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Rhagoletis pomonella (Mouche de la pomme) - Fiche de renseignements

Contexte

La mouche de la pomme (Rhagoletis pomonella) est indigène dans l'est de l'Amérique du Nord et elle constitue au Canada un ravageur redoutable de la pomme depuis plus d'un siècle. Le premier relevé officiel de cet insecte au Canada a été fait en Ontario en 1896. La mouche de la pomme est très répandue dans tout l'est du Canada, à l'exception de Terre-Neuve.

L'insecte a depuis été détecté à Edmonton en Alberta et en Colombie-Britannique, en 2006, dans les basses terres continentales, la vallée du bas Fraser et l'île de Vancouver. Il s'agissait des premières détections de la mouche de la pomme dans l'ouest canadien. En 2013, la présence de la mouche de la pomme a également été confirmée à Prince George en Colombie-Britannique. Les vallées de l'Okanagan, Similkameen et Creston dans la région intérieure méridionale de la Colombie-Britannique sont les dernières zones d'importance commerciale de pomiculture en Amérique du Nord qui sont indemnes de cet insecte ravageur.

Carte de phytoravageur - Mouche de la pomme

Hôtes principaux

La mouche de la pomme a comme hôtes principaux le pommier (Malus spp.) et l'aubépine (Crataegus spp.). Le cerisier doux (Prunus avium) et le cerisier acide (Prunus cerasus) sont aussi des hôtes appréciables dans deux États américains.

Hôtes secondaires

Les hôtes secondaires incluent les amélanchiers (Amelanchier spp.), les cotonéasters (Cotoneaster spp.), l'aronie à feuilles d'arbousier (Aronia arbutifolia), l'aronie à fruits noirs (A. melanocarpa), le prunier Chickasaw (P. angustifolia), l'abricotier (P. armeniacar), le prunier domestique (P. domestica), le pêcher (P. persica), P. umbellata, le poirier (Pyrus communis), le rosier de Caroline (Rosa carolina) et le rosier rugueux (R. rugosa).

Distribution

Biologie

La mouche de la pomme ne compte qu'une génération par année. Les femelles pondent leurs oeufs, chacun isolément, sous la peau des fruits. L'éclosion survient 3 à 7 jours plus tard, et les larves s'enfoncent dans la pulpe des fruits en y creusant des galeries. Elles y complètent leur développement, processus qui peut prendre entre deux semaines et plusieurs mois. Il est très rare que les larves quittent les fruits alors qu'ils pendent des arbres.

Les larves demeurent généralement dans le fruit jusqu'à ce qu'il tombe au sol. Lorsque les larves atteignent leur plein développement, elles pratiquent un orifice dans la peau des fruits et se tortillent jusqu'au sol. Leur sortie des fruits peut se poursuivre jusqu'au début de décembre. Les larves s'enfoncent alors dans le sol pour y subir la pupaison. Elles y pénètrent jusqu'à une profondeur de 2 à 5 cm, habituellement sous la plante hôte. Les pupes restent dormantes tout l'hiver et peuvent persister dans le sol plusieurs années.

Les adultes font leur apparition à la fin de juin ou en juillet; ils se nourrissent parfois du miellat d'insectes et des fientes d'oiseaux et atteignent leur maturité sexuelle 7 à 10 jours plus tard. Les mouches matures et accomplées sont attirées vers de bons sites de ponte, stimulées par une forme sphérique et une odeur de fruit. Après s'être accouplée, une seule mouche femelle peut pondre plus de 200 oeufs durant sa vie. Partout (dans l'Est et dans l'Ouest), la date moyenne d'émergence des adultes est le 23 juin. Les adultes meurent généralement au bout de 3 à 4 semaines, mais vivent parfois 40 jours dans les conditions qui règnent dans la nature.

Détection et identification

Symptômes

La larve de la mouche de la pomme s'enfonce dans la chair de la pomme dans toutes les directions, se nourrissant de la pulpe et laissant des galeries brunes. Lorsqu'un fruit est infesté par plusieurs larves, il finit par se décomposer, car sa chair n'est plus qu'un réseau d'alvéoles. Les fruits infestés sont généralement difformes et piqués (Figure 1). Les trous de ponte sont entourés de tissu de couleur anormale et apparaissent généralement comme des taches noires.

Identification

Au stade adulte (mouche), l'insecte mesure environ 5 à 6 mm de longueur, soit un peu moins que la mouche domestique; il est facilement reconnaissable aux quatre bandes noires irrégulières ou en zigzag qui ornent ses ailes (Figure 2). Le corps est généralement noir; la tête et les pattes sont jaunâtres et les yeux, verdâtres. Le mâle porte trois bandes blanches sur l'abdomen tandis que la femelle, nettement plus grosse, en arbore quatre similaires.

Les oeufs, elliptiques, mesurent environ 0,9 mm de longueur et 0,23 mm de largeur; ils sont semi-opaques et blanc crème, les deux extrémités, légèrement plus opaques, tirant légèrement sur le jaune. Au terme de leur développement, les larves apodes mesurent habituellement 6,5 à 8 mm de longueur et 1,5 à 2 mm de largeur au niveau le plus large. Le corps, de couleur crème, comporte 11 segments apparents (Figure 4). Les pupes ovales et de couleur ocre mesurent approximativement 5 mm de longueur et 2,3 mm de largeur (Figure 5).

Texte : Sous-section des enquêtes phytosanitaires
Photos : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Direction générale de la recherche, Ottawa

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