Proposition – Valeurs maximales des éléments nutritifs dans les aliments destinés aux lapins
Juillet 2018
But
Dans le cadre d'un processus réglementaire de modernisation complet et s'étalant sur plusieurs années, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a lancé son projet de renouvellement du Règlement sur les aliments du bétail (Règlement) fédéral comme étant une priorité parmi plusieurs pour la modernisation.
Le renouvellement du Règlement vise à mettre au point un cadre réglementaire modernisé axé sur les risques et les résultats pour les aliments des animaux d'élevage qui :
- préserve les aliments et la chaîne de production des aliments
- parvient à un équilibre efficace et fonctionnel entre le commerce équitable et concurrentiel au sein du marché
- réduit le fardeau réglementaire
La modernisation du Règlement donne la possibilité d'examiner les mesures de contrôle, les normes, l'étiquetage et les autres exigences réglementaires en matière d'aliments. Voici l'objectif de cette proposition :
- examiner les normes relatives à la teneur en éléments nutritifs des aliments destinés aux lapins présentées dans le tableau 4 de l'annexe I du Règlement actuel que l'ACIA a utilisé pour exempter des aliments complets et certains suppléments de l'enregistrement
- recommend possible updates or amendments to the current requirements
Contexte et situation actuelle
Le tableau 4 de l'annexe I a été créé et intégré au Règlement sur les aliments du bétail dans les années 80 comme mécanisme permettant d'exempter certains groupes d'aliments de l'enregistrement obligatoire. Le tableau 4 initial établissait une série d'éléments nutritifs (minimums et maximums) comme critères d'exemption pour les aliments destinés aux poulets, aux dindes, aux porcs, aux bœufs et bovins laitiers ainsi qu'aux moutons. En 1990, par deux modifications à la réglementation, le tableau a d'abord été élargi pour inclure les chevaux, les chèvres, les canards et les oies et, par la suite, les lapins, les visons et les salmonidés. Depuis, il n'y a eu aucun autre changement important au tableau, ni aux limites nutritionnelles.
Présentement, l'aliment peut donc être soustrait à l'enregistrement si :
- un aliment complet comporte des éléments nutritifs qui sont inscrits dans le tableau 4 ou
- un supplément est lié à des directives d'utilisation qui feraient en sorte qu'un aliment complet fournirait des éléments nutritifs inscrits dans le tableau 4
Les aliments qui ne comportent pas d'éléments nutritifs inscrits dans le tableau 4 et qui ne répondent à aucun des critères d'exemption supplémentaires doivent être évalués et enregistrés auprès de l'ACIA avant leur fabrication et leur mise en vente. Les aliments complets destinés aux animaux du bétail non-destinés à la consommation humaine et qui sont dans des emballages pesant jusqu'à 5 kg sont toutefois totalement exemptés de la Loi relative aux aliments du bétail et son Règlement d'application.
Comme indiqué dans la Proposition de cadre modernisé et consolidé pour le renouvellement de la réglementation régissant les aliments du bétail de 2016, tant l'ACIA que les intervenants reconnaissent que certaines des valeurs présentées dans le tableau 4 peuvent ne plus avoir la même pertinence sur le plan nutritionnel que lorsque le tableau a été initialement publié. Les intervenants estiment par ailleurs que le tableau 4 fait obstacle à l'innovation pour de nouveaux aliments des animaux d'élevage. Cependant, un grand nombre des limites maximales d'éléments nutritifs qui figurent actuellement dans le tableau 4 doivent être prises en considération puisqu'elles ont des répercussions sur la santé et la sécurité.
