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Évaluation environnementale en vue de l'homologation au Canada du produit de Mérial: Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique

Le 20 mars 2018

L'information dans cette évaluation environnementale était pertinente au moment de sa préparation. Il se peut que la situation ait changé depuis. Si vous avez des questions, veuillez- vous adresser au Centre canadien des produits biologiques vétérinaires (CCPBV).

Table des matières

Résumé

Le vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique (appellation commerciale : Prevexxion Rn) contient un virus chimérique formé à partir d'un virus de la maladie de Marek, sérotype 1, modifié de manière à contenir deux longues répétitions terminales (LTR) du virus de la réticuloendothéliose (REV). Il est recommandé d'administrer le vaccin à des embryons de 18 ou 19 jours et à des poussins d'un jour en santé afin d'aider à prévenir la maladie de Marek causée par le virus très virulent de la maladie de Marek. Le CCPBV de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (l'ACIA) a évalué ce vaccin en vue de son homologation au Canada. Conformément aux exigences régissant l'homologation de ce produit au Canada, le CCPBV a effectué une évaluation environnementale et rédigé un document public contenant des renseignements sur les caractéristiques moléculaires et biologiques de l'organisme vivant génétiquement modifié, l'innocuité pour les animaux visés et les animaux non visés, l'innocuité pour l'humain, les considérations environnementales et les mesures d'atténuation des risques.

1 Introduction

1.1 Mesure proposée 

Le CCPBV est responsable de l'homologation des produits biologiques vétérinaires utilisés au Canada. L'autorité légale pour la réglementation des produits biologiques vétérinaires au Canada est fournie en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Tout produit biologique vétérinaire fabriqué, vendu ou présenté en vue d'une utilisation au Canada doit satisfaire aux exigences du CCPBV en matière d'innocuité, de pureté, de puissance et d'efficacité. Le CCPBV a reçu une demande d'homologation pour le vaccin suivant :

Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique (Appellation commerciale : Prevexxion Rn), Dossier du CCPBV 800VV/M1.4/R2.1, Code de produit de l'USDA 16L1.R0

La présente évaluation environnementale a été préparée par le CCPBV dans le cadre de l'évaluation globale de l'homologation du dossier vaccinal susmentionné au Canada.

1.2 Contexte

Le vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique est fabriqué par Merial inc. (permis d'établissement de produits biologiques vétérinaires des États-Unis no 298) et a été homologué aux États-Unis le 27 mars 2017. Ce vaccin aviaire est composé d'un herpèsvirus vivant de poulet de la maladie de Marek, sérotype 1, souche RN, contenant une insertion de longues répétitions terminales (LTR) du virus de la réticuloendothéliose (REV). Le vaccin est destiné à être administré à des embryons sains de poulets à 18 ou 19 jours de développement ou à des poussins d'un jour en bonne santé afin d'aider à prévenir la maladie de Marek causée par le virus très virulent de la maladie de Marek.

La maladie de Marek est une maladie hautement contagieuse, très répandue chez les poulets et causée par un herpèsvirus des gallidés de type 2 (virus de la maladie de Marek, sérotype 1). Les poulets sont habituellement infectés par le virus de la maladie de Marek durant les premières semaines de leur vie et sont porteurs de la maladie tout au long de leur vie. La phase clinique de la maladie de Marek débute généralement après quatre à six semaines de vie, causant une paralysie et entraînant la condamnation de la carcasse à l'abattage et/ou la mort. À l'intérieur de l'organisme, la maladie de Marek se caractérise par la prolifération et l'infiltration de cellules lymphoïdes formant des tumeurs (lymphomes) dans différents organes, notamment le foie, les reins, le cœur, les gonades et la rate, et/ou des lésions ou une hypertrophie des nerfs périphériques. Les tumeurs de la bourse sont relativement rares, ce qui permet de différencier la maladie de Marek de la leucose lymphoïde aviaire.

2 Objet et nécessité de la mesure proposée

2.1 Importance

L'étiquetage du Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique (Prevexxion Rn) indique que le produit est recommandé pour la vaccination in ovo d'embryons de poulets sains à 18 ou 19 jours de développement ou pour la vaccination par voie sous-cutanée de poussins d'un jour en bonne santé afin d'aider à prévenir la maladie de Marek.

