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Questions et réponses : Des guêpes comme agents de lutte biologique pour l'agrile du frêne

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L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a approuvé quatre espèces de guêpes comme agents de lutte biologique utilisés au Canada pour tenter de réduire l'incidence d'Agrilus planipennis, l'agrile du frêne (AF), un ravageur qui détruit les frênes canadiens. L'AF n'est pas indigène au Canada et compte peu d'ennemis naturels ici.

Les quatre espèces de guêpes sont Tetrastichus planipennisi (T. planipennisi), un membre de la famille Eulophidae, Spathius agrili (S. agrili) et Spathius galinae (S. galinae), des membres de la famille Braconidae et Oobius agrili (O. agrili), un membre de la famille Encyrtidae. L'introduction de ces guêpes s'inscrit dans une stratégie à long terme visant à réduire la population d'AF et à atténuer la destruction des frênes canadiens. En ce moment, seules les espèces T. planipennisi, O. agrili, et S. galinae seront disséminées au Canada. Bien que S. agrili ait été approuvée pour la dissémination, l'évaluation ultérieure des données de dissémination aux États-Unis indiquent que S. agrili n'est pas en mesure d'établir une population persistante au nord du 40e parallèle nord et par conséquent, cette espèce ne serait pas adéquate pour la lutte contre les ravageurs au Canada.

La dissémination des guêpes sera étroitement surveillée par l'intermédiaire d'études scientifiques continues qui évaluent l'établissement et la dissémination des guêpes ainsi que leur incidence sur les populations d'AF.

Que signifie « lutte biologique »?

La stratégie classique de lutte biologique consiste à introduire un ennemi naturel provenant de la même région géographique que le ravageur, dans la région nouvellement infestée par ce ravageur. En introduisant l'ennemi naturel dans la nouvelle région infestée par un ravageur, on espère que le rétablissement de la relation naturelle ennemi-proie réduira les populations de ravageurs introduits à un niveau plus viable. Les quatre espèces de guêpes entraînent un taux de mortalité important de l'AF en Chine et en Russie où elles sont indigènes.

À quoi ressemblent les guêpes et est-ce qu'elles piquent?

Tetrastichus planipennisi, S. agrili, S. galinae et O. agrili sont de très petites espèces de guêpes, mesurant toutes moins de 4 mm. Elles ne piquent pas les humains.

Comment les guêpes tuent-elles l'AF?

Les guêpes forent un trou sous l'écorce des frênes, où Tetrastichus planipennisi déposera ses œufs dans les larves de l'hôte et S. agrili et S. galinae déposent leurs œufs à la surface des larves de l'hôte. Oobius agrili dépose ses œufs à l'intérieur des œufs de l'AF, qui sont situés à la surface de l'écorce des frênes.

Lorsque les œufs de guêpe éclosent, les jeunes guêpes se nourrissent des œufs ou des larves de l'hôte, ce qui les tuent. Les guêpes n'élimineront pas entièrement les population d'AF, mais on espère qu'elles réduiront les populations au point où l'AF sera gérable dans l'environnement canadien.

Comment les guêpes seront-elles introduites dans les forêts canadiennes?

Tetrastichus planipennisi, O. agrili, et S. galinae ont été introduites dans 19 sites forestiers canadiens différents au Québec et en Ontario. Les disséminations sont actuellement effectuées par le Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada avec la collaboration et l'aide des autorités de protection locales et des équipes provinciales s'occupant de l'état sanitaire des forêts au Québec et en Ontario. Tous les spécimens de guêpes libérés de 2013 à 2016 ont été généreusement fournis par le laboratoire de reproduction de l'Animal and Plant Health Inspection Service du United States Department of Agriculture (USDA-APHIS) situé à Brighton, au Michigan. En 2017, l'USDA-APHIS a de nouveau fourni un grand nombre de spécimens libérés. Par contre, cette année-là, une colonie canadienne de T. planipennisi a été créée, produisant environ 3 500 spécimens aux fins de dissémination.

Les guêpes sont relâchées lorsque leur hôte (AF) en est au bon stade de développement; ces éléments sont fondés sur la modélisation des données par l'intermédiaire des températures et des stades de développement estimés de l'AF. Pour T. planipennisi et S. galinae, il y a six disséminations en une saison, trois à la fin du printemps et trois à la fin de l'été. Pour O. agrili, il y a trois disséminations tout au long du milieu de l'été lorsque les œufs de l'AF devraient être présents. Tetrastichus planipennisi et S. galinae sont disséminés sur les sites à l'aide de blocs de bois de frêne suspendus (infestés de larves d'AF) qui contiennent déjà des prépupes de guêpes provenant de troncs d'arbres infestés par l'AF. Oobius agrili est disséminé en plaçant des œufs d'AF infestés par la guêpe sur un papier-filtre. Ces papiers sont pliés et placés dans des contenants en plastique clairs équipés d'un moustiquaire sur l'ouverture. Les guêpes émergeront des larves et des œufs et elles s'envoleront à la recherche d'autres AF à cibler. Près de 100 000 guêpes ont été libérées de cette manière depuis 2013.

Ces guêpes s'attaqueront-elles à d'autres insectes?

Tetrastichus planipennisi cible très précisément l'AF, alors que S. agrili, S. galinae, et O. agrili peuvent occasionnellement attaquer d'autres espèces similaires à l'AF. Par contre, il ne devrait y avoir aucun effet secondaire important pour les organismes non ciblés.

Le risque et les répercussions potentielles de l'AF nécessitent l'utilisation et la dissémination de S. galinae, O. agrili et T. planipennisi. Alors que l'on s'attend à ce que T. planipennisi attaque seulement les larves d'AF, les autres espèces peuvent parfois attaquer d'autres espèces d'Agrilus. Les expériences menées en laboratoire ont démontré que S. galinae et O. agrili préfèrent fortement l'AF en tant qu'hôte comparativement aux autres espèces d'Agrilus. Les risques pour les espèces d'Agrilus indigènes ont été pris en compte avant la libération et ont été évalués comme étant très faibles selon un examen des risques potentiels de l'ACIA. La North American Plant Protection Organization a élaboré des normes et des protocoles pour la gestion de l'AF et elle a également tenu compte du fait que les répercussions de S. galinae et O. agrili sur les espèces indigènes d'Agrilus ne seront d'aucune importance.

Comment les agents de lutte biologique sont-ils approuvés?

Si un résident canadien souhaite importer un agent de lutte biologique au Canada dont la dissémination n'a pas encore été approuvée dans ce pays, il doit d'abord présenter une demande à l'ACIA, conformément à des lignes directrices précises.

La demande est examinée par un Comité d'examen de la lutte biologique. Ce comité peut comprendre des taxinomistes, des écologistes, des scientifiques et des spécialistes des gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que des universités canadiennes. La demande est aussi examinée par des représentants du département de l'Agriculture des États-Unis et du ministère de l'Agriculture du Mexique. Le comité examine tous les commentaires avant de recommander à l'ACIA d'approuver ou de rejeter la demande.

Une fois la demande examinée, le comité présente sa recommandation à l'ACIA. Le dirigeant principal de la protection des végétaux de l'ACIA prend la décision finale. Une lettre est envoyée au demandeur pour l'informer de la décision.

Il faudra un permis d'importation de l'ACIA en vertu de la Loi sur la protection des végétaux afin d'importer l'une ou l'autre de ces espèces au Canada.

Qui a fait la demande dans ce cas?

Ressources naturelles Canada a fait la demande, que l'ACIA a approuvée.

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