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Femmes en Sciences - balado avec Dre Hana Weingartl

Nous travaillons à la mise au point de vaccins vétérinaires, car ceux-ci permettraient de mettre fin à la transmission de virus aux humains par les animaux d'élevage. Peut-être que c'est moins visible, mais nous sommes définitivement prêts à agir.

Dre Hana Weingartl - Chef de l'Unité des pathogènes spéciaux, Laboratoire de Winnipeg

Avec plus de 30 ans d'expérience en tant que scientifique, Hana a profité de l'occasion pour partager ses connaissances et son expérience en tant qu'enseignante dans la salle de classe et dans le Laboratoire de Winnipeg en tant que responsable de l'unité des pathogènes spéciaux.

Dre Hana Weingartl – Transcription audio

Aujourd'hui, nous nous entretenons avec Hana Weingartl, chef de l'Unité des pathogènes spéciaux du Centre national des maladies animales exotiques de Winnipeg. Hana, merci d'être avec nous aujourd'hui pour parler de votre rôle à l'ACIA et nous expliquer pourquoi vous aimez les sciences.

Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de votre rôle de chef de l'Unité des pathogènes spéciaux du Centre national?

Je crois que mon titre, soit celui de chef de l'Unité des pathogènes spéciaux, décrit parfaitement mon rôle! Nous travaillons sur des maladies qui pourraient être transmises aux humains par les animaux – en particulier les animaux d'élevage – et pour lesquelles il n'existe aucun traitement ni vaccin pour l'humain. Donc, mon rôle est de diriger l'Unité, d'en établir le programme et de mener des activités de recherche et de développement incluant des essais diagnostiques pour ces maladies, comme les virus Nipah ou Ebola.

Il s'agit de deux virus qu'il est très important de combattre, c'est certain. Alors, compte tenu de l'importance de votre travail, pouvez-vous nous dire un mot au sujet des projets que vous menez et qui contribuent à sauver la vie de Canadiens et de Canadiennes?

D'accord. Dans notre laboratoire, qui est un laboratoire de biosécurité, nous travaillons avec des virus assez dangereux, comme Ebola et Nipah. Nous tentons de mettre au point des méthodes de diagnostic permettant de les détecter le plus rapidement possible au cas où ils seraient introduits au Canada, accidentellement ou délibérément. Nous nous concentrons au niveau vétérinaire, car nos collègues de l'Agence de la santé publique du Canada ont des capacités diagnostiques; en fait, ils effectuent très souvent des épreuves diagnostiques pour dépister ces maladies chez l'humain. Voilà pourquoi nous nous concentrons sur les aspects vétérinaires et que notre travail est surtout axé sur la prévention. Dans l'éventualité d'une éclosion, nous travaillons aussi à la mise au point de vaccins vétérinaires, car ceux-ci permettraient de mettre fin à la transmission de virus aux humains par les animaux d'élevage. Par exemple, nous savons que le virus Nipah se transmet très facilement du porc à l'humain. Aussi, nous voulons être en mesure de détecter immédiatement ou du moins très rapidement la présence de virus chez le porc afin d'empêcher qu'il ne soit transmis à l'humain. Nous sommes donc plutôt du côté de la prévention, donc peut-être moins visibles, mais nous sommes définitivement prêts à agir.

Alors, quand avez-vous su que vous vouliez travailler en science?

Je crois que je l'ai compris en sixième année. Notre professeur de mathématique était fantastique. À cette époque, je fréquentais une école expérimentale qui n'a été ouverte que pendant environ un an. Cette femme enseignait à l'université, mais était bénévole pour enseigner aux enfants dans cette école spéciale. Elle était très inspirante! C'est là que je me suis dit : « La science? Oui, c'est bien, c'est intéressant ».

Donc, saviez-vous dans quel domaine scientifique vous souhaitiez étudier exactement, mis à part votre intérêt manifeste pour les mathématiques?

En effet, j'aimais les mathématiques, puis j'ai aussi aimé la physique, mais en fin de compte, je me suis tournée davantage vers la biologie, parce que je voulais connaître l'origine de la vie, je voulais savoir comme cela fonctionnait. Vous savez, les virus sont très intéressants, car d'un côté ils ne sont pas vivants, mais d'un autre côté, ils le sont! Cela m'intriguait beaucoup. Ensuite, j'ai étudié en biologie générale à l'Université Charles de Prague. Bon nombre de nos cours étaient en fait à la limite entre la physique et la biologie. Nous avions des cours de biophysique. Nous devions étudier la chimie biophysique. Nous avions des modélisations mathématiques des systèmes biologiques. Mais j'ai commencé principalement avec les mathématiques et la physique, puis je me suis lentement tournée vers la biologie puis vers la virologie.

