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Guide de biosécurité pour le secteur de la floriculture
1.0 Introduction

1.1 L'importance de la biosécurité

La biosécurité est un ensemble de pratiques utilisées pour prévenir, minimiser et gérer la transmission des ravageurs, y compris leur introduction, leur propagation et leur libération. La mise en œuvre et l'amélioration des pratiques de biosécurité dans une installation contribuent à protéger les intérêts économiques des individus et de l'ensemble du secteur. Les producteurs peuvent tirer profit de leur sensibilisation aux risques de biosécurité et aux mesures qui peuvent être mises en œuvre dans leurs installations pour minimiser le risque d'introduction et de propagation de ravageurs.

En raison de la nature intensive de la production, la diversité génétique limitée dans les cultures et la fréquence des déplacements d'une installation à l'autre, les menaces à la biosécurité d'une installation peuvent évoluer rapidement et se propager aux autres installations avec une facilité étonnante. La mise en œuvre de pratiques de biosécurité rigoureuses dans une installation peut aider à atténuer un grand nombre de risques liés aux ravageurs grâce à une réduction de la fréquence d'introduction de ravageurs, une gestion plus efficace des problèmes de ravageurs et une prévention de la propagation des ravageurs aux autres installations.

1.2 Concepts de biosécurité

La mise en œuvre de mesures de biosécurité peut être efficace non seulement pour atténuer la propagation des ravageurs, mais également pour prévenir l'introduction de risques nouveaux et inconnus posés par les ravageurs. L'application de mesures de biosécurité dépend de l'analyse des risques et des voies de transmission des ravageurs pour une installation. Il est important de connaître les ravageurs et leurs voies de transmission lors de l'élaboration d'un plan de biosécurité. Grâce à cette connaissance, les vecteurs de ravageurs peuvent être gérés et les mesures de biosécurité peuvent être appliquées pour interrompe les voies de transmission des ravageurs, réduisant ainsi les dommages causés aux cultures et minimisant les pertes économiques. Des exemples de voies de transmission des ravageurs peuvent comprendre les insectes, les employés, l'équipement et le vent.

Une évaluation du risque peut être réalisée afin de déterminer les points critiques dans les voies de transmission des ravageurs où des mesures de biosécurité peuvent être appliquées. Les risques pour une installation varieront en fonction de plusieurs facteurs, tels que le type de végétaux cultivés, la ou les sources du matériel de multiplication, la région, le climat et les pratiques de production.

Tel qu'illustré à la figure 1, les éclosions de ravageurs ne se produisent pas de manière isolée, mais dépendent de la nature interreliée de la culture, de l'environnement et des ravageurs.

  • Cultures : Sans une culture vulnérable, le risque d'infestation de ravageurs est plus faible.
  • Ravageurs : Empêcher l'introduction des ravageurs dans la zone de production.
  • Environnement : Certaines conditions environnementales peuvent être plus ou moins favorables au développement des ravageurs.

Les risques liés aux ravageurs peuvent être atténués en appliquant des mesures de biosécurité pour gérer l'interaction de ces trois éléments. Par exemple, un producteur peut choisir de cultiver des variétés de plantes résistantes aux ravageurs ou de gérer l'environnement, notamment en augmentant la distance de plantation afin de réduire l'humidité, ce qui aide à prévenir le développement des ravageurs.

Figure 1 : Triangle des phytoravageurs

Image - Triangle des phytoravageurs
Description du diagramme - Triangle des phytoravageurs

L'image montre un triangle avec la phrase « Incidence et/ou gravité d'une éclosion de ravageurs » inscrite dedans. Près de la pointe supérieure du triangle, il y a le mot « Environnement ». Près de la pointe inférieure droite, il y a le mot « Culture ». Près de la pointe inférieure gauche, il y a le mot « Ravageur ».

1.3 Avantages d'un plan de biosécurité : Qu'est-ce que j'en retire?

Un des avantages d'un plan de biosécurité est que ce dernier permet aux producteurs d'adopter une approche préventive plutôt que de gérer l'introduction ou la propagation de ravageurs. Si un ravageur est détecté, il existe des protocoles déjà en place pour coordonner une intervention rapide, minimisant ainsi les dommages causés par les ravageurs ou leur propagation et brisant le cycle de transmission des ravageurs entre les installations. D'autres avantages liés à l'intégration de mesures de biosécurité dans les activités quotidiennes d'une installation comprennent ce qui suit :

  • Gérer le risque économique d'une interruption des activités engendrée par des détections de ravageurs nuisibles dans une installation.
  • Répondre à la demande des clients et des consommateurs pour des plantes saines et exemptes de ravageurs.
  • Peut aider à attirer de nouveaux marchés.
  • Diminuer les pertes de production.

1.4 Éléments d'un plan de biosécurité

Les plans de biosécurité différeront d'une installation à l'autre puisque les mesures et les exigences en matière de biosécurité varieront en fonction de l'installation. Un plan de biosécurité peut inclure une ou des cartes détaillées de l'installation; des programmes de formation; et des procédures opérationnelles normalisées pour des éléments comme la surveillance des ravageurs et l'intervention de même que le déplacement des personnes, de l'équipement et des véhicules. La consignation de ces procédures peut assurer une mise en œuvre uniforme et de démontrer aux clients que l'installation est exploitée selon des mesures de biosécurité.

