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Qu'est-ce qui se trouve dans votre sac de petits fruits congelés? Les détectives scientifiques de l'ACIA y regardent de plus près

Il est facile de ne pas prêter attention aux détails qui se cachent derrière les aliments que nous consommons : où ont-ils été produits, par qui, et à quel point sont-ils salubres. Tant que notre plat paraît bien sur Instagram, nous présumons que nous pouvons le consommer sans crainte. C'est seulement lorsque des rappels surviennent que la salubrité de nos aliments se retrouve sous les projecteurs, et ces rappels font en sorte que même les fourchettes les plus aventureuses regardent d'un autre œil les aliments qu'ils aiment. Souvent, les maladies d'origine alimentaire sont simplement causées par des aliments qui ne sont pas préparés selon les instructions de cuisson ou qui ne sont pas lavés avant d'être consommés. Mais parfois, même les meilleures pratiques de manipulation des aliments ne permettent pas de prévenir une maladie. Lorsque des cas de maladie commencent à se déclarer, les détectives scientifiques des laboratoires de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) passent à l'action.

Vous avez peut-être déjà vu les avis de l'ACIA destinés au public concernant les éclosions et les rappels. Il y a notamment eu une éclosion de norovirus en 2017 liée à des petits fruits congelés. C'est l'équipe de détectives scientifiques du laboratoire de Saint-Hyacinthe de l'ACIA, couramment appelé le labo de St-Hy, qui est allé au fond de cette affaire.

L'énigme alimentaire a débuté en mars 2017, lorsque de petites grappes de cas de norovirus ont été observées dans des résidences pour personnes âgées au Québec. Soupçonnant que l'éclosion était d'origine alimentaire, l'entité responsable de la salubrité alimentaire de la province, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), a communiqué avec le labo de St-Hy de l'ACIA, l'un des rares laboratoires au Canada capable d'effectuer les essais de dépistage des virus d'origine alimentaire. Les virus ne se multiplient pas facilement à l'extérieur d'un hôte; sans un aliment ou un humain qu'il peut utiliser, un virus ne peut tout simplement pas se multiplier, de sorte que les techniques moléculaires sont le seul moyen de détection pouvant être utilisé. Dans des cas d'éclosion comme celui-là, les partenaires provinciaux et territoriaux demandent parfois l'aide de l'ACIA pour faire l'analyse de grandes quantités d'aliments dans le cadre des enquêtes sur les maladies. Ces grandes quantités rendent l'analyse beaucoup plus complexe que ce qui serait dépeint dans une émission de détectives. Néanmoins, les détectives scientifiques de St-Hy se sont mis au travail et ont enquêté sur la source de l'intoxication alimentaire conjointement avec le MAPAQ.

Travail d'équipe

Plusieurs sacs de petits fruits congelés ont été envoyés au laboratoire de l'ACIA de Saint-Hyacinthe au début juin. Les scientifiques ont immédiatement commencé à les analyser, au moyen de méthodes mises au point par le Centre de référence national sur la virologie alimentaire, situé au labo de St-Hy. Ces méthodes consistaient notamment à chercher des molécules indicatrices de la présence de virus. Quelques jours après l'arrivée des petits fruits au Centre de référence, les scientifiques ont pu confirmer que ceux-ci renfermaient un norovirus, un pathogène intestinal courant. Cette découverte a mené l'ACIA à effectuer, du 20 juin au 21 août 2017, 14 rappels visant des petits fruits ainsi que d'autres produits, notamment des yogourts, des mousses, des gâteaux et d'autres pâtisseries.

De mars à août 2017, 724 cas de norovirus ont été signalés aux autorités sanitaires du Québec. Le nombre réel de personnes ayant été malades est probablement beaucoup plus élevé, puisque ce ne sont pas tous les cas d'intoxication alimentaire qui sont signalés. Toutefois, le travail d'équipe et la collaboration ont permis de limiter la propagation de la maladie.

Que s'est-il passé ensuite?

Il est important pour l'ACIA de tirer des leçons de cette éclosion et des autres cas pour veiller au respect des normes en matière de salubrité alimentaire. Après cette fructueuse collaboration provinciale-fédérale, une entente a été signée pour que quatre analystes du MAPAQ puissent se rendre au labo de St-Hy pour une séance de formation de trois jours concernant les méthodes d'enquête de l'ACIA en cas de maladies d'origine alimentaire causées par des virus, l'équipement, l'aménagement du laboratoire et les pratiques exemplaires. Le labo de St-Hy de l'ACIA continue d'appuyer les enquêtes relatives aux maladies d'origine alimentaire causées par des virus pour améliorer l'état de préparation au Canada.

Peut-on se nourrir sans danger?

Il faut avoir confiance en la salubrité des aliments qui se trouvent sur les étalages pour pouvoir se nourrir. L'apparence peut parfois être décevante, particulièrement sur les médias sociaux, mais les scientifiques de l'ACIA utilisent plus que de jolies photos pour s'assurer de la salubrité des aliments consommés par les Canadiens. Les experts utilisent les outils les plus récents et créent même souvent de nouveaux outils, en se servant de méthodes de détection moléculaires et génétiques pour dépister les agents pathogènes. Le travail des scientifiques contribue à assurer notre sécurité à tous. De plus, les citoyens ont un important rôle à jouer pour leur propre sécurité, en manipulant et en préparant leurs aliments de façon sécuritaire ainsi qu'en restant branchés aux nouvelles de l'ACIA, pour recevoir les derniers renseignements et les avis de rappel qui leur permettront de s'assurer que les aliments qui se retrouvent dans leur assiette sont tout aussi dignes de leur compte Instagram que de se retrouver dans leur estomac.

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