Proposition
Il est proposé que :
- le tableau 4 soit retiré du Règlement et ne serve plus de facteur déclencheur pour l'enregistrement des aliments du bétail selon des limites nutritionnelles spécifiques
- les valeurs maximales d'éléments nutritifs soient établies et incorporées par renvoi pour les aliments destinés aux lapins
- les valeurs maximales soient établies en fonction de la ration totale quotidienne plutôt que pour les aliments complets seulement
Cette approche proposée tient compte des préoccupations des intervenants quant au tableau 4 et à sa pertinence par rapport aux pratiques actuelles de l'industrie tout comme elle soutient que les limites nutritionnelles indiquées dans le tableau 4 font obstacle à l'apparition de nouveaux produits sur le marché. De plus, elle aborde les préoccupations à l'égard des répercussions nuisibles que les taux plus élevés de certains éléments nutritifs peuvent avoir sur le bétail ou les produits alimentaires résultants et souligne le centre d'intérêt du cadre réglementaire modernisé sur la santé et la salubrité pour les humains, les animaux et l'environnement. Il est également proposé ce qui suit :
- le Règlement ne fera plus état de concentrations minimales pour les éléments nutritifs, cependant les aliments devront encore convenir à leur utilisation visée et répondre aux besoins nutritionnels des animaux
- les limites maximales pour certains éléments nutritifs seront établies selon les espèces ou les catégories d'espèces, suivant le cas
- les limites maximales seront incorporées par renvoi dans le Règlement pour faciliter la mise à jour, au besoin
- l'exemption des aliments complets destinés aux animaux non-destinés à la consommation humaine sera augmentée à des emballages pesant jusqu'à 10 kg
Points à considérer
L'industrie canadienne de l'alimentation du bétail considère que les limites nutritionnelles figurant dans le tableau 4 sont désuètes et que ce tableau ne constitue plus un outil de réglementation adéquat pour les aliments du bétail. Cependant, il subsiste un besoin continu d'un cadre réglementaire exécutoire de conserver les limites nutritionnelles maximales dans les aliments du bétail pour des raisons de santé et de salubrité. Par exemple, les concentrations de certaines vitamines dans les rations du bétail (par exemple, les vitamines A, D et E) dépassant les besoins nutritionnels peuvent être nocives pour le bétail ou peuvent être transférées dans les tissus destinés à la consommation humaine et ainsi présenter un risque potentiel pour la santé. De la même façon, certains minéraux (par exemple, le cuivre, l'iode, le phosphore et le zinc) dépassant les besoins du bétail peuvent également contribuer à une augmentation des risques pour les humains et l'environnement.
Une proportion importante de minéraux dépassant les besoins nutritionnels sont excrétés dans l'environnement par l'urine et les fèces. Par conséquent, même si le taux tolérable maximal (TTM) d'un minéral donné peut être beaucoup plus élevé que le besoin nutritionnel, alimenter le bétail au taux tolérable maximal peut avoir des répercussions négatives sur l'environnement.
Une analyse des besoins nutritionnels des lapins et des taux tolérables maximaux des éléments nutritifs dans leurs rations a été effectuée par l'ACIA afin de déterminer les taux d'éléments nutritifs suivants :
- ceux qui peuvent respectivement avoir une incidence sur la santé et la sécurité des animaux d'élevage, des humains et de l'environnement
- ceux qui appuient un objectif nutritionnel par opposition à un objectif thérapeutique
- ceux qui peuvent produire des résidus dans l'aliment résultant qui pourrait être nuisible à ceux qui consomment les produits
Les sources de renseignements utilisées pour l'étude et l'élaboration des taux maximaux d'éléments nutritifs chez le lapin comprennent ce qui suit :
- les recommandations et avis officiels fournis par les autres autorités nationales et organismes de salubrité alimentaire (par exemple, le National Research Council of the National Academies (NRC), l'Autorité européenne de sécurité des aliments)
- les recherches publiées dans des revues à comité de lecture (par exemple, le Journal of Animal Science [en anglais seulement] et le Journal of Nutrition [en anglais seulement])
- le document d'orientation sur la classification des médicaments vétérinaires et des aliments du bétail
L'annexe de la présente proposition fait état des valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées pour les aliments destinés aux lapins.
Les valeurs nutritionnelles du tableau 4 initial visant à exempter des aliments du bétail de la nécessité d'enregistrement sont exprimées pour les aliments complets (portion de grains de la ration seulement) sur une base « tel que servi » (hypothétiquement à 90 % de matières sèches), en tenant compte d'une ingestion fixe pour les lapins. Par contre, les taux d'éléments nutritifs maximaux proposés seront appliqués à la ration totale ingérée. Ces taux maximaux proposés ont été calculés en tenant compte des rations totales quotidiennes typiques pour les lapins et d'une plage d'élément nutritifs contenus dans les fourrages (lorsque connu) ainsi que les aliments complets (portion céréales) et sont exprimés sur une base de « matière sèche ». La concentration d'éléments nutritifs maximale proposée dans la ration quotidienne a été établie à un niveau assez élevé pour offrir une souplesse afin de formuler des rations saines au niveau nutritionnel et environnemental.