2.2 Justification

Le CCPBV évalue les demandes d'homologation de produits biologiques vétérinaires en vertu de la Loi sur la santé des animaux et du Règlement sur la santé des animaux. Les critères d'homologation généraux sont les suivants : a) le produit doit être pur, sûr, puissant et efficace; b) les composants du vaccin doivent être adaptés aux caractéristiques de la maladie au Canada; c) un produit étranger doit être homologué dans son pays d'origine; et d) le produit doit être fabriqué et vérifié conformément aux « bonnes pratiques de fabrication » généralement reconnues. Le vaccin susnommé, fabriqué aux États-Unis, remplit ces critères généraux; le CCPBV a donc entrepris de l'évaluer en vue de son homologation.

3 Mesures possibles 

Les deux mesures envisagées sont les suivantes : a) délivrer un permis d'importation de produits biologiques vétérinairesà Merial Canada inc. (Burlington, en Ontario) autorisant l'importation du Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique, si ce vaccin satisfait à toutes les exigences d'homologation; ou b) ne pas délivrer de permis d'importation de produits biologiques vétérinaires pour ce vaccin, s'il ne satisfait pas aux exigences d'homologation.

4 Caractéristiques moléculaires et biologiques des organismes parentaux et recombinants

4.1 Identification, provenance et souches des organismes parentaux

La souche vaccinale CVI988/Rispens contenant un herpèsvirus des gallidés de type 2 (virus de la maladie de Marek, sérotype 1) est l'organisme parental. Cette souche est utilisée dans des vaccins homologués depuis les années 1970.

4.2 Provenance, description et fonction du matériel génétique étranger

Le matériel génétique étranger ou donneur est un cosmide désigné B40-RM1Pac contenant des séquences du virus de la maladie de Marek flanquant un fragment d'ADN du virus de la réticuloendothéliose (REV) avec deux copies de la longue répétition terminale (LTR), une sur chacune des deux séquences répétées inverses flanquant la région unique courte (États-Unis). Les détails concernant la provenance, la description et la fonction du matériel génétique étranger se trouvent dans les dossiers du CCPBV.

4.3 Méthode de modification génétique

Les détails des méthodes utilisées pour créer le virus chimérique se trouvent dans les dossiers du CCPBV. En résumé, la cassette d'expression a été assemblée dans un cosmide contenant des séquences homologues à celles qui flanquent le site d'intégration souhaité dans le génome du virus de la maladie de Marek. L'ADN du cosmide et celui du CVI988 ont été cotransfectés dans les fibroblastes embryonnaires de poulets (CEF) primaires afin d'obtenir une insertion ciblée des LTR du REV dans le même locus du génome du CVI988. L'insertion a été confirmée par réaction en chaîne de la polymérase (PCR). Des épreuves PCR ont permis de confirmer l'identité de la construction virale finale. Une caractérisation supplémentaire de la construction a été effectuée par transfert de Southern.

4.4 Stabilité génétique et phénotypique de l'organisme vaccinal

Le fabricant a confirmé la stabilité génétique par PCR, transfert de Southern et séquençage des insertions de LTR et de leurs séquences flanquantes du virus de la souche mère RN1250, la cinquième inoculation in vitro à partir du virus de la souche mère, et la cinquième réinoculation in vivo chez les poulets. Ces rapports se trouvent dans les dossiers du CCPBV. Les résultats ont confirmé, comme prévu, la stabilité génétique du candidat-vaccin.

4.5 Transfert horizontal de gènes et possibilités de recombinaison

Le potentiel d'infection et d'intégration chromosomique de l'hôte par les virus de la maladie de Marek a déjà été évalué dans le cadre d'évaluations des risques préparées pour d'autres vaccins chimériques vivants homologués par le CCPBV contenant le virus de la maladie de Marek, sérotype 3. On peut consulter ces évaluations des risques sur le site Web public du CCPBV. Bien qu'il s'agisse de la première utilisation autorisée du virus de la maladie de Marek, sérotype 1, les résultats de ces évaluations s'appliqueraient généralement à ce vaccin chimérique.

