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Cadre d'intervention contre le flétrissement du chêne au Canada

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1. Avant-propos

Un Comité consultatif technique sur le flétrissement du chêne a été créé pour assurer la coordination de l'échange d'information entre gouvernements et la concertation des mesures prises pour planifier les interventions contre le flétrissement du chêne au Canada. Ce comité, constitué de spécialistes techniques provenant d'administrations fédérales, provinciales et municipales et d'organismes sans but lucratif, s'efforce de faciliter et de soutenir la recherche, et de recommander des stratégies de sensibilisation, d'éducation et de communication visant à faire connaître le flétrissement du chêne. Les membres du comité sont en communication avec des experts et des organismes scientifiques et consultatifs. Le Comité consultatif technique sur le flétrissement du chêne a travaillé en collaboration pour produire le cadre suivant, décrivant les mesures détaillées pouvant être mises en œuvre dans le cas d'une incursion de flétrissement du chêne au Canada. Des représentants des organisations suivantes ont contribué à ce cadre afin de réduire les risques et de protéger la ressource en chêne.

2. Introduction

Le flétrissement du chêne est une infection vasculaire causée par le champignon Bretziella fagacearum (auparavant appelé Ceratocystis fagacearum). Ce champignon se développe sur la partie externe de l'aubier. L'arbre infecté réagit en produisant des thylles et des gommes qui bloquent la circulation de l'eau et des nutriments dans le xylème. Les branches flétrissent et l'arbre finit par mourir. Cette maladie peut tuer un arbre en une seule saison. Le flétrissement du chêne se transmet principalement des arbres infectés aux arbres sains par le greffage naturel des racines. Cette maladie peut aussi être propagée par des scolytes du chêne, qui transmettent des spores du champignon en creusant des galeries dans les tissus infectés, et par des nitidules, qui transmettent des spores en se nourrissant des coussinets mycéliens. Les espèces d'arbres du groupe des chênes rouges sont plus souvent infectées et meurent beaucoup plus rapidement que les espèces du groupe des chênes blancs. Le flétrissement du chêne a détruit des milliers d'arbres aux États-Unis; le taux de mortalité est plus élevé dans le Midwest américain que dans le sud-est de l'aire de propagation de la maladie.

Le flétrissement du chêne a été reconnu pour la première fois comme une importante maladie forestière en 1944, au Wisconsin. Il a maintenant été observé dans 24 États américains (du Dakota du Sud jusqu'à l'ouest de l'État de New York, en direction sud jusqu'à la Caroline du Sud, en direction ouest jusqu'au Texas, et en direction nord jusqu'au Nebraska, en passant par l'Oklahoma). La maladie n'a pas été signalée au Canada. Elle a toutefois été détectée en 2016 au Michigan, à moins de 1 km de la frontière canadienne.

3. Objectifs

Le cadre d'intervention contre le flétrissement du chêne indique toutes les mesures qui peuvent être prises en cas d'incursion de la maladie au Canada. Le document est destiné à favoriser un dialogue continu et le partage d'informations dans un cadre collaboratif.

4. Partenaires et intervenants

Les partenariats avec un certain nombre d'organisations aident à soutenir les efforts de protection et de conservation du chêne. Les collaborateurs suivants peuvent jouer un rôle dans la gestion efficace des incursions d'espèces envahissantes telles que le flétrissement du chêne au Canada :

5. Sensibilisation et éducation

Il est essentiel de réaliser des activités de sensibilisation et d'éducation avant que surviennent des éclosions de flétrissement du chêne, car ces activités favorisent le soutien des intervenants et des collectivités, ce qui permet d'intervenir rapidement en cas d'infestation. La sensibilisation des collectivités et des intervenants a déjà débuté. De l'information sur l'organisme nuisible à l'origine du flétrissement du chêne a été diffusée distribué par divers canaux, y compris des fiches d'information sur les ravageurs (ACIA 2016 Invasive Species Centre 2017) et des campagnes payées sur les réseaux sociaux sur Twitter et Facebook. Des séances de formation sur le flétrissement du chêne sont offertes régulièrement et les représentants des municipalités, d'offices de protection de la nature et de parcs, des gouvernements, des Premières Nations, des organisations non gouvernementales et d'associations, de même que les arboriculteurs et les spécialistes en entretien des arbres sont considérés comme le public cible. On peut consulter le matériel et les documents distribués lors de l'atelier sur la page sur le flétrissement du chêne du site Forest Invasives (en anglais seulement). D'autres séances pourraient être offertes, en consultation avec les partenaires, pour répondre aux besoins en matière d'éducation.

6. Importance et répercussion

6.1 Répercussions commerciales

La valeur des exportations de bois d'œuvre de chêne provenant du Canada s'est élevée à 74 M$ en 2015. Les exportations ont augmenté ces dernières années. De 2013 à 2015, la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni sont les pays qui ont importé les plus grandes quantités de bois d'œuvre de chêne provenant du Canada (Statictics Canada 2017). En 2015-2016, l'importation au Canada de chênes ou de semis de chêne provenant des États-Unis a surtout eu lieu en Colombie-Britannique et en Ontario.

6.2 Répercussions environnementales

Le chêne joue un rôle écologique vital dans les forêts urbaines et naturelles de l'est du Canada. La perte de chêne peut potentiellement réduire la biodiversité et entraîner une réduction de l'habitat et de la nourriture pour la faune. Les glands sont considérés comme le principal aliment pour la faune dans les forêts de feuillus d'Amérique du Nord. Le flétrissement du chêne peut également entraîner des pertes importantes de services environnementaux, car les chênes aident à stabiliser les pentes, à limiter l'érosion des sols et à réduire la pollution atmosphérique.

7. Hôtes

Le flétrissement du chêne s'attaque à des hôtes appartenant à la famille des Fagacées. Il a été établi que toutes les espèces de chênes présentes aux États-Unis étaient sensibles au flétrissement du chêne. Toutefois, leur sensibilité varie grandement en fonction de leur groupe taxinomique (Chalkley 2016). Les espèces du groupe des chênes rouges (Quercus section Lobatae) (tableau 1) sont très sensibles au champignon et meurent habituellement peu de temps après avoir été infectées (Wilson 2005). Les espèces du groupe des chênes blancs (Quercus section Quercus) (tableau 2) affichent une résistance modérée à élevée à la maladie (Juzwik et al. 2011). Ces espèces subissent généralement un dépérissement modéré qui peut entraîner la mort de l'arbre après quelques années (Wilson 2005). Par ailleurs, une étude a révélé que des chênes européens du groupe des chênes blancs plantés aux États-Unis (par exemple, Q. robur) étaient très sensibles au champignon (MacDonald et al. 2001).