Alors que les exigences du NRC pour les vitamines sont sous forme de supplémentation et que les valeurs maximales indiquées dans cette proposition sont exprimées sur la ration totale une base de MS, les valeurs proposées sont supérieures aux exigences du NRC de telle manière que les contributions provenant des grains et du fourrage, bien que variable, ne produiraient pas des valeurs dépassant les maximums énoncés.
Des remarques sur certains points à considérer et incorporés dans l'établissement des valeurs maximales sont fournies au bas des tableaux pour chaque élément nutritif à l'annexe.
Résultats prévus
Cette approche réglementaire modernisée pour la surveillance de la teneur maximale en éléments nutritifs dans les aliments destinés aux lapins devrait :
- donner la souplesse à l'industrie réglementée pour fabriquer des aliments contenant des éléments nutritifs qui répondent aux besoins de leurs propres clients sans exiger une évaluation et une autorisation préalables à la mise en marché
- permettre à l'ACIA de maintenir la surveillance réglementaire pour les agents dangereux qui peuvent avoir une incidence négative soit sur la santé humaine ou animale, soit sur l'environnement
- permettre une mise à jour rapide des normes dès que de nouveaux renseignements relatifs à certains éléments nutritifs sont communiqués
- réduire le fardeau réglementaire sur l'industrie désirant obtenir des produits novateurs sur le marché.
Les intervenants auront l'occasion d'envoyer leurs commentaires sur toutes les propositions, y compris concernant les valeurs maximales d'éléments nutritifs suggérées pour chacune des espèces ou catégories d'espèces, avant qu'elles soient intégrées dans un cadre de réglementation.
Références : Une bibliographie complète est disponible sur demande.
À vous la parole
L'ACIA sollicite vos commentaires à propos de la proposition de modifier les exigences réglementaires liées à la teneur maximale en élément nutritif dans les aliments destinés aux animaux d'élevage :
- Avez-vous des préoccupations quelconques sur la proposition de retirer le tableau 4 contenant les limites pour les éléments nutritifs du Règlement de 1983 sur les aliments du bétail et de ne plus exempter les aliments de l'enregistrement en fonction de la teneur en éléments nutritifs des aliments?
- Avez-vous des préoccupations au sujet de l'adoption de valeurs maximales d'éléments nutritifs pour les aliments destinés aux animaux d'élevage?
- Avez-vous des préoccupations en ce qui concerne les valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées énoncées dans l'annexe I pour les aliments destinés aux lapins?
- Avez-vous des préoccupations concernant l'augmentation de l'exemption pour les aliments complets destinés aux animaux non-destinés à la consommation humaine des emballages pesant jusqu'à 5 kg à des emballages pesant jusqu'à 10 kg?
- Les modifications proposées au Règlement de 1983 sur les aliments du bétail seraient-elles un moyen efficace de protéger la santé humaine, la santé animale et l'environnement?
- Y a-t-il des options qui ne sont pas mentionnées dans la présente proposition, mais qui devraient être approfondies?
- Avez-vous d'autres commentaires?
Nous vous encourageons fortement à nous faire parvenir vos commentaires et vos propositions, car ils sont essentiels à la réussite de l'initiative de modernisation de la réglementation.
Veuillez acheminer vos commentaires d'ici le 17/08/18 à :
Sergio Tolusso
Agence canadienne d'inspection des aliments
Division des aliments pour animaux
59, promenade Camelot
Ottawa (Ontario) K1A 0Y9
Courriel : Sergio.tolusso@canada.ca
Télécopieur : 613-773-7565
Annexe – Valeurs maximales d'éléments nutritifs proposées pour les aliments destinés aux lapins
Classe | Taux sur une base de MS (% poids corporel) Note de tableau 1 |
Fourrages Note de tableau 1, Note de tableau 2 |
---|---|---|
Boucs | 3 à 3,5 | 70 % |
Lapines | 3,5 à 10 | 40 % à 70 % |
Croissants | 4,0 à 6,7 | 50 % |
Notes de tableau
- Note de tableau 1
-
Adapté des recommendations de Lebas, F., Coudert, P., de Rochambeau, H. and Thébault, R. G. (1997). The Rabbit: Husbandry, health and production (new revised version). Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations et NRC (1977). Nutrient Requirements of Rabbits; Second Revised Edition. Washington, D.C., National Academy of Sciences.
- Note de tableau 2
-
Des matériaux de fourrage peuvent être donnés au choix mais sont souvent inclus en tant qu'aliments granulés.