D'après une recension des écrits sur les facteurs contribuant à l'intégration des rétrovirus, la seule présence des séquences LTR du REV dans le génome du RN1250 ne favorisera pas l'intégration des rétrovirus ni l'échange de matériel génétique entre le RN1250 et les rétrovirus; de plus, les LTR du REV ne peuvent pas s'intégrer à une autre séquence d'ADN sans la présence d'enzymes rétrovirales.

Une autre possibilité théorique est la création d'un nouveau virus pathogène pour les poulets par la recombinaison entre le virus du vaccin RN1250 et des virus apparentés présents dans des cellules de poulets. Un tel transfert génétique nécessiterait que les deux virus infectent la même cellule. Puisque la souche vaccinale est administrée in ovo ou par voie sous-cutanée chez les poussins d'un jour et que l'infection causée par les isolats naturels du virus de la maladie de Marek passe par les voies respiratoires, la probabilité que les deux virus infectent la même cellule et transfèrent du matériel génétique est négligeable.

Le fabricant a évalué les possibilités de recombinaison entre la souche vaccinale et d'autres vaccins contenant un virus de la maladie de Marek, sérotype 1 ou sérotype 3, chez les poussins d'un jour exempts d'organismes pathogènes spécifiques. Aucune recombinaison et aucune lésion macroscopique causée par le virus de la maladie de Marek (indiquant une virulence accrue) n'ont été détectées. (Rapport no 11-069).

4.6 Gamme d'hôtes, spécificité, tropisme tissulaire et possibilités de propagation et d'excrétion virale

Les virus de la maladie de Marek se répliquent exclusivement dans les cellules d'origine aviaire (en particulier les cellules de poulet, de dindon, de canard et de caille), et toutes les tentatives d'infecter des cellules de mammifères ont échoué (Sharma, 1998). Chez les oiseaux exposés, les virus de la maladie de Marek infectent tout d'abord les lymphocytes, où ils se répliquent et demeurent associés à la cellule. Après environ sept jours, même si les lymphocytes continuent d'abriter le génome viral, l'infection devient latente et l'expression de l'antigène viral s'affaiblit dans les lymphocytes. L'infection productive, qui génère des virus matures, infectieux et acellulaires, débute après environ une semaine ou plus dans les cellules folliculaires épithéliales des plumes.

Le fabricant a fourni des études confirmant que le tropisme tissulaire du vaccin et celui du virus parental du CVI988 étaient semblables (très faible taux d'isolement de la rate), mais moins graves et moins répandus dans les tissus que le tropisme tissulaire observé dans le cas du vaccin Rispens actuellement homologué. Les tissus de la rate, du foie, des poumons, des reins et des gonades ont été examinés aux jours 7 et 28. Les données présentées indiquent également que le vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique ne s'est pas propagé horizontalement des poulets vaccinés à d'autres poulets en contact.

Le virus de la maladie de Marek peut être excrété dans les squames de plumes, mais il ne semble pas facilement se propager horizontalement entre les poulets (Cho, 1975). Les données présentées par le fabricant indiquent que la récupération du virus s'est révélée négative pour tous les échantillons de follicules de plumes.

4.7 Comparaison des organismes modifiés et des organismes parentaux

Le vaccin recombiné contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique diffère génétiquement de la souche parentale CVI988 par l'intégration des deux copies des séquences LTR du REV décrites à la section 4.2. L'ADN étranger est inséré dans une région non codante du génome du HVT et ne modifie aucun gène endogène. L'organisme génétiquement modifié ne contient aucun marqueur de sélection, comme les gènes de résistance aux antibiotiques. Il a été démontré que la présence des LTR du REV diminue la virulence de la souche du vaccin contre la maladie de Marek.

4.8 Voie d'administration et de transmission

Le vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique doit être administré in ovo à des embryons à 18 ou 19 jours de développement ou par voie sous-cutanée dans le cou des poussins d'un jour.