Quelques espèces d'arbres autres que des chênes se sont également avérées sensibles au B. fagacearum, dont quatre espèces de Castanea (C. dentata, C. mollissima, C. pumila et C. sativa), le Notholithocarpus densiflorus (syn. Lithocarpus densiflorus), le Chrysolepis sempervirens (syn. Castanopsis sempervirens) et le Malus domestica (Bart 1960; Bretz 1951; Bretz and Long 1950; Bretz 1952; Bretz 1955; Bretz 1957; Ernst and Bretz 1953; Manos et al. 2008; Merrill 1975; USDA NRCS 2018). À l'exception du C. mollissima, toutes les mentions portant sur des espèces autres que des chênes résultent de l'inoculation artificielle du champignon. On manque actuellement de données probantes suggérant que ces espèces devraient être considérées comme des hôtes naturels.

Tableau 1 : Liste des espèces de Quercus du groupe des chênes rouges (Quercus section Lobatae) présentes au Canada et précisions sur leur répartition Note de tableau 1
Nom scientifique Nom commun Répartition
Quercus coccinea Chêne écarlate Peu commun. Indigène à l'est des États-Unis
Q. ellipsoidalis Chêne ellipsoïdal Peu commun. Présent en Ontario, à l'ouest du lac Supérieur et au nord du lac Érié.
Q. ilicifolia Chêne à feuilles de houx Peu commun. Présent dans le sud de l'Ontario.
Q. palustris Chêne des marais Commun. Présent dans le sud de l'Ontario, au nord du lac Érié et du lac Ontario.
Q. rubra Chêne rouge Commun dans l'est du Canada, de l'est du lac Supérieur à la Nouvelle-Écosse.
Q. shumardii Chêne de Shumard Peu commun. Présent dans le sud de l'Ontario. La population est évaluée à moins de 1 000 arbres répartis entre 40 localités dans 5 comtés Note de tableau 2.
Q. velutina Chêne des teinturiers Présent en Ontario, au nord du lac Érié et du lac Ontario.
Tableau 2 : Liste des espèces de Quercus du groupe des chênes blancs (Quercus section Quercus) présentes au Canada et précisions sur leur répartition Note de tableau 3
Nom scientifique Nom commun Répartition
Quercus alba Chêne blanc Commun dans le sud de l'Ontario et le sud du Québec.
Q. bicolor Chêne bicolore Présent dans le sud de l'Ontario et le sud du Québec.
Q. garryana Chêne bicolore Peu commun, dispersé en Colombie Britannique (île de Vancouver, île Gulf, vallée du Bas Fraser).
Q. macrocarpa Chêne à gros fruits Chêne le plus commun du groupe des chênes blancs. Présent du sud de la Saskatchewan jusqu'au Nouveau Brunswick, vers l'est.
Q. muehlenbergii Chêne jaune Peu commun. Présent dans un secteur restreint du sud de l'Ontario.
Q. prinoides Chêne nain Peu commun. Présent dans certains secteurs du sud de l'Ontario.
Q. robur Chêne pédonculé Naturalisé à l'échelle locale. Présent en Colombie Britannique, en Ontario, au Nouveau Brunswick, en Nouvelle Écosse et à l'Île du Prince Édouard.

8. Mécanismes de dispersion

Détectée pour la première fois au cours des années 1940 dans la haute vallée du Mississippi, la maladie du flétrissement du chêne s'est par la suite établie dans l'est et le Midwest des États-Unis. Depuis, la répartition du B. fagacearum a progressé lentement (Juzwik et al. 2008). De nouveaux cas sont parfois détectés dans des comtés ou des États qui se trouvent à l'extérieur de l'aire de répartition connue de l'organisme nuisible, mais l'absence de nouvelles mentions provenant de régions auparavant occupées pourrait signifier que le champignon a disparu à certains endroits (Juzwik et al. 2011; Michigan Department of Natural Resources 2015). Ces données indiquent que de façon générale, la propagation du B. fagacearum est plutôt lente.

Il a été établi que la propagation du B. fagacearum se faisait de manière naturelle, par les greffes de racines sous la surface du sol et par l'intermédiaire d'insectes au-dessus du sol. On a découvert que le déplacement, par des humains, de matériel infecté était à l'origine de la dispersion du champignon à plus grande distance, vers d'autres régions (Koch et al. 2010).

8.1 Propagation naturelle

8.1.1 Greffes racinaires

La propagation souterraine du B. fagacearum s'effectue par les greffes naturelles de racines entre arbres. Une fois introduit dans une région, le champignon se propage principalement par les greffes de racines à l'échelle locale (CABI and European Mediterranean Plant Protection Organisation 1997). Au Minnesota, où la maladie est présente depuis plusieurs décennies, plus de 95 % des arbres malades ont été infectés par l'entremise de greffes naturelle de racines (Bruhn and Heyd 1992). Cependant, l'importance des greffes de racines comme mécanisme de propagation de la maladie dépend de différents facteurs environnementaux qui influent sur sa fréquence, dont les espèces de chênes en présence, la composition de la forêt, la taille des arbres, le type de sol et le terrain (Juzwik et al. 2011; Juzwik et al. 2015). Tous ces facteurs influent sur le taux de propagation à l'intérieur d'un foyer d'infection; ce taux varie donc grandement d'un endroit à l'autre.

Les greffages naturels des racines se produit le plus souvent entre Quercus appartenant à la même espèce. On a observé que le taux de propagation était plus faible dans les forêts composées de plusieurs espèces que dans les peuplements purs renfermant une seule espèce de chêne (Wilson 2005). La probabilité de greffes racinaires dépend aussi de la distance séparant les arbres sains des arbres malades. Les sols sableux favorisent les greffes des racines, contrairement aux sols rocheux et aux pentes abruptes, qui auraient une incidence négative sur ce phénomène (Juzwik et al. 2011). Au Minnesota, une étude a révélé que la propagation du champignon par les greffes de racines se produisait essentiellement à moins de 9,1 m des arbres infectés, mais pouvait se produire jusqu'à 15,2 m, selon les facteurs environnementaux en cause (Juzwik et al. 2015). De façon générale, la propagation de la maladie par les greffes de racines se produit sur de courtes distances. Ainsi, au Michigan et au Minnesota, deux États voisins du Canada, la vitesse de propagation de la maladie par les greffes de racines, mesurée dans une région donnée, a été de 1,9 à 12 m par année (Juzwik 2007). Certaines conditions du sol, comme celles qu'on observe sous les routes, peuvent notablement diminuer le risque de greffes racinaires et de propagation de la maladie. On considère que les racines des chênes ne se développent pas sous les routes pavées ou les routes de gravier compacté (Bruhn and Heyd 1992).

