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DGR-13-04 : Document de gestion des risques phytosanitaires consolidé pour les plantes phytoravageurs règlementées au Canada
Annexe 6B : Considérations sur la gestion des risques associés à Dioscorea polystachya (Igname de Chine)

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Historique des invasions

Depuis les quelques vingt-cinq années de présence de Dioscorea polystachya aux États-Unis, l'espèce s'est disséminée dans beaucoup d'États de l'Est américain. Dans cette courte période, elle a été identifiée comme espèce préoccupante par divers conseils étatiques sur les plantes envahissantes :

Comme l'ont décrit Crooks et Soulé (1999), certaines plantes envahissantes ont historiquement présenté une période de « latence » après un premier établissement, période pendant laquelle la population reste relativement petite et de faible impact. Après cette période de latence, la population explose, sa zone de distribution et ses répercussions ne tardent d'ailleurs pas à augmenter. Bref, « le passé d'une plante exotique constitue un prédicteur médiocre de la croissance potentielle de sa population, de sa zone de distribution et de son impact environnemental » (Crooks et Soulé 1999).

L'ACIA est préoccupée par le fait que le modèle de développement qu'on vient de mentionner pourrait être le cas de Dioscorea polystachya et par le fait que les premiers rapports d'envahissement décrits ci-dessus peuvent constituer des signes que la plante pourrait devenir une menace bien plus importante dans l'avenir, tant aux États-Unis qu'au Canada.

Mesures d'atténuation possibles applicables aux moyens naturels de dispersion

Bien qu'il existe des populations de la plante dans les États américains avoisinant la frontière Canada-États-Unis (voir Figure 1), Dioscorea polystachya n'a été enregistrée, dans les États en question, que dans des comtés qui ne sont pas immédiatement adjacents à la frontière canado-américaine (USDA-NRCS 2009). Par conséquent, la dispersion naturelle ne devrait pas constituer un facteur important dans la dissémination de Dioscorea polystachya jusqu'au Canada. Toutefois, si les populations continuent de se disséminer aux États-Unis, la dispersion des bulbilles flottantes par les cours d'eau pourrait devenir préoccupante. Cette voie de dissémination serait extrêmement difficile à maîtriser.

Mesures d'atténuation possibles applicables aux voies d'entrée intentionnelles

Végétaux destinés à la plantation (sauf les semences)

Historique des importations

Selon les informations disponibles par le Système des permis d'importation de l'ACIA, du Système d'extraction des importations et selon les informations compilées aux Centres de service à l'importation de l'ACIA, Dioscorea polystachya pourrait avoir été récemment importé au Canada. Trois permis d'importation ont été délivrés par l'ACIA au cours des cinq dernières années pour des boutures de plantes du genre Dioscorea, mais l'espèce précise en cause n'était pas indiquée. Aucune plante du genre Dioscorea n'est répertoriée comme offerte en vente dans les pépinières canadiennes (CNLA 2009).

Mesures possibles d'atténuation des risques

Mesures non réglementaires

Mesures réglementaires

Permettre la vente de Dioscorea polystachya sous des conditions particulières, tel qu'éviter la culture à proximité d'aires naturelles ou contrôler obligatoirement les plants spontanés provenant des plants en culture. Cette mesure n'est pas jugée efficace, car l'ACIA ne dispose pas de moyens adéquats pour surveiller les végétaux cultivés dans les jardins privés.

Réglementer Dioscorea polystachya en vertu de la Loi sur la protection des végétaux en tant qu'organisme de quarantaine :

Répercussions commerciales

Comme on le décrit ci-dessus dans Historique des importations, les plantes de Dioscorea polystchya n'a que rarement déjà été importée au Canada. L'interdiction de l'espèce ne devrait donc pas avoir de répercussions importantes pour les importateurs et les fournisseurs canadiens. En outre, les autres espèces ornementales pourraient être substituées. Si l'intention est la culture en vue de la consommation ou à des fins médicinales, les racines (transformées ou séchées) pourraient être importées plutôt que cultivées au Canada (voir la section ci-dessous, « Parties de plantes pour consommation ou pour usage médical », pour obtenir de plus amples renseignements).

Rentabilité et faisabilité

Il pourrait être utile pour les inspecteurs de l'ACIA de vérifier les plantes importées du genre Dioscorea afin de s'assurer que Dioscorea polystachya n'est pas importée sous un nom ou un synonyme incorrect. C'est particulièrement vrai pour Dioscorea polystachya étant donné qu'elle est largement offerte en vente aux États-Unis sous le nom de D. oppositifolia. La mise en œuvre d'une telle vérification exigerait de former les inspecteurs et de leur fournir un matériel d'identification. Toutefois, comme on le décrit dans la ci-dessous dans Historique des importations, les plantes du genre Dioscorea ne sont importées que rarement; les répercussions sur les ressources de l'ACIA devraient donc être minimales.

Semences

Historique des importations

Aucun document de l'information disponible dans le Système de délivrance de permis d'importation de l'ACIA, dans le Système automatisé de référence à l'importation de l'ACIA et dans les données compilées dans les Centres de service à l'importation de l'ACIA n'indique que des semences de Dioscorea polystachya aient déjà été importées au Canada. Les semences des autres espèces du genre Dioscorea sont connues pour avoir été importées au moins trois fois dans les dernières années.