Alors, selon vous, pourquoi aimez-vous autant la science? Qu'est-ce que vous aimez le plus au sujet de la science?

Et bien, j'aime résoudre des mystères et des casse-tête. Et je crois qu'en science, il y a du nouveau tous les jours. Vous posez des questions, puis vous cherchez des réponses, ou bien on vous donne les pièces d'un casse-tête, et vous les réassemblez. Autrement dit, c'est un défi constant et votre travail est toujours intéressant! C'est une façon de travailler qui est réellement passionnante.

Quel est le fait scientifique le plus intéressant que vous connaissez? Ce peut être une chose, n'importe quoi, que vous avez étudiée par le passé, ou que vous étudiez maintenant.

En bien en fait, les théories et les hypothèses me fascinent davantage que les faits. La théorie la plus intéressante, à mon avis, n'est pas dans mon domaine. Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu dans une revue qu'il semblerait qu'il y a une bosse sur notre univers parce qu'un autre univers aurait percuté le nôtre. J'adore ce genre de théories! Je les trouve très intéressantes!

Manifestement, vous avez eu une belle carrière; vous avez eu la chance d'étudier plusieurs facettes des sciences et, bien sûr, des mathématiques et de la physique. Pouvez-vous nous nommer un ou une scientifique qui vous inspire et nous dire pourquoi?

Depuis l'enfance, j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Marie Skłodowska Curie. C'est une pionnière de la recherche sur la radioactivité. Elle a découvert, en collaboration avec son mari, deux éléments radioactifs. Elle est plus grande que nature. Elle est la première femme à avoir reçu un Prix Nobel. Elle est aussi la première personne à en avoir reçu deux, et la seule à posséder un Prix Nobel dans deux disciplines scientifiques, soit en physique et en chimie. Aussi, pendant la Première Guerre mondiale, elle a assemblé un petit laboratoire de radiographie mobile, et elle a été parmi les premières femmes à obtenir un permis de conduire afin de pouvoir se déplacer d'un hôpital à l'autre pour venir en aide aux soldats blessés qui revenaient du front. Elle faisait ça avec sa fille. Bref, c'était vraiment une femme extraordinaire.

Vous savez, à voir autant de personnes qui sont comme ça, comme Marie Curie – parce que j'ai entendu parler d'elle moi aussi, j'ai vu le film – c'est intimidant n'est-ce pas? C'est intimidant, mais c'est aussi inspirant de penser que nous pouvons et devrions en faire plus. À quelle percée scientifique souhaitez-vous assister au cours des cinq prochaines années? Je sais que vous êtes aussi professeure, alors vous voyez sans doute beaucoup de possibilités.

Je prends ma retraite cette année. Alors en fait, ce que je souhaite, c'est de voir mes deux étudiants obtenir leur diplôme. Je supervise aussi trois boursiers postdoctoraux en ce moment. En fait, les cinq ont fait des découvertes très intéressantes. Alors j'espère faire publier le fruit de leur travail, dans des revues scientifiques importantes espérons‑le, parce que je crois que leurs découvertes sont assez excitantes.

Alors donc, vous êtes professeure, vous avez eu une longue carrière. Vous êtes au bord de la retraite. Vous avez étudié différentes facettes de la science et, manifestement, vous avez un énorme bagage à partager. Que diriez-vous aujourd'hui aux filles et aux jeunes femmes pour les encourager à choisir les sciences?

Et bien, je crois que je leur dirais qu'une vie très intéressante s'offre à elles. Travailler en science, c'est passionnant. Si ce domaine les attire, elles devraient foncer et ne laisser personne leur dire qu'elles ne peuvent pas y arriver parce qu'elles sont des filles ou des jeunes femmes.

Et bien merci beaucoup de votre présence avec nous aujourd'hui. Nous apprécions beaucoup que vous ayez partagé votre amour des sciences avec nous, et nous vous souhaitons la meilleure des chances dans le prochain chapitre palpitant de votre vie : la retraite?

[rires] Et bien, merci beaucoup. Ce fut avec plaisir.

Merci.

[Fin de l'enregistrement]

Femmes en sciences – Dre Hana Weingartl

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