8.1.2 Insectes

La propagation de la maladie par voie aérienne est généralement associée à l'établissement de nouveaux foyers d'infection dans des peuplements forestiers situés non loin ou à distance (Juzwik 2000). La dispersion par voie aérienne du B. fagacearum se fait par dissémination des spores provenant des coussinets mycéliens. La formation de coussinets est une caractéristique de cet agent pathogène. Lorsque des chênes rouges infectés meurent, des structures sporifères, issues du mycélium qui se développe à partir du xylème infecté, sont produites sur le tronc et sur les grosses branches. Les coussinets mycéliens peuvent finir par former une plaque de pression qui exerce une pression suffisante pour fissurer l'écorce. L'odeur fruitée produite par les coussinets mycéliens peut être perçue à plusieurs mètres des arbres infectés et attirer différentes espèces d'insectes (Juzwik et al. 2011). Lorsque des insectes se posent sur les coussinets mycéliens, des conidies et des ascospores se fixent sur leur corps. Des études ont montré que certaines espèces d'insectes pouvaient être des vecteurs du B. fagacearum (Juzwik et al. 2011).

Des coussinets mycéliens ont été observés chez des espèces du groupe des chênes rouges. De tels coussinets ont rarement été observés chez des espèces du groupe des chênes blancs, qui ne sont pas considérées comme une source importante d'inoculum favorisant la propagation de la maladie à de nouvelles régions (Wilson 2005). Quelques observations de coussinets mycéliens chez des espèces du groupe des chênes blancs ont été faites dans le cadre d'études d'inoculation artificielle, qui ne sont pas représentatives des conditions en milieu naturel (Engelhard 1955; Nair and Kuntz 1963). À notre connaissance, il n'existe qu'une seule mention de la présence de coussinets mycéliens et de plaque de pression chez un Q. alba en milieu naturel (Cones 1967).

La formation de coussinets mycéliens, leur longévité et leur abondance dépendent des conditions du milieu (humidité et température). Les coussinets mycéliens se forment habituellement moins d'un an après la mort de l'arbre et s'observent surtout chez les arbres de plus de 15 cm de diamètre à hauteur de poitrine (O'Brien et al. 2011). Ils sont produits au printemps et à l'automne, lorsque les conditions du milieu sont propices à leur formation (Juzwik et al. 2015; Koch et al. 2010). Des coussinets mycéliens ont été observés sur des branches de petit diamètre (2 à 4 cm) mais y sont généralement moins fréquents, ce qui pourrait être dû à l'assèchement plus rapide de l'aubier de ces branches comparativement à celui des branches plus grosses (Gibbs et French, 1980). La production des coussinets dépend également du moment où surviennent l'infection et la mort de l'arbre (Chalkley 2016). Les coussinets produisent des spores pendant deux à trois semaines; durant cette période, les spores servent d'inoculum et assurent la propagation du champignon vers des hôtes sains.

Selon plusieurs études menées sur le B. fagacearum, deux familles d'insectes sont considérées comme les principaux vecteurs responsables de la dissémination des spores de cet agent pathogène : les nitidules (Nitidulidés) et les scolytes du chêne (Scolytidés). Il est important de noter que même si ces insectes sont les principaux vecteurs de la maladie, ils sont tout de même considérés comme des vecteurs inefficaces (Wilson 2005). Des données probantes suggèrent que les principaux genres d'insectes responsables de la dispersion du champignon sont les Carpophilus et les Colopterus (Juzwik et al. 2011). Le Colopterus truncatus joue un rôle de premier plan dans la dispersion de l'agent pathogène à l'échelle de son aire de répartition (Hayslett et al., 2008). D'autres nitidules agissant comme vecteurs semblent spécifiques à certaines régions. Le Carpophilus sayi est considéré comme un important vecteur dans le Haut-Midwest, tandis que le Colopterus semitectus et le Colopterus niger sont identifiés comme vecteurs au Missouri(Hayslett et al. 2008; Juzwik et al. 2004). Le Colopterus truncatus a été signalé dans toutes les provinces canadiennes à l'exception de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador (Bousquet et al. 2013). Le Carpophilus sayi a pour sa part été signalé en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse (Bousquet et al. 2013). Des espèces d'Epuraea et de Glischrochilus ont également été signalées comme vecteurs (Cease and Juzwik 2001; Hayslett et al. 2008).

Les nitidules sont attirés par l'odeur fruitée des coussinets mycéliens et par les substances chimiques volatiles émises par les arbres blessés. Les nitidules qui s'alimentent ou qui pondent des œufs sur les coussinets mycéliens des arbres infectés peuvent ensuite transporter des spores de champignon vers les lésions récentes d'arbres sains et ainsi établir de nouveaux foyers d'infection (Juzwik et al. 2004). Les lésions doivent généralement avoir moins de 72 heures pour que la maladie puisse être transmise (Juzwik et al. 2011). Les nitidules sont particulièrement actifs au printemps et au début de l'été (d'avril à la mi-juillet au Minnesota) (Juzwik et al. 2015). Le moment de la formation et de la dégénérescence du coussinet mycélien, la présence de lésions et le moment où survient l'émergence du vecteur sont des facteurs qui influent sur l'efficacité de la transmission de la maladie (Gibbs and French 1980).

Des études ont montré que les scolytes du chêne Pseudopityophthorus minutissimus et P. pruinosus pouvaient aussi contribuer à propager la maladie, mais dans une moindre mesure que les nitidules (Ambourn et al. 2006; Juzwik et al. 2015). Le mécanisme de transmission du champignon par les scolytes du chêne n'est pas bien compris. On croit que la contamination pourrait avoir lieu lorsque les larves creusent des galeries dans les tissus infectés, avant l'émergence des adultes. Au cours de leur maturation et leur activité reproductive, les scolytes causent des lésions qui permettent au champignon d'infecter de nouveaux arbres (Juzwik et al. 2011). Le taux de survie plus faible du B. fagacearum dans les petites branches où les scolytes du chêne se reproduisent généralement pourrait expliquer l'importance moindre de ces vecteurs dans la transmission de la maladie (Webber 2015). Au Canada, le P. minutissimus a été signalé en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, mais le P. pruinosus n'a pas été détecté.

