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Une scientifique britannique découvre d'importantes méthodes de lutte contre les phytoravageurs

Suzie Pearce

Saviez-vous que parmi les grandes cultures du Canada, on retrouve le blé, le canola, l'orge… et les bleuets?

C'est vrai! Le Canada est le plus grand producteur de bleuets au monde. C'est pourquoi Suzie Pearce, une scientifique du gouvernement du Royaume-Uni, a pensé que l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) était le meilleur endroit pour se renseigner sur la santé des végétaux.

Entre 2018 et 2020, la production de bleuets en Grande-Bretagne a augmenté de 61 %. Les espèces envahissantes peuvent avoir des effets dévastateurs sur les cultures de petits fruits, alors Mme Pearce recueillera des renseignements avec l'aide de l'ACIA. Ces travaux appuieront les efforts du Royaume-Uni visant à empêcher les ravageurs indésirables des bleuets d'entrer dans le pays.

Mme Pearce arrivera au Canada pour la première fois en avril 2022 et travaillera ici pendant six mois, tout cela grâce au prix Jens Georg Unger (site en anglais seulement) de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP).

Le moment gagnant et le fonctionnement de la bourse

Mme Pearce a présenté une demande de bourse à l'OEPP en août 2021 après avoir obtenu sa maîtrise en phytogénétique et en amélioration des cultures et alors qu'elle travaillait comme conseillère en politiques sur la santé des végétaux pour le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales du Royaume-Uni.

Lorsqu'elle a appris qu'elle avait été choisie pour la bourse parmi 12 propositions reçues par l'OEPP, elle était folle de joie. « J'étais complètement ravie et je l'ai dit au 20 personnes que j'ai vues ensuite. »

La bourse est ouverte aux professionnels des plantes qui travaillent dans le domaine de la santé des plantes au début ou au milieu de leur carrière.

Les occasions de travailler ensemble favorisent également la coopération internationale à long terme pour la protection de la santé des végétaux, et les demandeurs peuvent choisir l'organisation avec laquelle ils aimeraient travailler. Dans le cas de Mme Pearce, l'ACIA était son choix.

« Il incombe aux candidats à la bourse de trouver un institut ou un organisme partenaire et de communiquer avec lui, et nous sommes très heureux que l'ACIA soit disposée à jouer un rôle important en étant le premier organisme partenaire de cette bourse », a déclaré Nico Horn, directeur général de l'OEPP. « L'ACIA accueillera peut-être d'autres boursiers », a dit M. Horn.

Les outils numériques aident les gouvernements à réagir aux menaces émergentes

Du côté de l'ACIA, les experts travaillant avec Mme Pearce se familiariseront avec le processus d'analyse des risques de parasites du Royaume-Uni, où le ministère de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales parcourt les publications, les rapports et les développements scientifiques du monde entier.

Ce processus permet de mieux cibler les mesures de lutte antiparasitaire et les nouveaux règlements. Si les niveaux de risque sont considérés comme élevés ou ne sont pas clairs, une analyse plus détaillée est effectuée.

Le Royaume-Uni évalue également le niveau de risque qu'un parasite particulier pose pour son environnement par rapport à d'autres espèces envahissantes. Ces renseignements sont ensuite publiés dans le UK Plant Health Risk Register (site en anglais seulement), un outil de dépistage numérique destiné à identifier de nouveaux parasites et de nouvelles maladies. C'est l'outil le plus complet du genre au monde.

L'ACIA effectue un travail semblable de renseignements sur les risques pour identifier les nouveaux ravageurs avant leur arrivée au Canada (comme le fulgore tacheté), et cette collaboration sera une excellente occasion pour les experts en santé des végétaux de l'ACIA d'en apprendre davantage sur les outils utilisés au Royaume-Uni.

Quel est le plan de match?

Pendant son séjour au Canada, Mme Pearce travaillera avec l'ACIA dans de nombreux domaines de la santé des végétaux.

« Je travaillerai au sein du Service d'évaluation des risques phytosanitaires à Ottawa, où j'effectuerai un examen de la documentation sur les ravageurs associés aux bleuetières », a déclaré Mme Pearce.

Elle identifiera les ravageurs qui présentent un risque plus élevé de dommages aux cultures de bleuets, comme la mouche du bleuet, et si le temps le permet, elle effectuera des analyses des risques pour tous ces ravageurs. Elle espère également visiter un laboratoire et un bureau d'inspection de l'ACIA pour acquérir une expérience pratique et participer à divers groupes de travail.

Lorsque Mme Pearce sera de retour au pays, elle fera part de ses conclusions à ses collègues et, plus important encore, elle pourra s'appuyer sur des relations de travail durables et des réseaux de sécurité des végétaux que le Royaume-Uni pourra exploiter pendant de nombreuses années.

Plus de bourses à attribuer

Ce n'est que le début. Si tout se passe comme prévu, ces bourses visant à soutenir la santé des végétaux à l'échelle mondiale se poursuivront à l'avenir.

« Depuis l'Année internationale de la santé des végétaux en 2020, il y a eu un appel de propositions annuel et au moins une bourse sera attribuée chaque année », a expliqué M. Horn.

Lorsqu'on lui a posé la question si elle recommandait aux jeunes scientifiques de présenter une demande pour des programmes de bourses de ce genre, Mme Pearce n'a pas hésité. « 100 %. Ces bourses vous permettent d'apprendre d'une autre organisation de protection des végétaux, de créer des réseaux avec d'autres scientifiques et, surtout, de vivre dans un autre pays pendant 6 mois. »

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