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Gremmeniella abietina (Chancre scléroderrien) - Fiche de renseignements

Contexte

Chancre scléroderrien a été noté la première fois en Amérique du nord autour de 1950, mais l'agent responsable n'a été identifié qu'en 1966. La maladie a été rapportée la première fois au Michigan où les dégâts ce sont limités aux jeunes plantations de pins rouges (arbres au-dessous de 2 mètres de hauteur). En 1964, les premiers cas ont été rapportés au Québec dans des plantations. En 1974, une nouvelle souche, identifiée comme « la souche européenne », s'est avérée à tuer des pins rouges et Écossais à maturité dans la région de montagne d'Adirondack de l'état de New York. Dans certaines régions, la mortalité était plus de 90 % sur les arbres âgés de 20-30 ans.

Hôtes

Il existe deux races distinctes de chancre scléroderrien en Amérique du Nord; la race nord-américaine qui attaque principalement le pin (Pinus spp.) et occasionnellement l'épinette (Picea spp.), et la race européenne plus virulente qui infecte le pin (Pinus spp.), le mélèze (Larix spp.), l'épinette (Picea spp.) et le sapin (Abies spp.).

Distribution

* Seule la race nord-américaine du chancre scléroderrien a été observée au Michigan.

Biologie

Le principal mode d'infection de ce champignon est la propagation des ascospores par le vent en conditions humides. Les spores matures sont disséminées par des organes sexuels appelés apothécies (fig. 1.) de mai à octobre, mais la principale période d'infection couvre les mois de juin et de juillet. L'infection des hôtes se fait là où il y a des plaies sur les bourgeons, les rameaux ou les aiguilles. Elle commence au sommet d'une branche (fig. 4.) et descend le long de la tige principale où un chancre peut se former (fig. 5.). Elle apparaît pendant la période de croissance active de l'arbre, mais la maladie ne peut progresser vigoureusement avant l'hiver, lorsque l'arbre est dormant et que les conditions environnementales sont idéales. Le champignon pousse bien dans des conditions fraîches et humides, et ce environnement idéal prévaut sous le couvert de neige (fig. 7.). Par conséquent, ce sont les branches et les rameaux inférieurs des arbres infectés qui sont les plus gravement touchés (fig. 3.). Les branches infectées sont habituellement mortes à l'arrivée du printemps. Sur les arbres infectés, de petites pycnides noires (fig. 2.) se développent à la base des aiguilles ou des rameaux morts tout au long de l'année. Les spores infectieuses asexuelles (conidies) qui exsudent de ces organes sont transportées sur des rameaux ou branches avoisinantes par les éclaboussures de la pluie. Les organes sexuels de fructification (apothécies) se trouvent au même endroit que les pycnidies, mais apparaissent un an après la mort de la branche.

À ce jour, trois souches du champignon ont été identifiées : européenne, nord-américaine et asiatique. La souche européenne est la plus virulente et a une gamme plus étendue d'hôtes (fig. 6.). La souche nord-américaine attaque les jeunes arbres, mais endommage rarement ceux de plus de 2 mètres. Les observations montrent que la souche européenne produit peu d'apothécies et d'ascospores dans la nature. Par contre, la souche nord-américaine produit de nombreux ascospores.

Détection et Identification

Symptômes:

Les arbres infectés ne montreront pas de symptômes évidents jusqu'au printemps suivant. À ce moment, on peut observer des aiguilles portant une teinte brune ou orange. Les aiguilles mortes sont lâches et se détachent facilement de la branche pour joncher le sol. Les pycnidies peuvent être observées dans les fascicules vides des aiguilles. Une tache verte est souvent visible sous l'écorce. Sur les arbres petits ou en mauvais état, le champignon formera un chancre sur la tige (fig. 5.).

Identification:

Les pycnidies sont groupées ou isolées sur les tiges et les aiguilles. Elles sont de couleur brun foncé à noir, stromatolithiques, plurioculaires et sans ouvertures, et mesurent jusqu'à 1 mm de largeur. Les apothécies sont disposées en groupes à la surface des tiges et aux aisselles des aiguilles. Portées par de courts pédoncules, elles sont de couleur brune à noire et mesurent jusqu'à 1 mm de diamètre.

Texte : L'Unité des enquêtes phytosanitaires
Photos : Service canadien des forêts, Centre de foresterie des Laurentides, Sainte-Foy (Québec).

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