8.1.3 Autres mécanismes de dispersion

Certains chercheurs croient que des facteurs inconnus interviennent dans la propagation du flétrissement du chêne, mais le rôle de ces facteurs n'est pas clair (Wilson 2005). Des phénomènes météorologiques comme les tempêtes pourraient augmenter la fréquence de la maladie et favoriser la dispersion du champignon. Ainsi, au Minnesota, de nombreux arbres se trouvant dans une zone non infestée avaient été endommagés par une grosse tempête en juillet 2011 avant qu'on détecte dans cette zone, en 2012, plusieurs arbres infectés par le flétrissement du chêne. Comme les vecteurs n'agissent habituellement que sur de courtes distances, on croit que l'agent pathogène était peut-être déjà présent en faible concentration dans la zone et qu'il a bénéficié des nombreuses lésions causées par les tempêtes (Michigan Department of Natural Resources 2012). Par ailleurs, on peut supposer que des vecteurs ou des spores contaminés pourraient être transportés vers d'autres zones par de fortes tempêtes. De plus, certains oiseaux migrateurs, en particulier les pics buveurs de sève qui se nourrissent dans les tissus de l'écorce interne et du cambium, pourraient disperser le B. fagacearum sur de grandes distances (Juzwik et al. 2008). En conditions artificielles, on a vu des écureuils se nourrir de coussinet mycélien et transporter le champignon, mais il y a peu de raisons de croire que cela se produit en conditions naturelles (Gibbs and French 1980; Juzwik et al. 2011).

8.2 Propagation résultant d'activités humaines

8.2.1 Billes, bois de chauffage et autres produits végétaux

Le transport de bois de chauffage et de billes peut entraîner la dispersion du B. fagacearum sur de grandes distances. Les billes et le bois de chauffage provenant d'arbres infectés peuvent présenter des coussinets mycéliens permettant l'introduction de l'agent pathogène dans de nouvelles régions par l'intermédiaire d'insectes vecteurs. Le transport de bois de chauffage provenant de zones infestées (chalet, emplacement de camping, etc.) présente un risque important à cet égard (Michigan Department of Natural Resources 2015). Certaines données probantes suggèrent que l'introduction de l'agent pathogène dans l'État de New York (2008) et au Texas et sa propagation au Michigan pourraient avoir été causées par le déplacement de bois de chauffage infecté (Jensen-Tracy et al. 2009; Juzwik 2007; Juzwik et al. 2011; Juzwik et al. 2008). De même, le transport de billes infectées comportant des coussinets mycéliens pourrait constituer une voie d'entrée du B. fagacearum vers de nouveaux continents (CABI and European Mediterranean Plant Protection Organisation 1997; Chalkley 2016). Des scolytes du chêne pourraient être présents dans l'écorce de billes et constituer une voie d'entrée vers de nouvelles régions (CABI and European Mediterranean Plant Protection Organisation 1997).

Rien n'indique que la maladie puisse être transmise par les glands (Juzwik et al. 2011). Les plantes de pépinières pourraient être infectées par l'agent pathogène, mais on manque de données probantes permettant de croire qu'elles pourraient servir de voie d'entrée pour la dispersion du pathogène (Juzwik et al. 2011; Roberts 2016a). Aucun cas d'infection naturelle par l'agent responsable du flétrissement du chêne n'a été signalé chez des chênes à racines nues ou des chênes en pot (Juzwik et al. 2008). Des cas de flétrissement du chêne ont fréquemment été signalés chez des arbres forestiers, mais pas chez des plantes de pépinière (CABI and European Mediterranean Plant Protection Organisation 1997). Dans l'hypothèse où des plantes de pépinière, surtout celles appartenant au groupe des chênes rouges, seraient infectées au printemps (mai à juillet) par des insectes vecteurs, elles présenteraient probablement des symptômes graves, déclineraient rapidement et ne pourraient être vendues ou exportées le printemps suivant.

8.2.2 Activité humaine

Selon le département des Ressources naturelles du Michigan Department of Natural Resources (2015), la plupart des nouvelles éclosions de flétrissement du chêne en milieu urbain peuvent être attribuées aux dommages causés par l'élagage, les travaux de construction et les autres activités pouvant avoir endommagé les arbres au printemps. Dans les forêts, les activités susceptibles endommager les arbres au printemps, comme la récolte d'arbres, l'éclaircissage et l'aménagement de routes, peuvent favoriser la dispersion de l'agent pathogène vers de nouvelles zones (Juzwik 2007).

9. Outils réglementaires

La législation fédérale ou provinciale peut être utilisée pour réglementer le mouvement de tous les produits de Quercus spp. (Oak) pour contrôler l'entrée et la propagation Du flétrissement du chêne. La Loi sur les espèces envahissantes est un texte de loi unique en Ontario qui permet de prendre des mesures indépendamment de la propriété (c.-à-d. Privée, de la Couronne ou publique) des terres où se trouve une espèce envahissante surveillée (Gouvernement de l'Ontario 2015). Ce type de législation peut s'avérer utile pour la gestion du flétrissement du chêne et devrait être envisagé. L'agent pathogène responsable du flétrissement du chêne est un organisme nuisible réglementé par l'ACIA en vertu de la Loi sur la protection des végétaux et de ses règlements connexes. Les instruments réglementaires et les documents mentionnés ci-dessous sont quelques-uns des outils pouvant être utilisés pour contrôler le flétrissement du chêne.

9.1 Exigences régissant l'importation et le déplacement en territoire canadien

La directive D-99-03 de l'ACIA, Mesures phytosanitaires destinées à prévenir l'introduction de l'agent du flétrissement du chêne (Ceratocystis fagacearum (Bretz) Hunt) en provenance du territoire continental des États-Unis, détermine les zones des États-Unis où l'agent du flétrissement du chêne est considéré comme établi et énonce les exigences régissant l'importation d'arbres hôtes, y compris de matériel de multiplication ou autre.

La directive D-01-12 de l'ACIA, Exigences phytosanitaires régissant l'importation et le transport en territoire canadien de bois de chauffage, énonce les exigences phytosanitaires régissant l'importation de bois de chauffage. Ces exigences visent à éviter l'introduction au Canada d'organismes justiciables de quarantaine en provenance de toutes les autres régions du monde.

Pour obtenir de l'information sur les produits réglementés, on peut consulter le site Web du Système automatisé de référence à l'importation (SARI).

9.2 Déclaration et notification d'un organisme nuisible réglementé

En vertu de l'article 5 de la loi fédérale sur la protection des végétaux, lorsqu'une personne se rend compte de l'existence d'un phytoravageur dans une zone où il n'a jamais été répertorié, elle doit en informer immédiatement l'ACIA et lui fournir un spécimen si possible.