5 Innocuité pour l'humain

5.1 Données antérieures sur l'innocuité

La souche parentale de sérotype 1 a été largement utilisée à l'échelle internationale comme vaccin commercial pour les poulets. Il n'y a eu aucun signalement d'infection humaine causée par la souche parentale. Pour ces raisons, et compte tenu de l'utilisation répandue des vaccins Rispens de sérotype 1, il est peu probable que le virus chimérique soit virulent chez l'humain.

5.2 Risque d'exposition pour l'humain

L'exposition humaine au Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique sera limitée aux employés de l'usine de fabrication, aux vétérinaires, aux techniciens en santé animale et au personnel des fermes avicoles. Le risque d'exposition pour l'humain ou le risque associé au virus chimérique est égal ou inférieur au risque associé à la souche parentale de sérotype 1.

5.3 Conséquences possibles de l'exposition chez l'humain

Puisque cette souche vaccinale n'a pas été inoculée chez l'humain, les conséquences réelles sont inconnues. La souche parentale n'ayant pas causé d'infection chez l'humain, l'exposition humaine au Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique ne devrait pas soulever d'inquiétudes pour la santé.

5.4 Pathogénicité pour l'humain des microorganismes parentaux

La souche parentale n'a été associée à aucune pathogénicité chez l'humain.

5.5 Effets des manipulations génétiques sur la pathogénicité pour l'humain

Puisque cette souche vaccinale n'a pas été inoculée chez l'humain, les effets réels sont inconnus. La souche parentale n'ayant pas causé d'infection chez l'humain, l'exposition humaine au Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique ne devrait pas contribuer à la pathogénicité.

5.6 Risques associés à une utilisation répandue du vaccin

Aucun risque associé à l'utilisation courante du vaccin n'a été relevé.

6 Innocuité pour l'animal

6.1 Données antérieures sur l'innocuité

Le rapport d'étude no 11-069 a confirmé l'absence de recombinaison in vivo chez les oiseaux âgés d'un jour auxquels on a administré la souche vaccinale chimérique combinée à une souche virulente du virus de la maladie de Marek ou à une souche du virus de la maladie de Marek, sérotype 3. Ce résultat s'appuie sur l'examen des lésions macroscopiques causées par le virus de la maladie de Marek et sur des tentatives d'isoler le virus par PCR à partir de divers tissus et organes.

Une étude d'innocuité sur le terrain (rapport no 14-058) a suivi environ 57 400 oiseaux, dont la moitié ont été vaccinés in ovo et l'autre moitié par voie sous-cutanée à l'âge d'un jour. Le taux d'éclosion était plus élevé chez les oiseaux vaccinés du groupe expérimental que chez les oiseaux ayant reçu le traitement ordinaire. Aucun des oiseaux condamnés n'a présenté de signes de leucose ou de la maladie de Marek.

6.2 Devenir du vaccin chez les espèces visées et non visées

Dans le rapport no 10-066, le fabricant a démontré que le virus vaccinal présentait un tropisme tissulaire significativement réduit chez les poussins d'un jour exempts d'organismes pathogènes spécifiques comparativement à la souche commerciale. Ce résultat a été corroboré par une étude plus vaste (rapport no 10-156) comparant pendant 49 jours un groupe de 50 oiseaux vaccinés à trois groupes de 50 oiseaux chacun : un groupe témoin positif (vaccin commercial, sérotype 2), un groupe d'oiseaux auquel on a administré un vaccin placebo et un groupe témoin négatif.

L'innocuité pour les espèces non visées a été démontrée chez des cailles, des dindons, des canards, des faisans et des pigeons ayant reçu 10 fois la dose du vaccin (rapport no 11-036). Aucune lésion n'a été observée et le vaccin n'a pas provoqué de réaction humorale, ce qui confirme sa gamme d'hôtes limitée.

6.3 Risque d'excrétion et/ou de propagation par suite de contacts entre les animaux vaccinés et les animaux visés et non visés

Dans le rapport no 10-065, il a été démontré que le virus n'a pas été excrété et ne s'est pas propagé des poussins d'un jour vaccinés par voie sous-cutanée aux poulets non vaccinés en contact.