D'autres programmes de certification phytosanitaire (p. ex., Programme canadien de certification des serres, programme visant le scarabée japonais) peuvent déjà être utilisés dans une installation et inclure des éléments qui s'appliquent à la biosécurité. Ces programmes peuvent être cités comme source de référence dans le cadre d'un plan de biosécurité.

Pour élaborer un plan de biosécurité, on doit tenir compte du processus suivant :

Étape 1 : Dresser une carte détaillée de l'installation. Une carte peut être utile pour visualiser et déterminer les sources de ravageurs ou voies de transmission potentielles. Une carte peut comprendre l'entrée, la zone d'expédition, la zone de réception et les zones à risque élevé. La circulation des produits végétaux, des personnes et de l'équipement dans l'installation peut aussi être incluse.

Étape 2 : Déterminer les risques pour l'installation. La connaissance des ravageurs et leurs voies de transmission peut aider à déterminer les risques ainsi que les mesures de biosécurité qui peuvent permettre d'atténuer ces risques.

Étape 3 : Examiner les mesures de biosécurité actuelles. Les listes de contrôle pour l'auto évaluation et la Liste de vérification et plan d'action du Guide de biosécurité pour le secteur de la floriculture peuvent servir à déterminer des mesures de biosécurité supplémentaires qui pourraient être mises en œuvre dans une installation.

Étape 4 : Définir les objectifs de biosécurité. Dresser une liste des priorités et établir un échéancier pour la mise en œuvre des mesures de biosécurité supplémentaires recensées après avoir rempli les listes de contrôle pour l'auto-évaluation ou la Liste de vérification et plan d'action du Guide de biosécurité pour le secteur de la floriculture.

Étape 5 : Élaborer une stratégie de mise en œuvre. La communication des pratiques de biosécurité ainsi que l'éducation et la formation des employés et des visiteurs au sujet des mesures de biosécurité sont une partie importante de la stratégie de mise en œuvre.

Étape 6 : Examiner et mettre à jour le plan de biosécurité. Un plan de biosécurité devrait être examiné et mis à jour de façon régulière au fur et à mesure que les nouveaux renseignements de biosécurité deviennent disponibles ou s'il y a des changements dans une installation.

1.5 Mise en œuvre d'un plan de biosécurité

Comme illustré par la figure 2, la mise en œuvre de mesures de biosécurité dans une installation forme un cycle d'activités de biosécurité. L'évaluation et la réévaluation peuvent être considérées comme les points de départ et d'arrivée du cycle, conduisant à une approche plus proactive.

Figure 2 : Cycle des activités de biosécurité

Image - Cycle des activités de biosécurité
Description du diagramme - Cycle des activités de biosécurité

La figure 2 est une illustration du cycle des activités qui devraient être accomplies afin d'élaborer et de mettre en œuvre un Plan de biosécurité. Le cycle des activités de biosécurité comprend quatre éléments, avec des flèches pointant entre eux dans le sens des aiguilles d'une montre. Le premier élément en haut du cycle est « Évaluer ». Dans le sens des aiguilles, le deuxième élément est « Planifier », le troisième est « Mettre en œuvre » et le quatrième est « Surveiller ». Il y a une zone de texte à côté de chacun de ces quatre éléments dans le cycle. La zone à côté de l'élément « Évaluer » indique : « Les risques posés par les ravageurs qui menacent les plantes sont identifiés et évalués de façon continue. » La zone à côté de l'élément « Planifier » indique : « Un Plan écrit sert de base pour le programme de formation en biosécurité, permet d'effectuer régulièrement un examen et une mise à jour, et fournit un cadre favorisant l'amélioration. » La zone à côté de l'élément « Mettre en œuvre » indique : « Passez à l'action en mettant en œuvre le Plan. » La zone à côté de l'élément « Surveiller » indique : « Un programme de surveillance et un cadre de collecte de renseignements sont élaborés et mis en œuvre afin de fournir des informations concernant les améliorations à apporter au Plan. »

Évaluation : Identifiez et évaluez les risques d'introduction de ravageurs, et analysez leurs voies de transmission probables. Cela permet aux producteurs de combler les lacunes de biosécurité existantes dans une installation. Les pratiques de production devraient être examinées fréquemment (réévaluation) afin de veiller à l'efficacité des mesures mises en œuvre.

Plan : La rédaction d'un plan de biosécurité est fortement recommandée. Un plan de biosécurité écrit permet de faire une révision et des mises à jour régulières, favorise l'amélioration continue dans l'installation et constitue la base pour la formation.

Mise en œuvre : Passez à l'action en mettant en œuvre le plan de biosécurité. L'éducation, la formation et la communication sont des éléments clés dans la mise en œuvre du plan de biosécurité.

Surveillance : Élaborez et mettez en œuvre un système de collecte de renseignements qui fournit de l'information pour modifier le plan de biosécurité. Il est important d'évaluer la conception, l'efficacité et la mise en œuvre du plan de biosécurité sur une base régulière, mais aussi lorsque se produisent des changements aux pratiques de l'installation ou lorsque survient un risque lié à la biosécurité.

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