En vertu de la Convention internationale pour la protection des végétaux (1997), le Canada est tenu de signaler la présence, l'apparition et la propagation d'organismes de quarantaine (Convention internationale pour la protection des végétaux de 2002). L'ACIA a la responsabilité de mener des enquêtes sur les organismes nuisibles et de vérifier tous les signalements d'organismes réglementés. Les rapports d'organismes nuisibles contenant des informations sur l'identité de l'organisme nuisible, son emplacement, son statut et la nature du danger immédiat ou potentiel, y compris les modifications de son statut, doivent être communiqués à d'autres pays, en particulier aux États-Unis et aux autres partenaires commerciaux.

9.3 Identification d'une zone réglementée

Une zone réglementée peut être établie pour contrôler l'entrée et la propagation d'un organisme nuisible réglementé en vertu de la loi fédérale sur la protection des végétaux. Initialement, une zone réglementée serait définie par la publication d'un avis d'interdiction de déplacement. En fonction de la dissémination et d'autres considérations, un arrêté ministériel en vertu du paragraphe 15 (3) sous l'autorité de la Loi sur la protection des végétaux peut être émis, ou l'organisme nuisible peut être ajouté à l'annexe II (2) du Règlement sur la protection des végétaux. Une directive peut être publiée avec une carte ou un plan conformément à l'article 16 du Règlement sur la protection des végétaux. Une fois l'organisme nuisible ajouté à l'annexe II (2), l'arrêté ministériel est abrogé.

9.4 Avis d'interdiction de déplacement

Un avis d'interdiction de déplacement peut être émis par un inspecteur, aux termes de l'article 22 du Règlement sur la protection des végétaux, à l'intention de personnes ayant la garde ou le contrôle de matériel réglementé ou à l'intention de propriétés; ces avis interdisent ou restreignent la circulation des articles réglementés provenant d'une propriété. Ils peuvent viser une propriété ou un lieu en particulier et sont émis lorsqu'on sait qu'un organisme nuisible justiciable de quarantaine est présent ou qu'on a des raisons de croire qu'il pourrait être présent (par exemple, dans une propriété adjacente à une propriété où des arbres ont été infectés dans la zone limitrophe, en l'absence de limite physique ou de route) et qu'il est nécessaire de prévenir sa propagation. Les avis ne comportent pas de date d'expiration et sont valides jusqu'à ce qu'ils soient révoqués par écrit par un inspecteur.

9.5 Certificat de circulation

Un certificat de circulation signé par un inspecteur peut être émis en vertu de la Loi sur la protection des végétaux, L.C. 1990, ch. 22, afin d'autoriser le déplacement d'articles réglementés au Canada. Seul un inspecteur peut autoriser, par écrit, la circulation d'un organisme nuisible, de tout article réglementé ou de tout véhicule qui transporte ou a transporté un organisme nuisible ou un article réglementé, ou le déplacement, à l'extérieur d'une zone réglementée, de tout article réglementé qui provient de cette zone. Il est interdit de transporter un organisme nuisible ou un article réglementé à travers une zone réglementée, à moins que ceux-ci se trouvent dans un contenant scellé ou fermé de manière à en empêcher l'accès ou à éviter que l'organisme nuisible puisse sortir ou que l'article réglementé puisse être retiré du contenant, et à condition qu'aucun arrêt ne soit effectué dans la zone réglementée. Le déplacement doit être autorisé par écrit par un inspecteur, aux termes d'un certificat de circulation.

9.6 Application de la loi et des règlements

Toute personne qui ne respecte pas les restrictions imposées par les outils réglementaires mentionnés précédemment, les arrêtés ministériels ou la Loi sur la protection des végétaux et les règlements connexes s'expose à une amende ou à des poursuites en vertu de la Loi sur la protection des végétaux et des règlements connexes ou de la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière d'agriculture et d'agroalimentaire.

10. Cadre d'intervention

10.1 Communications

Une stratégie de communication sera élaborée pour appuyer le cadre d'intervention contre le flétrissement du chêne. La coopération du public en matière de détection, de signalement du flétrissement du chêne et d'observation des restrictions de mouvement afin de contrôler sa propagation est primordiale pour aider à contrôler la propagation de la maladie. Les objectifs de communication seront de sensibiliser et d'éduquer le public au sujet du flétrissement du chêne avant et après la détection au Canada. Avant la détection, les objectifs seront de sensibiliser et d'éduquer le public à la maladie, de le sensibiliser aux dangers liés au déplacement du bois de chauffage et à ceux liés aux blessures des arbres pendant les périodes de risque élevé et de l'informer que des inspecteurs de l'ACIA mèneront des enquêtes. Après la détection, l'objectif sera d'éduquer et d'informer le public sur les restrictions de mouvement et d'encourager le signalement de toute découverte suspectée du flétrissement du chêne à l'ACIA.

L'approche de communication incorporera une combinaison de moyens de communication, y compris les médias numériques; collaborer avec d'autres niveaux de gouvernement fédéral, provinciaux et municipaux à des publications conjointes; et un engagement avec les intervenants de l'industrie afin d'identifier les priorités.

Les produits de communication comprendront des communiqués de presse, des lignes médiatiques, des bulletins de l'industrie, des cartes et du contenu numérique pour sensibiliser le public.

La stratégie sera régulièrement revue et mise à jour au besoin.

10.2 Détection et surveillance

10.2.1 Méthodes de détection

La détection précoce du flétrissement du chêne est essentielle pour qu'on puisse intervenir rapidement et lutter contre cette maladie au Canada. En vue de soutenir la détection précoce de la maladie dans les régions où sa présence n'a pas été signalée, on a établi des priorités en matière d'enquête, qui sont fondées sur l'analyse des ressources en chênes ainsi que des facteurs de risque pouvant favoriser l'éclosion de la maladie. Des enquêtes par dépistage visuel sont réalisées conformément au protocole d'enquête sur le flétrissement du chêne utilisé par l'ACIA, disponible sur la page du flétrissement du chêne au site Forest Invasives (page web en anglais seulement mais le protocole est disponible en français) ou sur demande.