6.4 Retour à la virulence par suite de la réinoculation chez les animaux

Le fabricant a réalisé une étude de réinoculation avec cinq inoculations chez des poulets (rapport no 10-130). Aucune augmentation de la morbidité ou de la mortalité n'a été observée dans le cas de l'inoculation in vivo, ce qui démontre que le virus recombiné n'acquiert aucune pathogénicité lorsqu'il fait l'objet d'une série d'inoculations in vivo. Le virus n'a pas été excrété et ne s'est pas propagé aux oiseaux du groupe témoin négatif en contact. La récupération du virus a été évaluée par PCR. Une autre étude (PHN3257) a corroboré ces résultats pour ce qui est de l'innocuité in ovo.

6.5 Effet d'une surdose chez les espèces visées et non visées

Une dose de vaccin équivalant à 10 fois la dose normale a été administrée par voie sous-cutanée à des poulets exempts d'organismes pathogènes spécifiques, et aucune complication n'a été observée (signes cliniques, poids, lésions macroscopiques, etc.). Les oiseaux ont été surveillés pendant 120 jours (rapport no 11-059). Une étude semblable a été réalisée afin de confirmer l'innocuité de la vaccination in ovo (rapport no 16-131).

6.6 Étendue de la gamme d'hôtes et potentiel de dissémination du vecteur

La gamme d'hôtes du Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, virus vivant se limite aux espèces aviaires, notamment les dindons, les poulets, les canards et les cailles. L'innocuité pour les espèces non visées a été démontrée chez des cailles, des dindons, des canards, des faisans et des pigeons ayant reçu 10 fois la dose du vaccin (rapport no 11-036). Aucune lésion n'a été observée et le vaccin n'a pas provoqué de réaction humorale, ce qui confirme sa gamme d'hôtes limitée.

7 Environnement touché

7.1 Étendue de la dissémination dans l'environnement

La grande majorité des poulets vaccinés seront logés à l'intérieur, dans des établissements biosécuritaires; leur exposition directe à l'environnement sera donc très limitée. Cependant, une faible quantité de l'organisme vaccinal pourrait être libérée lors du nettoyage des poulaillers ou encore par le système d'aération.

7.2 Persistance du vecteur dans l'environnement et répercussions cumulatives

Le fabricant a démontré que le virus vaccinal a été détecté au jour 0 seulement sur des copeaux de pin stériles « infectés ».

7.3 Degré d'exposition des espèces non visées

Le degré d'exposition des espèces non visées devrait être diminué par le fait que l'administration du vaccin se fait principalement chez la volaille domestique vivant à l'intérieur et n'ayant pas accès à l'environnement extérieur.

7.4 Comportement du vecteur et des microorganismes parentaux chez les espèces non visées

Rien n'indique que le HVT parental puisse être pathogène pour une autre espèce.

8 Incidences sur l'environnement

8.1 Risques et avantages

Les avantages de ce vaccin génétiquement modifié sont les suivants : 1) le vaccin peut être administré à des embryons de poulets in ovo et à de jeunes poussins; 2) le vaccin est limité dans sa gamme d'hôtes et n'aura aucune incidence sur les dindons élevés avec les poulets; et 3) le virus chimérique présente un tropisme tissulaire réduit et n'a aucune pathogénicité résiduelle. La réponse immunitaire des jeunes poussins en présence d'anticorps maternels n'a pas été évaluée.

8.2 Innocuité relative par rapport à d'autres vaccins

Le vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, herpèsvirus vivant chimérique devrait présenter une innocuité semblable ou supérieure à celle de la souche parentale, le vaccin CVI988.

9 Mesures d'atténuation

9.1 Sécurité des travailleurs

Le vaccin sera fabriqué par la société Merial inc. (Athens, en Géorgie), un établissement de produits biologiques vétérinaires agréé par le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA). Les personnes qui travaillent avec le vaccin, comme les employés de l'usine de production, les vétérinaires, les techniciens en santé animale et le personnel des fermes avicoles, peuvent être exposées à l'organisme vivant génétiquement modifié. Étant donné que le virus vaccinal recombiné est constitué à partir du squelette d'un virus naturellement non pathogène incapable de se répliquer dans les cellules de mammifères, l'exposition chez l'humain ne devrait soulever aucune inquiétude pour la santé humaine. Par rapport à la vaccination d'oiseaux vivants, l'administration in ovo proposée pour le Prevexxion Rn devrait permettre de réduire l'incidence de l'auto-injection accidentelle chez les vaccinateurs. De plus, puisque le vaccin ne contient aucun adjuvant, il n'y a aucun risque de problèmes cliniques liés à l'auto-injection accidentelle d'un adjuvant huileux.