Macro-minéraux
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 2 | 2 |
Considérations :
- chez le lapin, l'assimilation du calcium (Ca) contenu dans un aliment est directement proportionnelle à sa teneur dans la ration (Halls 2010)
- les besoins en Ca recommandés pour les lapins sont : 0,4 % de MS de la ration pourdes lapins en engraissement, 0,6 % de MS de la ration pour les lapins en croissance et 1,05 % de MS de la ration pour les lapines en gestation (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- le taux tolérable maximal de Ca dans les aliments destinés aux lapins est de 2 % de MS de la ration (NRC 2005)
- cela suppose que la ration contient suffisamment de phosphore (P) et que le ratio Ca : P est inférieur à 10
- une supplémentation excessive en Ca augmente le risque d'une lithiase urinaire et d'une calcification des tissus mous chez les lapins (Kamphues, Carstensen et coll. 1986, Cheeke 1987, Mateos, Rebollar et coll. 2010, Clauss, Burger et coll. 2012)
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 1 | 1 |
Considérations :
- les besoins en phosphore (P) recommandés pour les lapins sont : 0,3 % de MS de la ration pour des lapins en engraissement, 0,4 % de MS de la ration pour les lapins en croissance et 0,6 % de MS de la ration pour les lapines en gestation (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- le phosphore fourni en excès des besoins diététiques est excrété dans le fumier, contaminant ainsi les eaux de ruissellement et causant donc l'eutrophisation des plans d'eau, qui est une préoccupation environnementale importante (Maertens, Cavani et coll. 2005, NRC 2005)
- le taux tolérable maximal de P dans les aliments destinés aux lapins est de 1 % de MS de la ration (NRC 2005)
- cela suppose un ratio Ca : P inférieur à 10
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 0,6 | 0,6 |
Considérations :
- la teneur en magnésium (Mg) de la plupart des aliments destinés aux lapins est adéquate et une supplémentation en Mg n'est donc pas nécessaire (Blas et Wiseman 2010)
- les besoins en Mg selon les publications varient de 0,03 % de MS de la ration (NRC 1977) à 0,3 % de MS de la ration (Evans, Jebelian et coll. 1983, Cheeke 1987, Lebas 2004)
- le Mg d'une ration consommé en excès est excrété dans l'urine (Blas et Wiseman 2010)
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 0,5 | 0,5 |
Considérations :
- les besoins en sodium (Na) chez les lapins en croissance sont de 0,22 % de MS de la ration et ceux des lapines en lactation sont de 0,25 % de MS de la ration (Lebas 2004)
- un apport en Na de 0,24 à 0,40 % de la ration est optimal pour les lapins en croissance (Surdeau, Henaff et coll. 1973)
- l'apport en chlorure de sodium (NaCl) de 0,5 % dans une ration (environ 0,2 % de Na) ou un accès à volonté à des blocs de sel sont des moyens adéquats de fournir aux lapins le sodium alimentaire (NRC 1977)
- un apport excessif en sodium dans un aliment (et/ou dans l'eau) est préjudiciable à la croissance des lapins (Harris, Cheeke et coll. 1984b, Marai, Habeeb et coll. 2005)
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 2 | 1 |
Considérations :
- les besoins en potassium (K) des lapins sont de 0,6 à 1,0 % de MS de la ration (Hove et Herndon 1955, Blas et Wiseman 2010)
- lorsque l'apport en K est supérieur à 0,8 % de MS de la ration, il y a une plus forte incidence de cas de néphrite chez les lapins (Surdeau, Henaff et coll. 1973)
- les lapins auxquels on donne des rations à des apports en K supérieurs à 1,0 % mangent moins et ont un rendement moindre (Evans, Jebelian et coll. 1983)
Catégorie | Actuelle (% de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (% de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | PEP (pas d'exigence précise) | 0,5 |
Considérations :
- la teneur en soufre (S) de la plupart des aliments destinés aux lapins est supérieure à 0,2 % et ceux-ci ne comportent pas des suppléments de S (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- une teneur en S de 0,25 % de la ration est recommandée pour les lapins en croissance et les lapines en lactation (Lebas 2004)
- aucun rapport ne mentionne qu'une supplémentation en S augment le rendement des lapins (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
Oligo-éléments
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 5 | 1 |
Considérations :
- les lapins ont besoin du cobalt (Co) pour la synthèse de la vitamine B12 (Blas et Wiseman 2010)