10.2.2 Identification

Les symptômes du flétrissement du chêne peuvent varier d'une espèce de chêne à l'autre et être confondus avec des symptômes de dépérissement causés par d'autres facteurs. On peut signaler les cas suspects à cfia.surveillance-surveillance.acia@inspection.gc.ca ou au bureau local de l'ACIA. Le Laboratoire de phytopathologie de l'ACIA doit confirmer de manière officielle les éclosions présumées de flétrissement du chêne aux fins de réglementation. Les branches provenant d'arbres présumés malades sont triées au Laboratoire de phytopathologie de l'ACIA, où elles sont examinées pour voir si elles renferment des tissus symptomatiques. Lorsque c'est le cas, les tissus sont coupés longitudinalement, broyés dans de l'azote liquide et envoyés aux fins de l'extraction de l'ADN et de la PCR quantitative, en plus d'être mis en culture pour le dépistage du champignon responsable du flétrissement du chêne.

10.2.3 Délimitation et surveillance

Une fois la présence du flétrissement du chêne confirmée dans un secteur, on évalue l'ampleur de l'infestation en procédant à une inspection visuelle exhaustive autour de l'arbre ou des arbres infectés, conformément aux méthodes de délimitation énoncées à la section 6.2 du protocole d'enquête sur le flétrissement du chêne utilisé par l'ACIA. Lorsque des mesures de lutte sont mises en œuvre dans un site infesté, il faut assurer une surveillance du site au cours des années subséquentes pour détecter toute résurgence de la maladie. Si des mesures de contrôle actives sont appliquées, il faudrait cinq ans de données d'enquête négatives pour déclarer l'éradication.

10.3 Moyens de lutte

Il existe plusieurs moyens de lutte pouvant limiter la propagation du B. fagacearum. L'efficacité de ces mesures dépend de certains facteurs clés, comme les conditions environnementales, la diversité du peuplement et le moment où la détection a lieu. Lorsqu'un foyer d'infection est détecté, il faut procéder à une analyse au cas par cas. Les mesures de gestion devraient permettre de prévenir la propagation du champignon par les greffes de racines et de restreindre la production de coussinet mycélien sur les arbres récemment tués (Wysong et Sharon, 1986). Les mesures envisagées devraient notamment porter sur le contrôle réglementaire, la délimitation de la zone infestée, la perturbation des liens racinaires, l'assainissement et la surveillance des sites. Dans certains cas, un traitement chimique peut être utilisé comme mesure de gestion complémentaire. De bonnes pratiques de gestion semblent avoir limité la propagation du champignon à certains endroits. Ainsi, au Michigan, une surveillance accrue ainsi que la gestion des foyers d'infection ont permis d'éliminer la maladie, à quelques exceptions près (Michigan Department of Natural Resources 2015). Les mesures prises ont également entraîné une réduction de la taille des épicentres.

10.3.1 Rupture des racines

En brisant les liens racinaires qui existent entre les chênes, on peut réduire de façon notable la propagation du flétrissement du chêne par les greffes de racines. Pour briser les liens racinaires entre les arbres qui se trouvent à l'intérieur et à l'extérieur d'une zone infestée, on creuse habituellement une tranchée.

Voici la marche à suivre avant de creuser une tranchée :

Tableau 3 : Distance recommandée entre un arbre infecté et un arbre sain, établie en fonction du diamètre des arbres à hauteur de poitrine (dhp Note de tableau 4), permettant de déterminer l'emplacement de la ligne de tranchée Note de tableau 5
dhp
total Note de tableau 6
(cm)
Distance minimale dhp
total
(cm)
Distance minimale dhp
total
(cm)
Distance minimale
Sable
(m)
Loam
(m)
Sable
(m)
Loam
(m)
Sable
(m)
Loam
(m)
5,1 1,6 1,2 45,7 14,0 11,2 86,4 26,5 21,1
10,2 3,1 2,5 50,8 15,6 12,4 91,4 28,0 22,3
15,2 4,7 3,7 55,9 17,1 13,6 96,5 29,6 23,5
20,3 6,2 5,0 61,0 18,7 14,9 101,6 31,1 24,8
25,4 7,8 6,2 66,0 20,2 16,1 106,7 32,7 26,0
30,5 9,3 7,4 71,1 21,8 17,3 111,8 34,2 27,2
35,6 10,9 8,7 76,2 23,3 18,6 116,8 35,8 28,5
40,6 12,4 9,9 81,3 24,9 19,8 121,9 37,3 29,7

Figure 1 : Exemple de lignes de tranchée autour d'une zone infestée. Selon le Tableau 3, l'arbre A devrait être à 13,6 m (34 pied) d'un arbre infecté dans un sol loameux et 17,1 m (42.7 pied) dans un sol sableux afin de conclure que l'arbre n'est pas infecté (niveau de confiance de 95%). Puisque l'arbre A est plus éloigné que les recommandations recommandées pour le sable limoneux, une barrière peut être placée entre l'arbre en bonne santé et l'arbre malade. Sur un sol sableux, l'arbre A est inférieur à la distance de sécurité recommandée. Vous pouvez donc en conclure avec une certitude de 95% que l'arbre a été infecté et qu'une barrière doit être placée à l'extérieur.

Exemple de lignes de tranchée autour d'une zone infestée. Description ci-dessous.
Source: Carlson et al. (2010)

Description de la figure 1

En milieu urbain, la présence de nombreux obstacles peut rendre difficile le creusage de tranchées. Certains de ces obstacles peuvent limiter efficacement la propagation de la maladie. Par exemple, on considère que les routes constituent un obstacle important pour la croissance des racines de chêne, les greffes de racines et, par conséquent, la propagation souterraine de la maladie (Bruhn and Heyd 1992). Le tracé de la tranchée devrait tenir compte de la présence de routes et d'autres obstacles qui pourraient limiter la croissance des racines.

Une fois l'emplacement de la tranchée établi, on peut utiliser divers engins pour creuser la tranchée : charrue vibratoire, excavatrice de tranchées, lames défonceuses, scie circulaire de garde, rétrocaveuse, etc. (Koch et al. 2010). La profondeur de la tranchée varie en fonction des conditions du sol, mais une tranchée de 1,2 à 2 m de profondeur suffit habituellement à briser les liens racinaires (Cook 2012; Haugen et al. 2007; Juzwik et al. 2011). Dans ce genre d'opération, il faut procéder avec un soin particulier afin de ne pas endommager les arbres sains se trouvant à proximité, ce qui pourrait favoriser la propagation de la maladie.

Si tous les chênes qui se trouvent à l'intérieur de la ligne de tranchée sont morts ou sont en train de mourir, la tranchée peut être remblayée immédiatement, car les racines ne fusionneront pas de nouveau (Wysong and Sharon 1986). Cependant, il est possible que des racines fusionnent de nouveau si plusieurs chênes en santé se trouvent à l'intérieur de la ligne de tranchée. On peut insérer des barrières à l'intérieur des tranchées pour réduire encore davantage le risque que des racines fusionnent de nouveau (Wilson and Lester 2002; Wilson 2005). L'utilisation de barrières perméables à l'eau (par exemple, Biobarrier de Typar) est recommandée. En raison de son coût, l'installation de telles barrières est rarement retenue comme mesure de gestion (Juzwik et al. 2011).

