat à ce test était non négatif ont vu leur destruction ordonnée, ont été soumis à un examen post-mortem approfondi et ont fait l'objet d'un prélèvement d'échantillons aux fins d'examen histopathologique et de culture.

Si les animaux dont la destruction avait été ordonnée s'étaient montrés négatifs à l'égard de la tuberculose bovine, aucune autre mesure n'était requise et la quarantaine du troupeau était levée.

Traçage en amont des troupeaux

Le traçage en amont a permis de trouver tous les animaux introduits dans l'exploitation de référence au cours des 5 années avant l'identification du premier animal positif à l'égard de la tuberculose bovine. Lors du traçage en amont, soixante-huit troupeaux de l'Ouest canadien ont été identifiés comme devant être soumis à des analyses. Un dépistage général est requis pour tous les animaux éligibles (âgés de 12 mois ou plus) tracés en amont, et tous les animaux ayant réagi ont été soumis à une analyse connexe. Les animaux dont le résultat d'analyse connexe était non négatif ont vu leur destruction ordonnée et ont été soumis à un examen post-mortem approfondi, ainsi qu'à un prélèvement d'échantillon aux fins d'examen histopathologique et de culture.

Si les animaux dont la destruction avait été ordonnée étaient négatifs à l'égard de la tuberculose bovine, aucune autre mesure n'était requise et la quarantaine du troupeau était levée.

Surveillance des troupeaux et de la faune sauvage de la zone tampon

Les troupeaux bovins résidant dans un rayon de cinq kilomètres des installations de référence n'ayant pas été touchés par d'autres activités d'analyse ont été soumis à un dépistage général suivant le même protocole que celui appliqué aux troupeaux tracés en amont.

Les analyses étaient destinées à détecter toute propagation de la maladie chez les bovins d'élevage de la région. Elles ont également servi à déterminer si la faune sauvage constituait une source potentielle d'infection.

Avec la collaboration de la province de l'Alberta, une surveillance de la faune sauvage à proximité du troupeau de référence est en cours pour recueillir des données probantes sur la présence de tuberculose bovine. Pour l'instant, on n'en a trouvé aucune.

Nettoyage et désinfection

Toutes les installations incluant les pâturages communautaires jugés ou présumés contaminés ont été soumises à un nettoyage et à une désinfection. Au moment de la rédaction du présent rapport, toutes les installations, à l'exception d'une seule, avaient respecté les exigences nécessaires.

Indemnisation

Les indemnisations versées pour presque 12 000 animaux dont la destruction a été ordonnée et les coûts de transport, d'élimination et de destruction des animaux ont totalisé la somme de 42,8 M$, dont environ 39 M$ ont été versés directement aux producteurs.

En outre, l'initiative d'aide aux éleveurs d'animaux atteints de tuberculose bovine Canada-Alberta (CABTAI), mise sur pied sous le Cadre Agri-relance, a attribué jusqu'à 16,7 M$ aux producteurs qui ont dû faire face à des coûts extraordinaires parce que leur troupeau a été mis en quarantaine ou a fait l'objet d'une ordonnance de destruction. Le programme couvrait une partie des coûts éligibles liés aux aliments et aux frais de parcage, aux frais d'intérêt, au transport et aux infrastructures.

Source de l'infection

Après l'analyse d'échantillons provenant de plus de 34 000 animaux répartis dans 145 exploitations de l'Ouest canadien, l'enquête n'a pas permis d'identifier formellement la source d'infection du troupeau de référence. De même, rien ne permet de supposer que l'infection s'est propagée à d'autres animaux, notamment aux animaux sauvages à l'extérieur du troupeau de référence. L'ACIA évalue les possibles voies d'introduction de la tuberculose bovine depuis l'extérieur du pays pour déterminer si d'autres mesures préventives pourraient prévenir des éclosions potentielles.

Leçons apprises

D'après les discussions avec les intervenants externes durant et après l'enquête, l'ACIA a noté certaines améliorations ou mises à jour pouvant être apportées aux politiques, aux opérations et aux communications.

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