- les besoins en Co signalés pour les lapins varient de 0 à 0,25 mg/kg de MS de la ration (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- L'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) suggère une teneur maximale de 1 mg de Co par kg de MS de la ration pour lapins (AESA, 2009)
- le Co et les composés Co posent un risque pour les travailleurs durant le mélange et l'alimentation en raison des poussières et de la cancérogénicité présumée due à l'inhalation de ces poussières (AESA 2012, AESA 2009, Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR), 2004)
- une supplémentation excessive en cobalt entraîne une toxicité pour l'embryon et une inhibition du développement du squelette (Szakmáry, Ungváry et coll. 2001)
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 125 | 125 |
Considérations :
- les besoins en cuivre (Cu) signalés pour les lapins varient de 3 à 10 mg/kg de MS de la ration (Blas et Wiseman 2010)
- dans son rapport, le groupe scientifique sur les additifs et produits ou substances utilisés en alimentation animale de l'AESA (groupe FEEDAP) 2016, le groupe FEEDAP mentionne que la teneur en cuivre considérée comme étant salubre pour les animaux peut causer une excrétion excessive de cuivre ainsi qu'une charge importante de cuivre dans l'environnement; elle recommande donc la réduction des teneurs maximales en cuivre dans les aliments pour animaux
- l'usage de suppléments de Cu, bien au-delà des besoins nutritionnels des lapins, constitue par ailleurs une menace à la salubrité des aliments en raison du potentiel d'émergence et de propagation de pathogènes résistants aux antibiotiques
- à ce stade-ci, alors que l'Union européenne autorise une teneur maximale de 25 mg de Cu par kg d'aliment destiné aux lapins (Commission de l'Union européenne 2006), l'ACIA propose une teneur maximale de 125 mg/kg de MS de la ration totale
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 10 | 10 |
Considérations :
- l'examen des besoins en iode (I) chez le lapin permet de conclure qu'une teneur de 0,2 à 1,1 mg /kg de ration suffit à satisfaire aux besoins de l'animal (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- la teneur maximale en I actuellement autorisée par l'Union européenne dans les aliments destinés aux lapins est de 10 mg d'I par kg de ration (Commission de l'Union européenne 2004)
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 500 | 500 |
Considérations :
- l'examen des besoins en fer (Fe) chez le lapin permet de conclure qu'une teneur de 30 à 100 mg de Fe par kg de ration suffit à satisfaire aux besoins de l'animal (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- le fourrage est une source abondante de Fe. La teneur maximale prend donc en compte le niveau élevé intrinsèque qui peut être présent dans le fourrage
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 200 | 150 |
Considérations :
- les besoins en manganèse (Mn) signalés pour les lapins sont de 2,5 à 15 mg de Mn par kg de ration (Mateos, Rebollar et coll. 2010)
- la teneur maximale en Mn actuellement autorisée par l'Union européenne dans les aliments destinés aux animaux d'élevage est de 150 mg de Mn par kg de MS de la ration (Commission de l'Union européenne); à cette quantité, le manganèse est considéré comme étant sans risque pour les animaux, les travailleurs, les consommateurs et l'environnement
- une supplémentation excessive en Mn dans les rations de lapins peut entraîner une anorexie, une perte pondérale et une anesthésie et paralysie des extrémités du train postérieur (Umarji, Anantanarayanan et coll. 1968)
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 0,1 (ajouté) | 1 (total) |
Considérations :
- les besoins en sélénium (Se) signalés pour les lapins varient de 0,01 à 0,15 mg/kg de MS de la ration (Blas et Wiseman 2010)
- une teneur en Se de 0,24 à 0,41 mg/kg de ration est optimale pour la croissance des lapins élevés pour leur chair et leur qualité d'antioxydant (Zhang, Zhu et coll. 2011)
- le Se supra-nutritionnel s'accumule dans les tissus comestibles; cela peut éventuellement poser un risque d'insalubrité alimentaire (Marounek, Dokoupilová et coll. 2009)
- une supplémentation excessive en Se entraîne par ailleurs une diminution de la force biomécanique des os et des lésions graves (Turan, Balcik et coll. 1997, Turan, Zaloglu et coll. 1997)
