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Ralstonia solanacearum (Flétrissure bactérienne des pélargoniums) - Fiche de renseignements

Contexte

Ralstonia solanacearum (Rs) est une bactérie phytopathogène dont la gamme d'hôtes est très étendue. Rs a été divisée en diverses races et biovars. La plupart des races de la bactérie, et leurs maladies associées, semblent limitées aux climats tropicaux, subtropicaux et tempérés chauds et ne présentent donc pas de menace à long terme pour le secteur agricole dans les climats tempérés froids. Toutefois, une race particulière de la bactérie, appelée race 3 (biovar 2A), ou « race de la pomme de terre », qui n'a jamais été signalée aux États-Unis ni au Canada, l'a été ces dernières années dans certains régions tempérées de l'Europe, surtout sur des pommes de terre, mais également sur des tomates et quelques espèces de mauvaises herbes. Cette race de la bactérie est maintenant jugée être un ravageur justiciable de quarantaine en Europe, au Canada et aux États-Unis. On a récemment déterminé que la race 3 cause également une flétrissure chez les pélargoniums (espèces du genre Pelargonium). Des vérifications menées par certains pays, et notamment les Pays-Bas et les États-Unis, ont montré que les pélargoniums importés de certains pays sont une voie possible d'introduction de la bactérie.

Hôtes

Rs (et toutes ses souches et biovars) ont une gamme extrêmement étendue d'hôtes. En effet, le nombre d'hôtes signalés dépasse de beaucoup les 200. Par contre, la race 3 a une gamme d'hôtes naturels passablement restreinte, et a été signalée surtout chez les pommes de terre, parfois chez les tomates et rarement chez les aubergines et les poivrons. La bactérie a également été observée sur certaines espèces de mauvaises herbes comme des morelles (p. ex., Solanum dulcamara), qui peuvent lui servir d'hôte pendant l'hiver sous les climats tempérés. Tel qu'indiqué ci-dessus, on a également montré que le pélargonium (Pelargonium sp.) est un hôte de cette race de la bactérie.

Distribution

La bactérie (et notamment toutes les souches et biovars) se retrouve dans presque toutes les régions des zones tempérées chaudes subtropicales et tropicales du globe. Récemment, la race 3 a également été détectée dans certaines régions plus tempérées de l'Europe, où elle est maintenant assujettie à la quarantaine ou a été éradiquée.

Biologie

Rs pénètre dans la plante par des racines blessées, des lésions de la tige ou les stomates. Une fois dans la plante, la bactérie s'y multiplie et s'achemine vers les tissus vasculaires; les températures chaudes (c.-à-d., au-dessus de 25 °C) et un excès d'eau favorisent la multiplication et la progression de la maladie. L'infection mène éventuellement à la flétrissure de la plante lorsque la bactérie bloque les vaisseaux du xylème. Le résultat final est la mort de la plante.

Rs est une bactérie terricole. La recherche dans les climats chauds a montré que la bactérie est capable de survivre pendant des périodes prolongées dans les couches profondes du sol, des sites abrités comme les racines d'hôtes substituts (p. ex., des mauvaises herbes), les débris de plantes infectées ou des tubercules de pommes de terre de repousse provenant d'anciennes cultures. Dans les climats tempérés, la survie de la bactérie dans le sol (c.-à-d., sans hôte) pendant de longues périodes est jugée être peu probable. Toutefois, des études menées dans l'Europe tempérée ont montré que la bactérie peut passer l'hiver dans des repousses de pommes de terre ou les racines de certaines mauvaises herbes surtout Solanum dulcamara (morelle douce-amère).

En serre, le transport de la bactérie sur des couteaux à tailler, dans le sol ou dans de l'eau d'irrigation contaminée peut entraîner sa propagation rapide dans les installations. La destruction de tous les matériaux infectés et contaminés, la décontamination, l'utilisation de matériaux de multiplication exempts de maladie et des mesures hygiéniques rigoureuses sont des éléments essentiels des programmes d'éradication et de prévention de la maladie.

Détection et identification

Symptômes

  • Figure 1
    Infection de pélargoniums due à R. solanacearum.
  • Figure 2
    Étapes avancées d'une infection par R. solanacearum chez un pélargonium.
  • Figure 3
    Stades précoces de l'infection d'un pélargonium par Xanthomonas campestris pv. pelargonii.
  • Figure 4
    Pélargonium, stades précoces de l'infection par Xanthomonas campestris pv. pelargonii.
  • Figure 5
    Pélargonium, stades précoces de l'infection par R. solanacearum.
  • Figure 6
    Pélargonium, stades précoces de l'infection par R. solanacearum.

Figure 1 - Infection de pélargoniums due à R. Solanacearum (la flétrissure qui commence à la base de la plante et se propage ensuite vers le haut)

Figure 2 - Étapes avancées d'une infection par R. solanacearum chez un pélargonium (l'affaissement de la plante entière)

Figure 3 - Stades précoces de l'infection d'un pélargonium par Xanthomonas campestris pv. Pelargonii (la flétrissure a tendance a être répartie dans toute la plante de manière plus aléatoire que l'infection causée par R. Solanacearum)

Figure 4 - Pélargonium, stades précoces de l'infection par Xanthomonas campestris pv. Pelargonii (la flétrissure a tendance a être répartie dans toute la plante de manière plus aléatoire que l'infection causée par R. Solanacearum)

Figure 5 - Pélargonium, stades précoces de l'infection par R. solanacearum

Figure 6 - Pélargonium, stades précoces de l'infection par R. solanacearum

* Synonyme Pseudomonas solanacearum.

Références photographiques : Fig. 1 - 4 Dr S.G.P. Nameth, Dept. of Plant Pathology, Ohio State University, Ohio, USA.
Fig. 5 and 6, JoAnn M. Cruse, State Plant Health Director - Wisconsin, USDA, APHIS, Plant Protection & Quarantine

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