Mesures possibles d'atténuation des risques

Réglementer Dioscorea polystachya en tant que Mauvaise herbe nuisible interdite (Catégorie 1) en vertu de l'Arrêté sur les graines de mauvaises herbes de la Loi sur les semences Note de bas de page 2

Réglementer en tant qu'organisme de quarantaine en vertu de la Loi sur la protection des végétaux et ajouter cette espèce à la Liste des parasites réglementés par le Canada (ACIA 2009) dans l'objectif de :

Il n'existe pas suffisamment d'information sur la culture potentielle de Dioscorea polystachya. Si un demandeur situé au Canada a besoin d'obtenir davantage d'information sur la plante (par exemple pour générer des données qui détermineront son innocuité pour l'environnement), le Bureau de la biosécurité végétale pourrait autoriser des essais de recherche en conditions confinées en vertu de la Partie Vdu Règlement sur les semences.

Répercussions commerciales

Comme on le décrit dans la section ci-dessous dans Historique des importations, les semences de Dioscorea polystachya n'ont que rarement été importées au Canada. L'interdiction de l'espèce ne devrait donc pas avoir de répercussions importantes pour les importateurs et les fournisseurs canadiens. En outre, les autres espèces ornementales pourraient être substituées. Si l'intention est la culture en vue de la consommation ou à des fins médicinales, les racines (transformées ou séchées) pourraient être importées plutôt que cultivées au Canada (voir la section ci-dessous « Parties de plantes pour consommation ou pour usage médical »).

Rentabilité et faisabilité

Le Programme des semences de l'ACIA est déjà en place pour empêcher l'entrée de mauvaises herbes nuisibles interdites. En outre, comme indiqué comme indiqué ci-dessus à l'annexe 6A, dans la section – Probabilité d'introduction, Dioscorea polystachya n'est pas connue comme une mauvaise herbe des cultures. Un effort minime serait donc nécessaire pour identifier les semences ou prendre des mesures à l'égard des cargaisons non conformes, parce qu'il serait peu probable qu'on trouve des semences de Dioscorea polystachya comme contaminant dans les lots de grains ou de semences échantillonnés. Il pourrait être utile que l'ACIA échantillonne à l'occasion les semences importées des plantes du genre Dioscorea afin de s'assurer que les semences de Dioscorea polystachya ne sont pas importées sous un nom ou un synonyme incorrect. Toutefois, comme on le décrit ci-dessus dans la section Historique des importations, les semences des plantes du genre Dioscorea ne sont que rarement importées; les répercussions sur les ressources de l'ACIA devraient donc être minimales.

Parties de plantes pour consommation ou pour usage médical

Contexte

On exige que les importateurs spécifient l'utilisation finale prévue des produits importés (par exemple : la consommation ou la plantation) lorsqu'ils font une demande pour obtenir un permis d'importation. Le permis d'importation émis pour l'importation de parties de plantes spécifiera que celles-ci ne pourront être utilisées pour la multiplication. Une fois qu'elles ont été importées, l'ACIA ne contrôle toutefois plus leur utilisation. Les tubercules de Dioscorea polystachya importés en vue de la consommation pourraient alors en théorie être plantés en vue d'une culture de l'espèce comme plante ornementale ou comme plante alimentaire ou médicinale.

Historique des importations

Selon l'information disponible à l'ACIA, en consultant le Système des permis d'importation, le Système d'extraction des importations et les données compilées aux Centres de service à l'importation de l'ACIA, Dioscorea polystachya pourrait avoir été récemment importé au Canada pour consommation ou pour usage médical. Un seul permis d'importation a été délivré au cours des cinq dernières années pour des tubercules du genre Dioscorea destinés à la consommation, mais l'espèce précise en cause n'était pas indiquée. Aucune cargaison de tubercules de Dioscorea polystachya n'est réputée avoir été importée, même si une douzaine de cargaisons de tubercules d'autres espèces du genre Dioscorea ont été importées au cours des dernières années.

Mesures possibles d'atténuation des risques

Mesures non réglementaires

Encourager l'arrêt volontaire de la vente de Dioscorea polystachya. Sans être une mesure efficace en soi, elle pourrait appuyer d'autres mesures.

Mesures réglementaires

Réglementer Dioscorea polystachya en vertu de la Loi sur la protection des végétaux en tant qu'organisme de quarantaine, et interdire l'importation de ses parties pour la consommation.

Répercussions commerciales :

Comme indiqué à la section ci-dessus Historique des importations, les parties végétales de Dioscorea polystachya destinées à un usage alimentaire ou médicinal n'ont que rarement été importées au Canada. L'interdiction de l'espèce ne devrait donc pas avoir de répercussions importantes pour les importateurs et les fournisseurs canadiens.

Rentabilité et faisabilité

Il pourrait être utile pour les inspecteurs de l'ACIA de vérifier à l'occasion les tubercules importés du genre Dioscorea afin de s'assurer que Dioscorea polystachya n'est pas importée sous un nom ou un synonyme incorrect. La mise en œuvre d'une telle vérification exigerait de former les inspecteurs et de leur fournir un matériel d'identification. Toutefois, comme on le décrit dans la section ci-dessus Historique des importations, les tubercules du genre Dioscorea ne sont que rarement importés; les répercussions sur les ressources de l'ACIA devraient donc être minimales.

Mesures d'atténuation possibles applicables aux voies d'entrée non intentionnelles

Il est à noter que, comme on le décrit dans l'annexe 6A, dans la section qui s'appelle Probabilité d'introduction, les voies d'introduction non intentionnelle (par la terre, les semences, les grains contaminées, etc.) sont considérées comme des voies d'introduction mineures qui présentent un risque minimal pour le Canada. Ces voies d'introduction ne seront donc pas détaillées ici.

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