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Les scientifiques de l'ACIA à la recherche du Code-barres du vivant

Trois caricatures de scientifiques travaillant avec des tubes d'essai. Il y a un graphique d'une souche d'ADN s'étendant au centre de l'image.

L'acide désoxyribonucléique (ADN) est ce qui rend chaque personne ou chaque espèce unique. Il s'agit de la double hélice qui constitue vos gènes. C'est pourquoi vous ressemblez à vos parents et vous vous distinguez de tous les autres humains.

Imaginez un monde où tous les êtres vivants pourraient être identifiés par l'analyse et l'extraction de l'ADN.

En collaboration avec ses partenaires nationaux et internationaux, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) travaille à une telle initiative. Il s'agit du projet Code-barres du vivant mené par l'Institut de la biodiversité de l'Ontario, situé à l'Université de Guelph, là où les codes-barres d'ADN ont été utilisés pour la première fois.

En utilisant une séquence génétique très courte, les espèces peuvent être identifiées un peu comme les codes-barres servent à identifier les produits à l'épicerie. La mission des codes-barres d'ADN est de cataloguer toutes les espèces vivantes dans la base de données Code-barres du vivant – (anglais seulement).

En janvier 2016, le ministre de la Santé du Canada a annoncé un investissement du gouvernement fédéral en soutien au Code-barres du vivant, une contribution de 323 000 $ de l'ACIA sur 18 mois pour appuyer la collaboration scientifique avec l'Institut de la biodiversité de Guelph. Ce partenariat s'est poursuivi, dont tout récemment, dans le cadre d'une initiative de deux ans qui s'est achevée en 2021 et qui a vu l'ACIA travailler avec l'Institut de la biodiversité de l'Ontario sur différents projets. Ces projets comprennent l'élaboration de modules de formation à l'intention des scientifiques relativement aux applications du Code-barres dans un vaste éventail d'activités. À titre d'exemple, le Code-barres pourra être utilisé pour l'identification des insectes trouvés dans des pièges ou pour l'identification des graines de mauvaises herbes qui pourraient se trouver dans les dépôts de graines pour qu'il soit plus facile de les reconnaître si la situation devait se présenter à nouveau.

L'accès à la base de données du Code-barres du vivant permettrait de vérifier l'ADN de n'importe quelle espèce et aiderait l'ACIA dans ses activités d'application des règlements. Par exemple, l'Agence serait mieux outillée pour détecter la fraude alimentaire en vérifiant les espèces de poissons et de fruits de mer en vente qui pourraient être présentées de façon trompeuse. Lorsque l'étiquette de l'emballage porte l'inscription « morue », le produit en question devrait être de la morue.

Celles-ci peuvent aussi aider à identifier les insectes envahissants peuvent causer d'importants dommages – même catastrophiques – aux forêts et aux cultures canadiennes. Le problème est le suivant : de nombreux ravageurs – comme certains insectes et les œufs qu'ils pondent – se ressemblent. À l'heure actuelle, les spécimens sont habituellement identifiés à l'œil : forme, taille et couleur.

« Un avantage important du code-barres d'ADN par rapport aux approches plus traditionnelles pour l'identification des espèces est la capacité d'identifier les ravageurs végétaux à différents stades de leur vie », déclare le Dr Phil Macdonald, directeur de la Direction des sciences de la santé des végétaux de l'ACIA. « À titre d'exemple, nous devions auparavant prélever une masse d'œufs d'insectes pour l'envoyer à un laboratoire d'entomologie qui mettait plusieurs mois à faire éclore et grandir les insectes en question jusqu'à ce qu'ils atteignent un stade où leur identification devenait possible. Le codage à barres d'ADN pourrait permettre de réduire le temps nécessaire à l'obtention de résultats en comparant l'ADN de l'espèce en question à l'ADN des espèces connues dans la base de données du Code-barres du vivant afin de trouver une correspondance. »

« Le plus souvent, les espèces envahissantes se propagent par des déplacements transfrontaliers de produits. Cela étant dit, les codes-barres à ADN pourraient permettre d'établir des pratiques plus fiables et plus efficaces pour les scientifiques qui informent ensuite les organismes de réglementation du type d'espèce envahissante détecté. Une fois que les responsables de l'organisme de réglementation savent à quoi ils ont affaire, ils peuvent déterminer comment gérer l'espèce de façon à réduire les risques posés ». dit le Dr Macdonald.

L'ancien chercheur de l'ACIA, Dr Delano James (qui a été l'un des premiers à participer au projet) est un ardent défenseur des applications réglementaires du codage à barres d'ADN. « Je crois que c'est une technologie très puissante qui pourrait permettre d'identifier un insecte potentiellement nuisible sans avoir un spécimen entièrement développé ou intact » affirme-t-il.

Les échanges commerciaux en bénéficieraient aussi. Un des modes courants d'introduction des ravageurs constitue le déplacement transfrontalier des emballages en bois. Il est important que les espèces envahissantes soient identifiées rapidement ainsi les partenaires commerciaux savent exactement à quoi ils ont affaire, ce qui leur permet de plus facilement se mettre d'accord sur des mesures à adopter. Tout retard ou toute mauvaise identification des espèces envahissantes peut créer des problèmes entre les partenaires commerciaux, allant de restrictions commerciales inutiles à l'introduction d'une espèce envahissante non détectée.

Les employés de l'ensemble du réseau de laboratoires de l'ACIA collaborent pour mettre au point et éprouver la technologie. Des projets comme l'Initiative de recherche et développement en génomique, le Projet sur les espèces envahissantes et de quarantaine et le Programme de partenariats pour les applications de la génomique ont tous contribué à améliorer les méthodes existantes et à donner une nouvelle capacité pour accélérer les processus d'identification des espèces.

Les employés de l'ACIA ont établi des liens avec l'Institut de la biodiversité de l'Ontario, des partenaires fédéraux comme Agriculture et Agroalimentaire Canada et Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada, de même qu'avec des intervenants internationaux. Les partenariats visent à obtenir le plus de données possible de partout dans le monde et tous les intervenants travaillant à l'intégration et à l'adoption internationales des données Code-barres du vivant. L'ACIA a contribué activement à l'élaboration de règlements internationaux et a participé, en juin dernier, à la séance de réglementation de la 8e conférence internationale sur le code de la vie à Trondheim, en Norvège.

L'ACIA est fière de participer à ces recherches de pointe et d'utiliser le codage à barres comme outil de réglementation. Les travaux ont permis de considérablement réduire les risques pour les ressources végétales et animales du Canada et de soutenir la réglementation des aliments. L'ACIA croit que les investissements dans ces travaux profiteront à tous les Canadiens en permettant une réduction des coûts et une amélioration de la protection des végétaux et des animaux, de même que de la réglementation des aliments.

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