9.2 Manipulation d'animaux vaccinés ou exposés

Étant donné que les poussins élevés dans un établissement biosécuritaire sont rarement manipulés directement par des humains et que le personnel des fermes avicoles prend habituellement des mesures de biosécurité adéquates, l'exposition attribuable à la manipulation de poussins vaccinés ne devrait pas être importante. Toutefois, le personnel des fermes avicoles pourrait être exposé au virus vaccinal par l'entremise de l'air et de la poussière des poulaillers, qui peuvent être contaminés par l'excrétion du virus dans les squames de plumes. Encore une fois, on ne croit pas que le virus recombiné soit pathogène pour l'humain.

10 Surveillance

10.1 Mesures d'ordre général

Conformément à la réglementation visant l'homologation des vaccins au Canada, les fabricants doivent informer l'ACIA de toute réaction indésirable importante soupçonnée dans les 15 jours suivant le signalement d'une telle réaction par un propriétaire ou un vétérinaire. Les vétérinaires peuvent également signaler les cas de réaction indésirable soupçonnée directement à l'ACIA. Si le CCPBV reçoit une plainte relative à une réaction indésirable, il demande au fabricant de mener une enquête et de préparer un rapport à l'intention de l'ACIA et du vétérinaire qui s'occupe de l'animal. Si le problème est résolu à la satisfaction du vétérinaire ou du client, le CCPBV n'exige habituellement aucune autre mesure. Cependant, si les résultats de l'enquête ne sont pas satisfaisants, le CCPBV peut prendre des mesures réglementaires, lesquelles peuvent comprendre, selon le cas, des études d'innocuité supplémentaires, la suspension temporaire de la vente du produit ou son retrait du marché.

10.2 Mesures visant les humains

On ne procédera à aucune surveillance particulière de l'innocuité du produit à l'égard des humains.

10.3 Mesures visant les animaux

Les vétérinaires, les vaccinateurs et les fabricants doivent signaler au CCPBV toute réaction indésirable soupçonnée, conformément aux dispositions énoncées ci-dessus. Les réactions indésirables soupçonnées doivent être signalées au moyen du formulaire CFIA/ACIA 2205 – Déclaration des événements indésirables soupçonnés à l'égard des produits biologiques vétérinaires.

11 Personnes-ressources

Fabricant : Merial, Inc.
1730 Olympic Drive
Athens, GA 30601

Importateur : Merial Canada inc.
5180, chemin South Service
Burlington (Ontario) L7L 5H4

12 Conclusions et mesures mises en œuvre

À la lumière des résultats de notre évaluation des renseignements disponibles, le CCPBV conclut que l'importation et l'utilisation au Canada du vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, virus vivant (code de l'USDA : 16L1.R0; no de dossier du CCPBV : 800VV/M1.4/R2.1) ne devraient pas avoir d'effet indésirable important sur les espèces visées, les espèces non visées, l'humain et l'environnement, si le produit est fabriqué et testé conformément au protocole de production approuvé et utilisé selon les indications figurant sur l'étiquette.

À la lumière des résultats de la présente évaluation et une fois le processus d'homologation terminé, le permis d'importation de produits biologiques vétérinaires détenu par Merial Canada inc. pourrait être modifié de façon à permettre l'importation et la distribution du produit suivant au Canada :

Vaccin contre la maladie de Marek, sérotype 1, hèrpesvirus vivant chimérique(appellation commerciale : Prevexxion Rn), dossier du CCPBV 800VV/M1.4/R2.1, code de produit de l'USDA 16L1.R0.

Toutes les séries de ce produit doivent être mises en circulation par le USDA avant qu'elles soient importées au Canada. Toutes les conditions précisées dans les permis d'importation de produits biologiques vétérinaires délivrés aux vétérinaires doivent être respectées lors de l'importation et l'utilisation de ce produit.

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