- L'ACIA a fourni des données concernant le Se transféré dans le lait, la viande et les œufs à Santé Canada qui, ayant évalué ces données, a indiqué que 1 mg/kg de Se total dans la ration ne devrait pas entraîner une présence inquiétante de Se dans les aliments d'origine animale
Catégorie | Actuelle (mg/kg de l'aliment complet, tel que servi) |
Proposée (mg/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 500 | 150 |
Considérations :
- les besoins en zinc (Zn) signalés pour les lapins varient de 30 à 70 mg/kg de MS de la ration (Blas et Wiseman 2010)
- l'excrétion de Zn par les animaux d'élevage est un problème environnemental de plus en plus aigu (Moreno-Caselles, Moral et coll. 2002, Monteiro, Lofts et coll. 2010)
- l'usage de suppléments de Zn, bien au-delà des besoins nutritionnels des lapins, constitue par ailleurs une menace à la salubrité des aliments en raison du potentiel d'émergence et de propagation de pathogènes résistants aux antibiotiques
- Bentley et Grubb (1991) ont comparé une ration témoin à une ration supplémentée en Zn (pour procurer 5 000 µg/g ou 5 000 mg/kg); ils ont déterminé que les deux groupes de lapins se sont développés à un même rythme, mais que les lapins supplémentés avec du Zn avaient accumulé passablement de Zn dans leurs tissus
- la teneur maximale en Zn actuellement autorisée par l'Union européenne dans les aliments destinés aux animaux d'élevage est de 150 mg de Zn par kg de ration (Commission de l'Union européenne 2006)
Vitamines
Catégorie | Actuelle (UI/kg) |
Proposée (UI/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 50 000 | 16 000 |
Considérations :
- la teneur recommandée de vitamine A dans les aliments destinés aux lapins est de 6 000 UI de vitamine A par kg de ration pour les lapins en engraissement et de 12 000 UI de vitamine A par kg de ration pour les lapines en lactation et en gestation (Lebas 1988, Cheeke 1994)
- Cheeke (1987) signale que des teneurs supérieures à environ 40 000 UI par kg de ration peuvent avoir des effets négatifs sur la reproduction, y compris de faibles taux de conception et une fréquence élevée de résorption du fœtus et de mortinatalité. Les fœtus qui survivent présentent des retards de croissance et des malformations congénitales, dont la fente palatine et l'hydrocéphalie
- la vitamine A s'accumule dans le foie avec des niveaux de toxicité associés à des concentrations dans le foie de 300 mg/kg
- le seuil d'innocuité hypothétique pour la vitamine A dans les aliments destinés aux lapins est de 16 000 UI par kg d'aliment (NRC 1980)
Catégorie | Actuelle (UI/kg) |
Proposée (UI/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | 4 000 | 2 000 |
Considérations :
- la vitamine D devrait être fournie à une teneur de 800 à 1 000 UI/kg et ne devrait jamais dépasser les 2 000 UI par kg de ration (Lebas 2000)
- la teneur maximale en vitamine D actuellement autorisée par l'Union européenne dans les aliments destinés aux lapins est de 2 000 UI par kg de ration (Commission de l'Union européenne 2004)
- un apport en vitamine D supérieur aux besoins du métabolisme est associé à une calcification des tissus mous (généralement des reins) de lapins auxquels on a administré des rations avec des teneurs aussi basses que 3 250 UI/kg pendant 4 à 10 semaines (Loliger et Vogt 1980, Kamphues, Carstensen et coll. 1986)
Catégorie | Actuelle (UI/kg) |
Proposée (UI/kg de MS de la ration) |
---|---|---|
Lapins (tous) | PEP (Pas d'exigence précise) | 1 875 |
Considérations :
- 50,0 UI de vitamine E par kg de ration est la teneur recommandée pour les lapins (Lebas 1988, Cheeke 1994)
- Selon le NRC (1987), la plupart des espèces devraient tolérer au moins 20 fois la teneur nutritionnelle adéquate de vitamine E et le seuil d'innocuité présumé est de 75 UI/kg de poids corporel, avec un apport alimentaire d'au plus 4 % du poids corporel dans le cas des lapins, un seuil d'innocuité présumé de 1 875 UI/kg de MS est proposé
- bien que l'AESA indique qu'une teneur en vitamine E supérieure à 200 UI par kg dans les aliments complets n'est pas une bonne pratique en matière d'alimentation, Lebas (2000) a passé en revue les études sur l'administration de plus de 200 UI de vitamine E par kg d'aliments pour animaux qui montrent une meilleure qualité et stabilité des carcasses en raison de sa déposition en gras et l'activité antioxydante qui freine l'oxydation des lipides
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