On peut également recourir à l'arrachage des racines, plutôt qu'à la rupture des racines, lorsque la zone infestée est petite ou qu'aucun engin n'est disponible ou ne peut être utilisé pour creuser une tranchée en raison de la topographie ou des conditions du sol. Une excavatrice est alors utilisée pour arracher et retourner les souches et leur masse racinaire de façon à briser les liens racinaires. Cette méthode présenterait un taux d'efficacité de plus de 90 % pour arrêter la propagation de l'agent pathogène (Haugen et al. 2007).

10.3.2 Enlèvement d'arbres

La stratégie de lutte contre le flétrissement du chêne doit comprendre des mesures visant à limiter la production de coussinets mycéliens sur les chênes rouges infectés. Il est important de noter que pour éviter la propagation de la maladie aux arbres situés à proximité, les arbres vivants affectés par le flétrissement du chêne doivent être enlevés uniquement après la rupture des liens racinaires. Les chênes rouges infectés qui sont morts durant l'été doivent être enlevés avant le printemps suivant (avant le mois de mai) pour prévenir la formation de nouveaux coussinets mycéliens (Wilson 2005). Une fois les arbres abattus, ils doivent faire l'objet de mesures sanitaires aussi rapidement que possible. L'application de telles mesures est recommandée pour tous les débris de 7,6 cm de diamètre ou plus (Bruhn 1995). De nombreuses options d'élimination et de traitement sont jugées efficaces pour limiter la production de coussinets mycéliens :

Tout autre procédé permettant d'assécher le bois avant la formation de coussinets mycéliens serait acceptable (Juzwik et al., 2011). Le champignon ne peut survivre dans le bois lorsque le taux d'humidité de celui-ci est inférieur à 20 % (Wysong and Sharon 1986). L'annélation et l'écorçage de la partie inférieure du tronc ne constituent pas un moyen efficace pour empêcher la formation de coussinets mycéliens (Juzwik et al. 2011).

Les arbres asymptomatiques qui se trouvent dans une zone infestée doivent être abattus; ils ne requièrent toutefois aucun traitement. Par ailleurs, les chênes morts depuis plus d'un an ne nécessitent pas de mesures sanitaires particulières, car ils ne produisent plus de coussinets mycéliens (Bruhn 1995). Enfin, comme les arbres du groupe des chênes blancs produisent très rarement des coussinets mycéliens, ces arbres ne requièrent pas non plus de méthodes d'élimination ou de traitements particuliers (Cook 2012).

Si des arbres infectés ou morts sont abattus en dehors de la période où les principaux vecteurs sont le plus susceptibles de propager l'agent pathogène (c.-à-d. d'août à mars), il est possible qu'aucune mesure phytosanitaire particulière ne doive être prise pour transporter le bois à un autre endroit en vue de son élimination ou de son traitement, car le risque de propagation du flétrissement du chêne serait alors minime. Il faudrait toutefois que les mesures sanitaires soient prises avant le printemps suivant.

10.3.3 Traitement chimique

À compter des années 1950, de nombreux composés chimiques ont été mis à l'essai aux États-Unis pour la lutte contre le flétrissement du chêne, et leur efficacité s'est avérée limitée. Les produits de type triazole (par exemple, le propiconazole) sont ceux qui ont été le plus étudiés, et il semble que ce soit ceux qui sont le plus fréquemment utilisés aux États-Unis (Wilson 2005).

En tant que fongistatique, le propiconazole inhibe le développement du B. fagacearum sans le tuer (Wilson et Forse, 1997). Il a été établi que l'injection systémique de propiconazole dans le système vasculaire des arbres pouvait réduire les effets du flétrissement du chêne. Le traitement au propiconazole est surtout réservé aux arbres de grande valeur situés en bordure des foyers d'infection en expansion, car ce moyen de lutte est considéré comme coûteux (Wilson 2005). L'efficacité du traitement dépend de nombreux facteurs, dont le taux de progression de la maladie, les espèces de chênes en présence, la taille des arbres ainsi que la méthode et le calendrier d'application (Koch et al. 2010). Ce traitement fongicide est principalement utilisé à titre préventif, mais aussi comme traitement thérapeutique dans certains cas. Le propiconazole ne prévient pas l'infection chez les chênes rouges et les chênes verts du sud, mais certaines données indiquent qu'il pourrait prévenir l'infection chez des espèces du groupe des chênes blancs (Koch et al. 2010). Ce traitement est jugé efficace pour ralentir l'apparition des symptômes et réduire le taux de mortalité chez tous les chênes, plus particulièrement chez les espèces du groupe des chênes blancs (Koch et al. 2010). De façon générale, il a été établi que le traitement au propiconazole empêchait la production de coussinets mycéliens chez les chênes tués par le flétrissement du chêne (Koch et al. 2010).

Le champignon qui cause le flétrissement du chêne peut survivre pendant au moins trois à quatre ans dans le système racinaire des arbres (Blaedow et al. 2010; Gibbs and French 1980). Comme la concentration de propiconazole diminue avec le temps, il est recommandé d'appliquer un nouveau traitement tous les deux ans pour continuer de réprimer la maladie (Blaedow et al. 2010). On ignore si l'application de nouveaux traitements pourrait éventuellement permettre d'éradiquer la maladie. Il faudrait donc considérer que l'infection est latente chez les arbres traités en bordure des foyers d'infection, et que ces arbres sont potentiellement infectés.

Des études ont montré que le propiconazole, lorsqu'il est injecté dans le système vasculaire, est facilement transporté vers les parties aériennes mais qu'il se déplace peu vers le bas dans le système racinaire. La présence du fongicide dans la portion supérieure de l'arbre peut réduire considérablement la progression de la maladie dans ses parties aériennes ainsi que l'apparition de symptômes, sans empêcher la transmission de l'infection par les greffes de racines (Blaedow et al. 2010). Pour ces raisons, le traitement n'est pas de nature curative, et il n'empêche pas la dispersion du champignon par l'intermédiaire du système racinaire (Blaedow et al. 2010). En conséquence, le traitement au propiconazole ne peut remplacer efficacement la rupture des liens racinaires et devrait être considéré comme un moyen de répression de la maladie plutôt que comme un moyen de prévenir ou d'éradiquer la maladie (Juzwik et al. 2011; Wilson and Lester 2002; Wilson 2005).

Le produit Alamo (propiconazole) est utilisé contre le flétrissement du chêne aux États-Unis. D'après les discussions préliminaires tenues avec l'entreprise Syngenta, celle-ci n'appuiera sans doute pas l'utilisation du produit au Canada. Aucun fongicide n'est actuellement homologué au Canada contre le flétrissement du chêne.

10.4 Stratégie de gestion

10.4.1 Analyse de l'éclosion

À la suite d'une détection du flétrissement du chêne au Canada, une analyse de l'éclosion sera effectuée.

Les principaux facteurs à prendre en considération sont les suivants :

D'après les résultats de l'analyse de l'éclosion, une stratégie de lutte active ou passive peut être mise en œuvre en cas de détection de la maladie.

10.4.2 Lutte active

La lutte active devrait être l'option privilégiée lorsque l'analyse de l'éclosion montre qu'il est possible de confiner et de limiter la propagation naturelle du flétrissement du chêne compte tenu du faible nombre d'arbres infectés se trouvant dans une zone donnée.

Deux méthodes de lutte active peuvent être utilisées contre le flétrissement du chêne :

  1. La perturbation des liens racinaires (creusage d'une tranchée ou rupture des racines)
  2. L'enlèvement et l'élimination d'arbres

10.4.3 Lutte passive

La lutte passive devrait être l'option privilégiée lorsque l'analyse de l'éclosion montre que l'infestation est trop importante pour qu'on puisse limiter efficacement la propagation naturelle du flétrissement du chêne.

Des moyens de lutte passive sont utilisés pour ralentir la propagation de la maladie résultant d'activités humaines et pour protéger les zones qui ne sont pas infestées au moyen de restrictions visant le déplacement d'articles réglementés.

Dans le cadre d'une stratégie de lutte passive, on délimite une zone réglementée autour des occurrences de flétrissement du chêne. Le déplacement d'articles réglementés (bois de chauffage, billes, branches et écorce) hors de cette zone est interdit.

La zone réglementée dépendra de l'ampleur de l'infestation au Canada.

Les limites des zones réglementées doivent être communiquées efficacement aux générateurs de risques et au public, de façon à favoriser le respect des règlements établis.

10.4.4 Choix de la stratégie de gestion optimale

Compte tenu de l'information mentionnée à la section 10.4.1 et de l'avis du Comité consultatif technique sur le flétrissement du chêne, les ressources financières et humaines disponibles chez toutes les parties intéressées seront considérées, évaluant la capacité opérationnelle et les opportunités de collaboration pour soutenir et exécuter la stratégie de gestion préférée. Sur la base de ces données, les moyens de lutte optimaux retenus pour la mise en œuvre pourront être recommandés aux cadres supérieurs responsables.

La stratégie doit être revue chaque année et être modifiée en fonction des meilleures données disponibles.

11.Recherche

Les recherches viseront à combler les lacunes dans les connaissances pour la protection des ressources en chênes au Canada. Des projets de recherche peuvent être mis sur pied pour améliorer les méthodes d'enquête et de surveillance, les techniques de diagnostic, les moyens de lutte ou les stratégies de gestion.

Pour favoriser la collaboration et la concertation, l'information sur les projets de recherche actuels ou futurs peut être communiquée au président du Comité consultatif technique sur le flétrissement du chêne afin que cette information soit incluse dans le tableau ci-dessous. Le tableau sera mis à jour chaque année en fonction des travaux effectués et des projets en cours.

Les projets de recherche
Nom du projet Responsable(s) Résultats attendus
Détection du flétrissement du chêne à l'aide de la métagénomique Guillaume Bilodeau
  • Déterminer, au moyen d'échantillons de billes de chêne importées, si des traces du B. fagacearum sont présentes ou sont introduites au Canada.
  • Acquérir des connaissances sur la présence de spores et d'insectes vecteurs transportant des spores de B. fagacearum dans les billes de chêne provenant des États-Unis qui sont importées au Canada.
  • Établir des pipelines bioinformatiques SHD pour la détection du B. fagacearum et la caractérisation de la diversité des insectes.
  • Déterminer si des traces de B. fagacearum sont présentes dans des échantillons provenant de parcs à bois de scieries canadiennes qui traitent des billes de chêne importées des États-Unis.
  • Acquérir des connaissances sur la présence du B. fagacearum et la diversité des insectes, notamment des vecteurs du B. fagacearum, dans les parcs à bois de scieries canadiennes qui traitent des billes de chêne importées des États-Unis.
  • Déterminer si des traces du B. fagacearum sont déjà présentes dans des échantillons du sud du Québec et de l'Ontario, là où des billes de chêne sont importées des États-Unis depuis des décennies.
  • Acquérir des connaissances sur la présence réelle du B. fagacearum dans le sud du Québec et le sud de l'Ontario, à proximité d'États américains affectés par le flétrissement du chêne, là où la plus grande partie des billes de chênes provenant des États-Unis sont importées depuis des décennies.
  • Déterminer si des traces du B. fagacearum sont présentes au Canada ou sont introduites dans des produits importés.
  • Élaborer de nouveaux outils pour cet organisme et de nouvelles activités de soutien pour les phytopathogènes réglementés.
Comportement de vol, modèles de degrés-jours et identification des nitidules pouvant agir comme vecteurs du flétrissement du chêne dans l'aire de répartition septentrionale des chênes au Canada Sharon Reed (Ph. D., MRNFO), Jon Sweeney (Ph. D., SCF)

Aire de répartition septentrionale :

  • Identification des espèces de nitidules qui sont attirées par les chênes rouges et les chênes à gros fruits présentant des lésions récentes
  • Données sur le début, la fin et le point culminant des périodes de vol de chaque espèce de nitidule
  • Confirmation des modèles de degrés-jours déjà établis
  • Élaboration de nouveaux modèles de degrés-jours pour d'autres espèces
Comportement de vol, modèles de degrés-jours et identification des nitidules pouvant agir comme vecteurs du flétrissement du chêne dans le sud de l'Ontario Sharon Reed (Ph. D., MRNFO), Jennifer Llewellyn (MAAARO) Sud de l'Ontario : Identification des espèces de nitidules qui sont attirées par les chênes rouges et les chênes à gros fruits présentant des lésions récentes; données sur le début, la fin et le point culminant des périodes de vol de chaque espèce de nitidule; confirmation des modèles de degrés-jours déjà établis; élaboration de nouveaux modèles de degrés-jours pour d'autres espèces.

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